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Tribune : » Écrivons ensemble la prochaine page de notre histoire commune » ( Par Teddy Mfitu, Polymathe, Chercheur et Écrivain)
La République Démocratique du Congo offre au monde, depuis son ascension à la souveraineté internationale le 30 juin 1960, l’image d’un pays dévasté par des guerres ethniques et querelles politiques. Cette perception supposée ou réelle suffit à nourrir l’inquiétude de notre peuple qui est ensuite, par ce seul fait majeur, manipulé par ceux qui n’ont comme seule ambition que nous soumettre.
C’est parfois l’étalage de nos désaccords surjoués qui freinent l’élan de certains partenaires qui souhaitent de bonne foi nous accompagner depuis toujours. D’aucuns ignorent sans doute que le désordre ainsi renvoyé à l’extérieur a une cause et qu’il ne sert pas nos intérêts vitaux. Il est même certain que ceux qui l’instaurent ont une ambition néfaste contre notre peuple à court terme.
Ce serait irresponsable de ce fait que nous continuions de faire usage disproportionné de nos absurdités, déraison, égarement, délire, démence, extravagance, hallucination, perversion et insanité. Dire ceci insinue-t-il que le débat démocratique ne doit pas être au centre de notre vie publique ? Non, nul ne pourrait croire cela un seul instant. Nous pouvons nous confronter. Nous devons même le faire sur tous les sujets. C’est la règle en démocratie.
C’est utile pour que la nécessaire délibération qui en découlerait ne soit instaurée que sur des bases rationnelles. Car c’est la raison et elle seule qui doit dicter nos actes publics. Il existe une maladie incurable que nous devons extirper de nos pratiques institutionnelles. C’est celle de la notion de l’homme providentiel. Nous ne croyons pas à cette rengaine, à cette antienne, à ce refrain quasi liturgique repris entre chaque verset d’un psaume.
Nous n’avons pas été collectivement efficaces depuis notre indépendance. L’état de notre pays et la misère de notre peuple suffisent pour nous convaincre. Il faut établir une nouvelle organisation de notre action publique. Il faut restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble de notre territoire national. Il faut sacraliser l’instruction publique et élever la justice. Ce sont les quatre conditions pour rétablir la confiance au sein de nos populations.
Nous avons récemment connu trois élections générales (2006, 2011 et 2018) qui n’ont pas réglé la crise de légitimité du pouvoir bien que ces dernières demeurent la seule voie indiquée pour que notre peuple exprime ses choix. Le monde entier a pitié de nous. Il l’exprime de bien de manière. Nous sommes même devenus la risée du monde en ne sachant pas régler le problème artificiel imposé par nos voisins orientaux.
Une chose est certaine. Le peuple congolais est un très grand peuple. Il a une histoire glorieuse. Notre pays a tous les atouts pour faire de notre faiblesse supposée une force d’entraînement pour tout le continent. Nous devons nous focaliser sur l’essentiel c’est-à-dire reconstruire l’unité de notre peuple et le nécessaire compromis collectif pour gouverner. Il est avéré que seules les personnes brisées par la vie font des grands leaders. Soyons à la hauteur de notre destin et écrivons ensemble la prochaine page de notre histoire commune !
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À la Une
Consultations ECC/CENCO avec Tshisekedi, Nangaa, Kagame, Diongo et Katumbi : Mgr Nshole fait le bilan
Les prélats de la Conférence Épiscopale du Congo et de la communauté des églises du Christ au Congo (CENCO-ECC) poursuivent leur démarche de la quête de la paix et du bien-vivre ensemble en RDC et dans les pays des Grands-Lacs. En mission en Belgique, le porte-parole de la CENCO, Mgr Donatien Nshole a fait, ce lundi 17 février 2025, le bilan de leurs consultations en commençant par le président Tshisekedi, la couche socio-politique Congolaise, les rebelles du M23/AFC, Paul Kagame, président du Rwanda, l’opposition radicale et Moïse Katumbi.
Il a confié que “dans la phase actuelle, il ne s’agit pas d’une médiation qui suppose deux parties mais une sensibilisation des uns et des autres pour s’engager à trouver une solution qui mettrait un terme au drame humanitaire que nous sommes en train de vivre.”
Quant à la position du président Félix Tshisekedi, il a fait savoir qu’il était réceptif. » Il avait loué l’initiative qui lui a été présentée et nous avait donné son aval pour poursuivre nos consultations ailleurs. Il nous a écoutés attentivement, il a posé des questions de compréhension auxquelles nous avons répondu”, a indiqué le secrétaire de la CENCO.
De l’autre côté, a-t-il précisé, ils nous ont entendus et ont bien accueilli notre demande. » Ils ont promis de réagir par un document. Nous pensons que s’ils continuent dans cette respective, s’il n’y a pas d’éléments qui brillent, on peut aller dans la direction que nous souhaitons », a fait savoir le prêtre.
Au sujet du cessez-le-feu et de l’arrêt immédiat de la guerre dans l’Est de la RDC, le représentant du tandem CENCO-ECC a confirmé que le mouvement politico-militaire de Nangaa, l’AFC avec le Mouvement du 23 Mars (M23) sont prêts pour le dialogue mais aux conditions qui sont les leurs.
Puis de poursuivre : » Martin Fayulu avait manifesté son intention de s’asseoir avec ceux qui ont les armes pour mettre fin à cette crise. Le Camp Katumbi a adhéré à cette initiative portée par les clergés. Pour l’opposition radicale de Belgique, représentée par Franck Diongo, le départ de Félix Tshisekedi est la condition sine qua non pour aller au dialogue tout comme Delly Sesenga qui estime qu’il serait nécessaire de s’entendre du fait que le front militaire a montré ses limites et échoué ».
“Politiquement ce sont des postures, qui au stade actuel sont normales, mais comme facilitation, nous pourrons faire des propositions pour amener les uns et les autres à se dépasser pour ne pas perdre l’essentiel.”, a conclu Mgr Nshole qui annonce qu’une synthèse sera faite à la fin de ces consultations.
Exaucé Kaya/CONGOPROFOND.NET
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