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Vente aux enchères de blocs pétroliers en RDC : Les défenseurs de l’environnement se disent menacés et intimidés !

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Trois semaines après la vente aux enchères de 30 blocs pétroliers et gaziers en République démocratique du Congo (RDC), les défenseurs de l’environnement continuent de faire face à des menaces directes. Des déclarations de certains ministres du gouvernement congolais ont attisé les flammes. Des groupes locaux et internationaux de la société civile dénoncent ces attaques, exigeant que les autorités adoptent un discours plus tolérant et prennent des mesures pour protéger les droits des défenseurs de l’environnement.

Une vente aux enchères de 16 blocs pétroliers a été approuvée par le gouvernement de la RDC en avril. Il a suscité une polémique nationale et internationale. La décision d’inclure un total de 30 blocs de pétrole et de gaz a été prise une semaine avant l’enchère des 28 et 29 juillet. Superposition de tourbières et d’aires protégées, dont le parc national des Virunga, un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Des scientifiques et des ONG de la RDC et de l’extérieur ont mis en garde contre les impacts catastrophiques de la vente aux enchères sur les droits locaux et le bien-être des communautés en RDC, la biodiversité et le climat mondial. Ils rejettent également le pétrole et le gaz comme un risque pour la paix et le développement du pays.

Depuis, les militants ont reçu un déluge de menaces sur les réseaux sociaux, y compris des accusations de trahison ,des promesses de « les atteindre » ainsi que des « menaces de mort » . Des appels téléphoniques anonymes menaçants ont également été enregistrés.

Plus de pétrole est ajouté à l’atmosphère incendiaire avec des déclarations faites par des responsables congolais. Le 30 juillet 2022, la vice-première ministre et ministre de l’Environnement, Eve Bazaiba, a accusé Greenpeace Afrique de n’être ni verte ni pour la paix, tandis que Greenpeace Afrique n’agit que dans l’intérêt public. Le 26 juillet 2022, le ministre des hydrocarbures, Didier Budimbu, a traité la campagne de Greenpeace Afrique de “ sabotage ” des efforts du gouvernement en mentionnant que la pétition de Greenpeace Afrique avec d’autres ONG tant nationales qu’ internationales n’était pas aussi importante, et pourtant ces ONG militent surtout pour le bien de nos communautés locales et sont gérés par des congolais.

Le jour même de la vente aux enchères, l’histoire a été écrite lorsque l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution reconnaissant le droit à un environnement propre, sain et durable. 161 États membres ont voté (sans abstention ni opposition) pour affirmer « que les États ont l’obligation de respecter, protéger et promouvoir les droits de l’homme, y compris dans toutes les actions entreprises pour relever les défis environnementaux ».

Nous ne laisserons personne nous priver de la nature, de l’air pur et de l’eau, ou d’un climat stable. En 2021, 227 défenseurs de la terre et de l’environnement ont été assassinés en un an seulement, le pire chiffre jamais enregistré. En juin de cette année, dans la forêt amazonienne, l’expert indigène brésilien Bruno Pereira et le journaliste britannique Dom Phillips ont été tués. La résolution doit être prise par les autorités congolaises pour garantir la liberté d’expression et que pas un seul de ceux qui se lèvent pour l’environnement ne tombe.

Signataires:

  • Greenpeace Africa: Lagi Toribeau, Interim Executive Director

  • Rainforest Foundation UK: Joe Eisen, Executive Director

  • Réseau CREF : François BILOKO, Secrétaire Général

  • Dynamique POLE : Emmanuel Mususu, Secretaire technique CORAP

  • Bureau de Veille et de Gouvernance des Ressources Naturelles : Joseph Bobia, National Coordinator

  • Appuis aux initiatives communautaires de conservation de l’Environnement et de Développement Durable : Faustin Nyebone, Directeur  Exécutif  National

  • Mouvement des Jeunes pour la Protection de l’Environnement : Bonaventure Bondo, National Coordinator

  • Réseau des Éducateurs du Développement Durable : Jonathan Mbaki, National Coordinator

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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Forum national des Droits humains : « Il n’y aura pas de paix tant que les droits de l’homme seront violés en RDC », déclare Samuel Mbemba

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Le ministre des Droits humains, Samuel Mbemba Kabuya, a ouvert officiellement, ce jeudi 9 octobre 2025, les travaux de la première édition du Forum national des Droits humains, au Palais du Peuple, en présence de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, représentant personnel du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Dans son discours d’ouverture, le ministre a appelé à une prise de conscience collective face aux graves violations des droits humains dont est victime la population congolaise depuis plusieurs décennies, rappelant que « la paix mondiale reste impossible tant que les droits de l’homme sont bafoués quelque part dans le monde », citant ainsi le juriste René Cassin.

« Comment comprendre le silence du monde quand plus de dix millions de Congolais ont été massacrés, des femmes violées, des enfants orphelins, des familles détruites ? », s’est-il interrogé, dénonçant l’indifférence internationale et le manque de justice face aux atrocités subies par le peuple congolais.

Le ministre des droits humains a tenu à rendre hommage au Président de la République pour son engagement constant en faveur de la promotion et de la protection des droits humains. “Tout le mérite revient au Chef de l’État pour son leadership et sa détermination à traduire les principes de la Constitution en actions concrètes”, a-t-il affirmé.

Il a cité, entre autres, la gratuité de l’enseignement de base, la maternité gratuite et la mise en place de la couverture santé universelle comme des avancées majeures issues de cette volonté politique.

Au cœur de cette première édition du Forum, deux chantiers majeurs ont été évoqués : l’implémentation de la justice transitionnelle et le plaidoyer pour la reconnaissance du Génocost, terme désignant les génocides commis sur le territoire congolais.

Ce forum marque le point de départ d’une collaboration efficace entre les pouvoirs publics et la société civile pour construire un narratif commun sur les atrocités vécues et engager un plaidoyer unifié”, a déclaré le ministre, appelant les participants à “un sens élevé de patriotisme” et à “un engagement total dans ce combat pour la vérité et la justice”.

Le ministre a également dénoncé une “campagne médiatique orchestrée” contre le FONAREV, l’établissement public chargé d’accompagner les victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre l’humanité.

Selon lui, cette campagne viserait à détourner l’attention du plaidoyer congolais pour la reconnaissance des génocides. “Il est facile de déceler l’origine de ces attaques : le Rwanda de Paul Kagame, responsable de nombreux massacres sur notre sol”, a-t-il déclaré, citant des localités comme Mwenga, Kasika, Makobola, Kishishe, Tingi Tingi et Rutshuru, encore marquées par ces drames humains.

En conclusion, Samuel Mbemba Kabuya a invité les participants à “transformer la douleur collective en moteur d’action”, soulignant que la mémoire des victimes “ne doit pas être une simple commémoration, mais un engagement durable pour que justice soit rendue”.

“Ce forum est notre devoir moral envers ceux qui ne peuvent plus parler”, a-t-il martelé, avant de souhaiter plein succès aux travaux dont les recommandations, espère-t-il, guideront la politique nationale des droits humains.

Dorcas Mwavita

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