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Affaire 200 millions € : bientôt un rapport détaillé sur la gestion du prêt reçu

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Subsidiairement aux précédentes communications de l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) sur le dossier de prêt de 200 millions d’Euros, avenu entre Gécamines et Fleurette Mumi/Ventora, et pour faire droit aux moyens présentés par ces deux sociétés dans leurs communiqués de presse, l’Acaj a exposé, dans une déclaration, ce lundi 17 février 2020, la synthèse des éléments lui fournis. Ce, par devoir d’impartialité, pour éclairer davantage la lanterne du public sur ce feuilleton toujours en instruction auprès du Parquet Général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe.

En effet, en vue de confronter les nouveaux éléments reçus de la Gécamines et la Ventora, l’Acaj a eu à adresser des lettres à ces dernières ainsi qu’à la Raw Bank, aux fins d’obtenir des compléments d’informations sur certains points d’ombre. La société Ventora a répondu par écrit, tandis que la Gécamines et la Raw Bank ne l’ont pas fait jusqu’à la publication de cette déclaration.

L’Acaj encourage vivement ces deux dernières, en particulier la Gécamines, à le faire afin de lui permettre d’en exploiter dans le rapport détaillé qu’elle va publier incessamment sur la gestion du prêt reçu.

Du recoupement réalisé sur base de nouveaux éléments, il appert clairement que la hiérarchie de la Gécamines avait sollicité et obtenu de la part de son partenaire Fleurette Mumi plusieurs interventions financières pour le financement de ses plusieurs projets dont la somme de 128 millions d’Euros dans le cadre d’une ligne de prêt sans garantie de 200 millions d’Euros.

L’existence du contrat de prêt entre Fleurette et Gécamines

Les éléments fournis par Ventora à l’Acaj établissent que la Gécamines avait effectivement obtenu un prêt de 128 millions d’Euros, sur une ligne de 200.000 millions, auprès de Fleurette Mumi, suivant l’accord signé le 2 octobre 2017, par Monsieur KINTALEG Alain MUKONDA, pour le compte de Fleurette Mumi Limited; et Jacques KAMENGA TSHIMUANGA, pour la Gécamines.

Les deux parties avaient convenu que ce prêt devait être remboursé à l’échéance du 4 avril 2018, assorti de 3.003.016,19 Euros au titre d’intérêts au taux libor 30 jours plus 5% l’an.

L’effectivité du transfert de 128 millions d’Euros à Gécamines

Les documents consultés par Acaj prouvent que le 4 octobre 2017, sur demande écrite de la Gécamines datée du 2 octobre 2017, Fleurette Mumi a transféré à la Gécamines la somme de 128 millions d’Euros. Cette somme a été virée sur le compte n° 05101-01002300022-05/EUR ouvert le 02 octobre 2017 sous l’intitulé : « Gécamines Développement » auprès de la Raw Bank. Le Swift du transfert de 128 millions d’Euros en faveur de la Gécamines a été émis par la banque UNICREDIT GROUP en date du 4 octobre 2017 en référence à l’accord de prêt du 2 octobre 2017, créditant le compte de la Gécamines à la Raw Bank en passant par la banque ING à Bruxelles.

Dans sa lettre n° DJ/H8/HU/n° 04 du 08 janvier 2020 adressée à la Gécamines, la Rawbank soutient avoir débité le 26 octobre 2017 la banque correspondante ING de la somme de l’équivalent de 128 millions d’Euros, pour être virés sur le compte Gécamines.

En conclusion, après vérification objective des documents en sa possession, l’Acaj conclut que le contrat de prêt entre la Gécamines et Fleurette Mumi, a bel et bien existé ; et le transfert de 128 millions d’euros a été effectué.

LM/CONGOPROFOND.NET

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Grossesse à l’école : Faut-il exclure ou accompagner ? La RDC face à une réalité dérangeante !

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Ce lundi 14 juillet 2025, une note circulaire du Secrétaire Général intérimaire à l’Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté, Alexis Yoka Lapulimangu, a ravivé un débat sensible dans les milieux scolaires congolais : les élèves enceintes doivent-elles être maintenues à l’école ou exclues ?

Dans sa correspondance adressée aux directeurs provinciaux de l’éducation, Alexis Yoka Lapulimangu insiste sur le droit des filles enceintes à poursuivre leur scolarité, conformément aux engagements nationaux et internationaux en matière d’éducation inclusive et d’égalité des genres.

« Aucune sanction ou exclusion ne sera tolérée en raison d’une grossesse, » précise-t-il dans sa note. Et d’ajouter : « Les abandons scolaires liés aux grossesses précoces compromettent l’avenir des filles et renforcent les inégalités. »

Des réactions mitigées sur le terrain

La décision, largement relayée sur les réseaux sociaux, suscite depuis lors une vague de réactions. Si certains saluent une avancée dans la protection des droits des jeunes filles, d’autres y voient une légitimation implicite d’un problème moral et éducatif plus profond.

À Kinshasa, plusieurs chefs d’établissements confirment qu’en pratique, les écoles congolaises n’excluent pas systématiquement les filles enceintes. Mais ces situations sont souvent gérées discrètement. « Chaque année, mon école enregistre des cas de grossesse chez les élèves. Celles qui abandonnent le font par honte ou sous pression familiale. Les plus courageuses, surtout les finalistes, terminent leur parcours sans être inquiétées », confie un chef d’établissement de la commune de Kisenso.

Alors pourquoi une telle circulaire si la tolérance est déjà la norme ? Pour certains observateurs, la décision officielle expose un malaise éducatif et sociétal. Des voix s’élèvent pour dénoncer « l’immoralité » d’une élève qui tombe enceinte alors qu’elle est censée être mineure. D’autres pointent du doigt les enseignants ou les adultes qui profitent de leur position d’autorité pour abuser des jeunes filles.

Entre inclusion, prévention et responsabilités partagées

La loi-cadre N°14/004 du 11 février 2014 sur l’Enseignement National en RDC prône l’éducation pour tous. Cela implique, entre autres, de garantir l’accès à l’éducation aux filles mères, aux orphelins, aux déplacés ou encore aux personnes vivant avec un handicap. Dans ce contexte, interdire aux jeunes filles enceintes de poursuivre leur scolarité serait contraire à cette vision inclusive.

Mais cette inclusion soulève d’autres questions :

– L’école doit-elle seulement accueillir ou aussi prévenir ?

– Comment mieux encadrer les élèves pour éviter les grossesses précoces ?

– Quelle est la part de responsabilité des familles, des enseignants et de la société dans son ensemble ?

Le phénomène des grossesses en milieu scolaire n’est pas toujours lié au cadre scolaire lui-même. Bien souvent, ces situations surviennent dans les milieux de vie des élèves, en dehors de l’école, mettant les établissements devant le fait accompli. Cependant, les établissements sont aussi appelés à accompagner ces jeunes filles au lieu de les stigmatiser, tout en renforçant l’éducation sexuelle et civique.

Des dispositifs d’accompagnement possibles

Dans plusieurs pays, la prise en charge des élèves enceintes s’accompagne d’un encadrement spécifique :

– Des aménagements d’horaires pour les consultations médicales,

– Un suivi psychologique,

– La possibilité de suivre les cours à distance ou de reprendre les cours après l’accouchement grâce à des programmes adaptés.

Ces alternatives permettent d’éviter la déscolarisation, dont les conséquences peuvent être dramatiques : précarité, exclusion sociale, vulnérabilité accrue pour la jeune mère et son enfant.

Conclusion : Un débat entre éthique, éducation et pragmatisme

Loin d’être une simple question administrative, le maintien des filles enceintes à l’école touche aux valeurs, à l’éducation et à l’avenir de la société congolaise. Faut-il prioriser l’inclusion, même dans des situations délicates ? Ou doit-on redouter les effets pervers d’un message perçu par certains comme une banalisation de comportements jugés contraires aux normes morales ?

Une chose est certaine : la prévention, le dialogue avec les familles et un encadrement responsable restent les clés pour faire face à ce phénomène sans condamner l’avenir des jeunes filles concernées.

Jules Kisema Kinkatu & Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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