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Tout étant en arrêt, la RDC financièrement au bord de l’agonie

Depuis novembre 2020, les Conseils des ministres ne se
tiennent plus. Cerise sur le gâteau, la démission en janvier 2021 du Premier ministre Ilunga Ilunkamba contraint depuis lors le Gouvernement à un service minimum. Bref, la République Démocratique du Congo tourne au ralenti.
Mandaté par la Présidence de la République pour veiller à
la régularité des dépenses publiques pendant cette pé-
riode transitoire, l’Inspection générale des finances (IGF)
s’inquiète déjà de la baisse drastique des recettes publiques. Face à la pression des dépenses contraignantes (rémunérations et frais de fonctionnement), le pays est financièrement au bord de l’agonie. Plus que jamais, la publication du Gouvernement devient une urgence pour ré-
tablir le fonctionnement normal de l’Etat.
S’étant adjugé du rôle de
«patrouille financière» en
ce temps de démission du
Gouvernement Ilunga Ilunkamba, l’Inspection générale des finances
(IGF) voit déjà l’avenir financier de la RDC en rouge vif, en faisant part d’une stagnation inquiétante du niveau de mobilisation des recettes
pour les mois de janvier, février et mars 2021.
A cette allure, l’IGF appelle
les décideurs économico-financiers à prendre des décisions qui s’imposent, de nature, dit-elle, à ne pas
«mettre en mal les finances publiques qui fonctionnent avec un équilibre fragile».
Même l’IGF, dans sa mission
de «patrouille financière » dit privilégier l’exécution des dépenses des salaires des agents et celles liées à la production directe», en lieu et place des «autres dépenses ostentatoires » pratiquement censurées.
Il faut reconnaître que les finances publiques congolaises n’ont jamais été chaotiques, comme c’est le cas
depuis janvier 2021. Tous les clignotants se dégradent.
Concernant le marché de
change, le taux de change du franc congolais est resté stable tant à l’indicatif qu’au parallèle. Il y a eu de légères dépréciations, a fait part mercredi le Comité de conjoncture économique.
Au chapitre des biens et
services, le rythme de formation des prix intérieurs est resté globalement stable, le taux d’inflation hebdomadaire s’étant établi à 0,10%. Le cadre macro-économique est demeuré stable grâce au respect du pacte de stabilité monétaire signé entre le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo (BCC), alors qu’au guichet
de la BCC les OPI (Ordres de paiement informatisés) s’accumulent, faisant craindre un effet entonnoir aux conséquences désastreuses.
UN DÉCOR INQUIÉTANT
Plus rien ne va dans le
pays avec la neutralisation du
Gouvernement Ilunga Ilunkamba et le bing-bang au sein des institutions politiques qui sont passées d’un bord à un
autre sans transition en moins
de deux mois. C’était tellement
facile que l’impression qui est en train de se confirmer est que lorsque c’est trop beau, ce n’est pas évident que tout ira dans le sens souhaité par d’aucuns.
La première conséquence
se fait sentir sur la gouvernance
du pays qui est plombée par l’absence d’un consensus des acteurs pour sortir le pays de la situation dans laquelle elle est
plongée.
Selon l’ODEP (Observatoire de la dépense publique), la
mobilisation des ressources internes n’atteindra pas 3,5 milliards Usd, soit la moitié du budget pour l’exercice 2021 fixé à 7,1 milliards de dollars. Les chiffres du premier trimestre ne poussent pas à l’optimisme.
En face, lorsqu’on observe
le blocage institutionnel actuel, on n’est pas loin de condamner ce pays à une agonie certaine.
Les finances publiques étant au rouge, à cause de Covid-19 et de l’incapacité chronique de mobiliser convenablement les recettes internes, on ne pouvait pas faire mieux que de se lancer dans une démarche qui bloque le fonctionnement du gouvernement.
Pendant six mois, la RDC
a fonctionné sans un exécutif
normal. Les Conseils des ministres ne se tiennent plus depuis six mois et le gouvernement de plein exercice est démissionnaire depuis quatre mois. Aucun projet sérieux ne peut aboutir dans
un tel environnement.
Or, tout Etat qui ne vit que
pour payer les salaires et entretenir le train de vie de sa classe politique est appelé à disparaître dans une brève échéance. Cette leçon n’est pas encore comprise par les autorités congolaises quip rivilégient les querelles et positionnements politiques au détriment de la gouvernance du pays.
Le Président Félix Tshisekedi, qui sera comptable en
2023, devra intégrer cette réalité. Tant que les recettes seront en baisse, il ne donnera pas satisfaction au peuple. De même, tant que des initiatives audacieuses tournées vers le développement ne seront pas engagées par des autorités légalement établies, on se contentera du peu et l’insatisfaction donnera lieu à l’explosion.
Alors que le pouvoir excelle
dans le saupoudrage, un analyste indépendant ne fait pas dans la dentelle : «A l’instar du programme dit de 100 jours, dont les décaissements de 488.145.106 USD d’argent public n’ont toujours pas tous été justifiés, le projet Tshilejelu nous tombe également de nulle part, mais pèse comme le
précédent sur la poche des contribuables congolais, comme le révèle l’ODEP.
On ne fait pas la politique si on ne peut montrer aucune
empathie pour les pauvres.
ECONEWS
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À la Une
« Justice pour Danny Fwelo » : La disparition prolongée du gouverneur Daniel Bumba soulève des questions

Depuis quelques jours, des informations diffusées par certains médias et sur les réseaux sociaux, au sujet d’un accident mortel survenu dans la nuit du samedi 8 au dimanche 9 mars 2025, aux alentours de 2 heures du matin, dans la commune de Limete, précisément à la 1ère rue Dilandos, persistent sur l’implication directe du gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba.
D’après des informations relayées, notamment, par la chaîne YouTube ActuNgolo TV, un véhicule avait percuté une moto, causant la mort sur place d’un jeune homme âgé de 28 ans et dénommé Danny Fwelo.
Selon le récit d’un témoin du drame, rapportés par cette même source, le véhicule en question a fait plusieurs tonneaux, lors de la collusion, avant de s’arrêter. Ce sont des passants qui sont intervenus pour secourir les occupants. Si l’identité du conducteur reste floue, des éléments retrouvés à l’intérieur du véhicule posent question : Des cartes de visite au nom de l’actuel gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba, mentionnant également sa fonction de directeur général de la société Mango Airlines ; Des bouteilles d’alcool retrouvées à l’intérieur du véhicule, mais un silence assourdissant autour des identités des occupants du véhicule.
La même source indique que les personnes blessées lors de l’accident auraient été immédiatement transportées à l’hôpital HJ, situé à proximité du lieu du drame.
Cependant, depuis cet accident, un fait intrigue particulièrement l’opinion publique : le gouverneur de la ville, Daniel Bumba Lubaki, n’a plus fait d’apparition publique. Il a été absent à plusieurs événements officiels, notamment : le samedi 15 mars 2025 à la rentrée parlementaire, où étaient pourtant présents d’autres hauts responsables du pays, les conseils des ministres et de sécurité, où il n’a pas été vu ni même représenté.
Ce silence et cette absence prolongée alimentent des spéculations sur la présence du gouverneur en personne sur le lieu de l’accident. Ces rumeurs ont commencé à prendre une autre tournure, voire être renforcées par la publication, ce matin du lundi 17 mars, d’un communiqué officiel signé par la cellule de communication du gouverneur et affirmant que « les rumeurs qui circulent sont fausses et que le gouverneur se porte bien. »
Pourtant, aucune apparition ni déclaration officielle de Daniel Bumba n’a été enregistrée depuis près d’une semaine !
Face à la médiatisation de cette affaire, Me Bukasa Tshilombo, coordonnateur de l’Initiative Daniel Bumba (IDB) a demandé au ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, d’ordonner la fermeture de la chaîne YouTube ActuNgolo TV sur toutes les plateformes, accusant ce média de relayer de fausses informations.
De son côté, Osée Ngolo, le responsable de cette chaîne YouTube, contacté par CONGOPROFOND.NET, affirme avoir reçu des menaces sur les Réseaux Sociaux pour avoir révélé cette affaire.
D’autres éléments suscitent davantage des interrogations : La contribution financière du gouvernorat de Kinshasa aux funérailles de feu Danny Fwelo récemment inhumé; Le retrait discret du véhicule accidenté, transporté dans un autre lieu plus sécurisé; etc.
Somme toute, à ce stade, plusieurs interrogations restent en suspens :
• Pourquoi le gouverneur n’apparaît-il plus en public depuis cet incident ?
• Qui était réellement au volant du véhicule accidenté ?
• Pourquoi la voiture contenait-elle des cartes de visite du gouverneur et des preuves de consommation d’alcool ?
• Pourquoi chercher à faire taire la famille et retirer discrètement les preuves ?
• S’il s’agit d’une simple rumeur, pourquoi la communication officielle ne se limite-t-elle qu’à un démenti sans montrer le gouverneur en public ?
Tant que ces questions resteront sans réponse, cette affaire continuera d’alimenter les spéculations les plus folles. L’opinion publique attend des clarifications.
Depuis cet incident, le numéro 1 de la ville de Kinshasa demeure introuvable. Selon certaines sources, il aurait subi une fracture au bras ainsi que des blessures au visage. Dossier à suivre.
Dorcas Mwavita/CongoProfond.net
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