« On ne fait pas de la politique avec de la morale, mais on assassine la foi en l’homme et en la femme politique quand on en fait sans » Blaise NDALA
L’Union pour la démocratie et le progrès social( UDPS) est un parti historique. Elle a écrit l’histoire de ce pays et plus encore celle de la lutte pour la démocratie et l’avènement de l’Etat de Droit. Pendant longtemps, il lui a été reprochée une ligne politique trop rigide, et fondé sur un moralisme trop idéaliste qui l’a souvent empêché d’accéder au pouvoir. Vers la fin de la vie de l’un de ses fondateurs, Etienne TSHISEKEDI WA MULUMBA, qui était devenu au fil des années sa figure emblématique, le parti a pris à la faveur d’une « nouvelle génération » aux commandes, une direction nouvelle. Elle a désormais mis de l’eau dans son vin, comme on dit en Kinois, « Asololi ».
Résolument tournée vers la volonté d’exercice du pouvoir, l’UDPS a choisi de marcher, quand il le fallait, à contre-courant des principes qui ont fait sa réputation durant des années, mais aussi qui ont cristallisé les critiques contre elle.
C’est aujourd’hui, résolument une UDPS pragmatique, tournée vers la volonté d’exercer à son tour le pouvoir. Le rôle de son Président actuel, Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO proclamé il y a quelques jours, Président de la République élu à l’issue des élections organisées le 30 décembre 2018, est à cet égard à la fois central et symptomatique.
Echappant à la malédiction du patronyme, le Fils qui ressemble physiquement à son Père, s’est symboliquement et factuellement distingué de celui-ci. Remisant le discours va-t-en-guerre de feu Papa, le Fils a su à force d’un dosage de moins en moins subtil de souplesse et de compromis, tout en conservant l’adhésion quasi-mystique d’une nouvelle génération de militants mêlée à l’ancienne garde, tous nourris à la frustration séculaire d’avoir été tenu en dehors du pouvoir pendant si longtemps, sortir de l’ombre d’un Père qui avait bien mérité, entre rature dans le texte d’une prestation de serment de Premier Ministre et Prestation de serment sous un arbre dans sa résidence à LIMETE, son surnom d’ « A-Radjical ».
Certes, l’UDPS est restée longtemps le parti de la lutte quelque peu extrémiste pour ce qui se présentait comme des valeurs. Aujourd’hui, elle a choisi de lutter « effectivement » pour le pourvoir, parfois en snobant les balises qui ont été longtemps sa marque de fabrique. Qui les lui reprocheraient ?
Les mêmes qui ont daubé ses choix qualifiés d’irréalistes et parfois de naïfs ? Les mêmes qui ont reproché au Père, ses rendez-vous manqués avec le pouvoir au nom des principes exagérément rigoureux ? Les mêmes qui lui ont reproché de n’avoir pas été le Premier Ministre qui aurait, peut-être contraint Mobutu plus subtilement, au « changement » ? Les mêmes qui lui ont reproché de n’avoir pas été plus conciliant avec MZEE qui venait d’arriver ? Les mêmes qui lui ont reproché de n’avoir pas fait ce qu’il fallait, pour devenir l’un des vice-présidents du Fils de MZEE ? Les mêmes qui lui avaient reproché d’avoir interdit aux députés de son parti et alliés de siéger dans un parlement dont il ne reconnaissait pas la légitimité, quitte à ne pas bénéficier pleinement de sa position de première force d’opposition institutionnelle (coucou Martin F.) ?
Oui probablement les mêmes. Parce que l’UDPS, on la critiquait dans ce rôle de mégère grognonne, mais on aimait bien la savoir en lampadaire morale et de rectitude (parfois contestée) dans un paysage politique qui n’a jamais manqué de pragmatisme immoral décomplexé. Et on voit bien, qu’on serait finalement mal embarqué de reprocher aujourd’hui au Parti des 13 parlementaires, de faire le contraire de ce qu’on lui reprochait hier. Car l’UDPS a bien changé. Elle a négocié avec les envoyés de Kabila à IBIZA et à VENISE, certes ce n’est pas nouveau, elle avait fait avecc Mobutu aussi n’est-ce pas ? Mais le choix même des lieux nous raconte une histoire inédite. Elle s’est pratiquement louée à Moïse Katumbi, à défaut d’avoir succombé à sa tentative d’OPA. Et par ailleurs, step by step, elle a contribué à donner du souffle et un semblant de légitimité à un processus électoral, en mon sens pipé, dont on ne saura probablement jamais s’il lui était dès le départ promis ou pas (accusation très précoce, prémonitoire ou informée, mais non étayée de Valentin MUBAKE).
Soyons honnête, au-delà du Parti de LIMETE, le Peuple congolais tout entier, voulait ces élections. Il le voulait même imparfaite. Il les voulait tellement que tous les hommes politiques étaient tétanisés par l’idée d’être celui par lequel, le malheur, c’est à dire non-organisation des élections et donc prolongation du pouvoir de MZEE Fils, arriverait.
L’UDPS a donc assisté sans broncher, les militants encourageant même, à l’élimination de Jean-Pierre BEMBA et accessoirement de MUZITO. A la décharge totale de l’UDPS, Jean-Pierre BEMBA et MUZITO eux-mêmes, n’ont pas bronché, lorsque la Cour suprême de Justice a rejeté leur recours. A leur décharge à tous, du point de vue juridique, il y avait suffisamment de flou, pour justifier l’une ou l’autre position. A leur décharge à tous, on n’a pas senti le peuple, « la Rue » en particulier, manifester de la révolte, même un début de révolte spontanée. La Rue voulait des élections, apparemment à tous prix. Que pouvez-faire les politiques ?
Pourtant, c’était le premier jalon, d’une suite de décisions moralement condamnables soit dans le fond, soit dans la manière, notamment l’utilisation orientée des institutions publiques et des procédures juridiques, qui aboutiront à faire de ces élections une grande farce électorale. L’UDPS n’est pas la seule, à avoir continuer à avancer malgré l’amoncellement des obstacles juridiques et moraux. Il ne fallait pas être le prétexte à une non-tenue des élections, ça personne ne pouvait endosser cette responsabilité.
Toutefois, toutes les forces politiques de l’opposition semblaient avoir une ligne rouge, la fameuse MAV, » Machine à voter », accusée à tort ET à raison d’être illégale et/ou suspecte de constituer un élément de tricherie. Cette position assez confuse de l’opposition constituait néanmoins, un socle commun qui assurait une certaine cohésion de revendication sur l’ensemble des exigences d’un processus transparent. L’UDPS le premier, rompra cette cohésion et dans une surenchère de oui-oui à tous les caprices du pouvoir relayés par la CENI, mettra les autres forces de l’opposition dans un inconfort de revendication sur toutes les questions qui les fâchaient auparavant tous.
Ces autres forces ne sont pas exonérées de leur propre responsabilité. Le manque de courage politique et moral dont ils ont fait preuve, notamment lorsque Beni, Butembo et Yumbi ont été illégalement et immoralement exclus de la fête nationale que devaient constituer les élections, est à ce sujet assez révélateur.
Beni est un miroir cruel
De cet interminable duel
Que se livrent nos inerties
Et nos vains espoirs d’éclaircies
Biatitudes, « Beni » in Mes j’aimes, Ed. du Pangolin, 2017
Beni, cette cité martyre est symbolique de notre démission. Cette ville meurtrie et torturée nous a pourtant offert la plus belle image de ce 30 novembre 2018. Ce vote alternatif auquel les habitants de Beni ont pris part, m’a encore une fois de plus convaincu que de cet Est-Congo qui est devenu le reflet exacerbé de nos souffrances, viendra sans doute, bientôt, je ne sais pas encore trop comment, les premières flammes de notre salut.
L’UDPS, comme les autres forces politiques, ont participé à ses élections de la forfaiture, qui ont laissé sur la route, les enfants du Congo pour lesquelles elles étaient particulièrement vitales, ces enfants de Beni, de Butembo et Yumbi. Pour ma part, cela constitue une faute morale. Une abdication de ce pour quoi ils sont sensés se battre.
L’UDPS aujourd’hui a gagné, recevant ainsi la récompense de ce nouveau paradigme du pragmatisme qui forme sa nouvelle philosophie. Comme je l’ai expliqué plus haut, difficile de lui en tenir rigueur, de cette victoire au gout amère, qui si on en croit des faits croisés et persistants, dont les conclusions de la CENCO, et plusieurs autres éléments dont la désormais mansuétudes de ses ténors et militants pour le régime il y a peu honni, aurait été obtenu au prix de quelques sombres compromissions et de quelques inavouables arrangements mathématiques. Si ce ferme soupçon est avéré, l’UDPS aura ajouté à l’abandon moral, l’engagement funeste sur la voie du déshonneur. Mais on est là, on est en pleine spéculation, n’est-ce pas ?
Je ne lui tiendrais pas rigueur cependant, l’UDPS a grandi. Elle va probablement diriger les prochaines années. Elle a changé de catégorie. Elle n’est plus le phare moral qui a fait l’unanimité de tous au moment de la mort d’Etienne TSHISEKEDI (mais moins de son vivant). Elle va devenir un banal parti de gouvernement, et apparemment, elle a payé le prix pour cela, prix politique et peut-être (im)moral. Je ne vais pas cracher sur le beau et inédit spectacle qu’il nous offrira peut-être de cette (pacifique ? on ne t’oublie pas Rossy) passation de pouvoir. Le Fils du Sphynx et le Fils de MZEE, j’avoue que ça a du chien (pardon ouvrez vos dicos avant de lancer vos hallalis). J’espère naïvement que ce prix n’est pas trop élevé sur le chemin de l’honneur et de la morale. Mais le djalelo pro-KABILA dans lesquels s’illustrent désormais les ténors et autres bassistes du parti me fait craindre le pire.
L’UDPS est morte, Vive l’UDPS. La nouvelle, celle qui a fait mentir ceux qui lui prédisait de rester éternellement un parti d’opposition. Sympathiquement malgré une certaine amertume, au nom des années passées, je lui souhaite de ne pas totalement se perdre. Je me prends à rêver que tous ces stratagèmes, c’est pour conquérir le pouvoir et l’utiliser à pour instaurer enfin l’Etat de droit dont l’UDPS rêva précocement. Maintenant qu’ils ont le pouvoir suprême, je doute que la Cour constitutionnelle y « remédie », ils n’auront pas d’excuse, pas de sursis, ni le manque éventuel de majorité, ni les contingences réalistes de la gestion publique que son Président va découvrir, de son propre aveu. Sur le chemin, qui l’a mené au pouvoir, il y a beaucoup trop de martyrs (dont la responsabilité incombe au pouvoir sortant, d’où le choc de son nouveau discours), pour que l’UDPS ne s’exonère de ce devoir moral de redevabilité absolu et immédiat.
Cette UDPS là, phare morale, nous ne la verrons plus, Etienne est parti avec ce qui en restait. Avec prémonition, il nous l’avait dit : « Prenez-vous en charge », il savait sans doute, que cette flamme ne lui survivrait pas. Le combat pour l’Etat de Droit et la moralisation de la vie publique et sociale est un combat citoyen. On a peut-être trop demandé à l’UDPS. L’ironie, c’est que ce combat, c’est peut-être contre elle, qu’il faudra le mener demain.
Félicitations, Monsieur le Président, le fils qui a fait mentir l’ombre de son Père, pour le meilleur et/ou pour le pire. Seul l’avenir le dira vraiment !
Le FC St Eloi Lupopo a publié un communiqué pour dénoncer des accusations portées contre ses supporters. Selon le club, des politiciens ont diffusé une vidéo dans laquelle des chants auraient été interprétés comme étant en faveur de terroristes et de rebelles lors de leur match contre le CS Don Bosco. Le club affirme que la vidéo montre en réalité des supporters du CS Don Bosco, situés dans leur propre moitié du terrain, et que les éléments présents dans la vidéo confirment cette identification.
Le président sportif du FC St Eloi Lupopo a réaffirmé l’engagement du club envers la patrie et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Il a souligné que le FC St Eloi Lupopo se positionne comme un club loyal et patriote, soutenant les autorités légalement établies, y compris le Commandant Suprême et Chef de l’État. Cette déclaration vise à clarifier la position du club face aux accusations.
En conclusion, le FC St Eloi Lupopo appelle à une vigilance collective contre la désinformation et la récupération politique. Le club insiste sur l’importance de préserver l’intégrité du sport et de ne pas céder aux provocations qui pourraient nuire à sa réputation.