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Soixantenaire de l’indépendance :  » Taire nos intérêts personnels, agir ensemble et sortir la RDC du tunnel noir  » (CCT)

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Depuis la Belgique où il mène sa lutte politique, Emery Damien Kalwira, président de la plate-forme « Coalition des Congolais pour la Transition »( CCT), répond à nos questions sur la situation politique dans son pays. Son analyse sur l’évolution de son pays, son point de vue sur les affaires judiciaires en cours en RDCONGO, le bilan à mi-parcours de Félix Tshisekedi, etc., les contours de ces sujets ont été abordés avec CONGOPROFOND.NET

CONGOPROFOND.NET: Comment se porte la CCT ? Les élections ont eu lieu en RDC, il y a presque deux ans, la Coalition que vous dirigez depuis sa création porte-t-elle encore bien son nom ?

E.D. KALWIRA : Tout d’abord merci de l’honneur que vous nous faites de pouvoir nous exprimer à travers votre média. Et en Réponse à votre Question : OUI, la CCT (Coalition des congolais pour la Transition) garde et conserve son identité originelle jusqu’à preuve du contraire. Car, en effet, les faits nous donnent raison à l’heure qu’il est. Ceux qui doutaient de la noblesse que revêtait notre lutte exigeant la TRANSITION DE SORTIE DE CRISE avant toute élection en RDC nous donnent raison et de façon unanime. Aujourd’hui, je ne vous apprends rien, le pays est bloqué, paralysé et la léthargie institutionnelle est générale. Le peuple crie au secours. Le lendemain est incertain. Donc aujourd’hui nous demeurons encore ce que nous avons été hier « la grande force CCT » pour apporter la réponse aux attentes du peuple congolais longtemps meurtri.

CONGOPROFOND.NET : Joseph Kabila a permis pour la première fois une alternance civilisée en RDC, le président Antoine Félix Tshisekedi dirige le pays. Pourrait-on parler d’une nouvelle gestion du pays ?

E.D KALWIRA : Le Président F.A Tshisekedi Tshilombo est, comme vous le savez, à la fois un compagnon de lutte et un ami. Nous avons, lui et moi, partagé plusieurs réflexions sur l’avenir du pays quand nous étions dans l’opposition. Il a certes décidé de traverser, faisant sûrement un choix mais qui semble se planter, et avec lui l’ensemble du peuple congolais qui, pourtant, attend avec impatience les réformes nécessaires à la restauration de l’Etat pour le bien-être de tous. Puisque vous parlez de cette Alternance cosmétique dans votre question, et bien, le monde constate en revanche que le combat mené par le peuple congolais pour le changement a été altéré par un processus électoral très vicieux qui prive le Congo d’institutions opérationnelles et rassurantes. Le temps de tout revisiter pour l’intérêt général a sonné.


CONGOPROFOND.NET : Que vous inspirent les affaires Thambwe Mwamba et la déchéance de Jean- Marc Kabund ?

E.D KALWIRA : C’est une question qui complète la précédente. L’affaire Alexis THAMBWE MWAMBA et JM KABUND n’est qu’une petite flamme au fond d’un gigantesque enfer qui brûle. A quelques semaines de la date mémorable du 30 Juin, marquant la cérémonie du Soixantenaire d’indépendance, il est impérativement arrivé le moment de nous poser TOUS, acteurs politiques d’aujourd’hui, la question de savoir : 60 ans après, Qu’avons-nous fait de notre pays, depuis le 30 Juin 1960 ? Quel hommage avons-nous concrètement rendu à nos ainés, P. Emery Lumumba, Kimpa Vita, Simon Kimbangu, Kasa-Vubu… et autres Martyrs congolais qui ont donné de leurs vies, de leurs jeunesses et au prix des sacrifices énormes pour arracher notre patrie des mains coloniales ? Le premier Centenaire de notre Indépendance nationale approche à pas de géant, l’enfant né aujourd’hui aura 40 ans le jour-là. Mais c’est certain que beaucoup d’entre-nous, acteurs politiques présents, ne verrons pas cette date ou n’aurons sûrement pas la force physique nécessaire d’y prendre part et passer solennellement le flambeau témoin aux générations politiques futures.
Raison pour laquelle, au-delà de nos chamailleries, nos querelles, des frustrations, des égos et des mécontentements, fondés ou non, des uns et des autres, nous devons maintenant nous arrêter et nous demander : D’où venons-nous ? Où sommes-nous ? et Où allons-nous ? Sommes-nous Eternels ? Quel pays et quel Héritage allons-nous laisser à nos enfants pour le prochain Centenaire ? Pour ma part, au nom de la CCT et ses Dirigeants, j’en appelle à la conscience et au patriotisme de tous mes collègues politiques de quelque bord que ce soit. Il nous faut taire nos intérêts personnels, agir ensemble et sortir la RDC du tunnel noir actuel. Il faut mettre sur pied un Gouvernement inclusif de cohésion et de sortie de crise. Un gouvernement qui ne tienne pas compte de ce parlement conflictogène issu d’élections contestées et contestables. Ce nouveau gouvernement devra maintenant travailler efficacement pour préparer sérieusement les élections à venir et sans transgresser. Nous pensons, à notre avis, que ce sera le meilleur cadeau d’indépendance que nous, Politiques, offrirons à l’ensemble du peuple congolais qui semble avoir perdu tout repère, toute confiance et tout espoir. Ce sera, 60 ans après, l’hommage historique rendu aux Pères de l’indépendance du Congo. C’est également et surtout la condition qui épargne la RDC, notre patrimoine commun, de la recrudescence des conflits intercommunautaires, des violences armées et au pire, d’une guerre civile prévisible.

CONGOPROFOND.NET : Le procès de 100 jours et tant d’autres sont-ils la démonstration du Président Tshisekedi de tuer la culture de l’impunité ?

E.D KALWIRA : A regarder de loin, l’intention est bonne, admirable et louable mais, de près encore une fois, comme le disait le sage Gandhi : « Tout ce qui est fait pour moi sans moi, est fait contre moi ». Le peuple souverain doit être associé aux réformes. Il va de soi que la légitimité des Assemblées législatives actuelles est clairement contestée par plus 96% d’électeurs. Ce peuple se reconnaitra à travers des institutions fédératrices de toutes les énergies attachées à la politique de rupture et du renouveau. Il faut donc une justice distributive et sociale et non un semblant de justice. Il faut d’abord rassembler les Congolais pour donner la légitimité à toute action gouvernementale. Faute de quoi, le pays se tend droit vers l’implosion, le peuple ne se sentant pas concerné. Le thermomètre sociopolitique actuel du Congo ne garantit aucun atterrissage heureux à l’horizon 2023. Il faut, si nous voulons sortir de l’impasse, de l’immobilisme et du chaos, de gré ou de force, aller vers un Gouvernement d’ouverture et de cohésion nationale. Bien que le compromis ne soit pas synonyme de l’unanimité, il faut, pour l’amour de ce pays menacé d’effondrement, entreprendre les contacts diplomatiques avec les acteurs favorables pour rapidement arriver à ce cadre institutionnel de compromis politique national. Personne n’a oublié que les acteurs qui dominent l’administration de l’Etat dans mon pays depuis bientôt 20 ans, sont les principaux comptables du marasme actuel et trainent avec eux un bilan de gestion globalement négatif. Ainsi ces institutions prolongées depuis les élections contestées de fin 2018, sont toutes dépourvues de caution populaire, frappées d’usure, et par conséquent obsolètes. Il faut donc envoyer un véritable message du renouveau en direction de ce peuple lassé, abasourdi par tant d’années de misère imposée et de souffrance de tout genre.

CONGOPROFOND.NET : Dans l’Est de votre pays, on signale de temps en temps l’incursion des armées étrangères, vrai ou faux. Et la Monusco dans tout ça ?

E.D KALWIRA : Evidemment, la CCT a été parmi les principales forces d’actions et de lancement d’alertes contre ces velléités persistantes de sécessions et de balkanisation de notre territoire national par les puissances obscures ennemies qui se servent de quelques pays limitrophes pour accomplir leur mission diabolique. Il ressort des informations crédibles à notre disposition que le risque de voir notre pays atomisé et émietté n’a jamais été aussi grand comme aujourd’hui. Les ennemis profitent de la fragilité de l’Etat pour tenter de passer en force. La CCT et autres forces de défense de notre souveraineté territoriale tiendront très bientôt une marche publique de mise en garde contre ces tireurs de ficelles. Cette menace de balkanisation étant maintenant réelle, nous espérons que MM Joseph Kabala et le Président F.A Tshisekedi Tshilombo dépasseront, au nom du salut de la patrie qui est la loi suprême, leurs propres personnes et comprendront le sens profond de notre appel en faveur d’un cadre gouvernemental inclusif gage de paix et de stabilité nationale. En tout état de cause, la CCT a rompu sa trêve. Elle fera tout ce qui est dans son devoir et son pouvoir d’actions patriotiques légitimes pour sauver la RDC du chaos. Quant à la MONUSCO, nous restons droits dans nos bottes, persistons et signons que la mission régalienne de la sécurité du territoire revient, avant tout, à l’Etat et non aux forces onusiennes d’interposition.

CONGOPROFOND.NET : Votre retour est-il dans l’ordre du possible ? Vous n’y êtes peut-être pas rentré depuis longtemps, ne craignez-vous pas d’être coupé de certaines réalités nationales.

E.D KALWIRA : Bon, c’est vrai, je ne suis plus rentré dans mon pays depuis belle lurette. Mais néanmoins, je puis vous dire : « Si loin, si proches ». Je ne suis pas coupé de réalités nationales, il est aussi établi et connu de tous que la tyrannie, la privation, la répression, le refus de la différence et la banalisation du crime continuent d’être le maître mot de l’action gouvernementale actuelle. On peut même conclure que c’est l’unique chantier qui marche correctement en République Démocratique du Congo, depuis plus de 20 ans, et même avant. Quand le contraire sera possible, je me ferai à la fois le devoir et l’honneur de vous réserver l’annonce et l’agenda de mon retour au bercail. Construire un Congo réellement libre et grand, c’est le leitmotiv de notre combat. En attendant, nous suivons, minute par minute, tout ce qui se passe sur terrain grâce aux camarades membres de la CCT présents sur l’ensemble du territoire national.

Merci de votre disponibilité. 
Au nom de la CCT, au mien propre et de tous mes collègues je vous remercie infiniment.

Propos recueillis par Dorcas Ntumba/CONGOPROFOND.NET


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Haut-Katanga : sécurité, conflits coutumiers et tensions politiques au centre des échanges entre le VPM de l’Intérieur et les députés

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Le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, a présidé ce mercredi 19 mars 2025 une séance de travail avec le caucus des députés nationaux du Haut-Katanga, dans son cabinet de travail.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des préparatifs de sa mission imminente dans cette province. À cette occasion, le VPM Jacquemain Shabani a souhaité échanger avec ces élus nationaux afin de mieux cerner les problématiques majeures qui affectent le Haut-Katanga, notamment sur le plan sécuritaire.

Les députés nationaux, conduits par Serge Chembo Nkonde, ont dressé un état des lieux, évoquant notamment la criminalité urbaine, l’insécurité en milieu rural, les conflits coutumiers ainsi que les tensions entre militants de partis politiques, qui perturbent la quiétude des habitants.

Au-delà des enjeux sécuritaires, d’autres préoccupations ont été soulevées, telles que l’organisation des élections des bourgmestres et de leurs adjoints, la nomination des administrateurs de territoires, les arrestations arbitraires de leaders d’opinion et le sous-effectif des policiers dans certaines zones du Haut-Katanga.

Le Vice-Premier Ministre a tenu à rassurer ses interlocuteurs quant aux mesures en cours pour rétablir la sécurité dans la province.

Il a également annoncé que le gouvernement travaille activement à la réorganisation du pouvoir coutumier et à la prise en charge des chefs traditionnels à l’échelle nationale.

Les problématiques soulevées lors de cette séance de travail permettront au VPM de mieux appréhender les défis auxquels est confronté le Haut-Katanga avant sa mission, qui sera principalement consacrée au lancement de la vulgarisation des textes légaux sur les comités provinciaux et locaux de sécurité, ainsi qu’à l’opération NDOBO.

Satisfait de la rencontre, le député national Serge Chembo Nkonde, chef de la délégation, insiste sur la nécessité d’appliquer toutes les recommandations des élus nationaux pour restaurer l’autorité de l’État dans le Haut-Katanga.

Joseph Malaba / Congoprofond.net


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