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Santé : Dr Aimé Kayolo remplace Dr Pierre Mwela à la tête de la DPS/Kwango
La division provinciale de la santé du Kwango a un nouveau Chef de Division. Le Dr Aimé Kayolo Mabana vient de remplacer Dr Pierre Mwela Mangenzi.
Cette désignation du Dr Aimé Kayolo intervient à la suite de la contestation de la gestion du Dr Pierre Mwela, accusé de détournements et plusieurs griefs.
Dès 2017, l’Assemblée provinciale du Kwango a décrié la gestion de la DPS/Kwango. A cette époque, son président avait présenté ses inquiétudes sur les menaces du partenaire UNICEF à retirer son financement pour opacité dans la gestion des fonds à l’actif de la DPS.
Un autre partenaire, Koica, a arrêté ses interventions à la Zone de santé de Kenge, à cause du détournement des fonds par son chef de ce moment-là.
L’audit du 08 septembre 2019 mené par l’Inspection Générale de la santé, est la goutte d’eau qui a débordé le vase.
Selon Baudouin Bikakala, responsable du programme sanitaire qui s’occupe de la nutrition qui a posté un long réquisitoire sur facebook à ce propos, « cet audit avait déploré le non respect des normes, directives, instructions et procédures en matière de gestion et finances dont étaient responsables certains cadres et agents de la Dps Kwango ».
Et, lui, d’expliquer : « dans sa lettre n° 1250 /CAB/ MIN/S/040/SECMIN/TBK /2020 le ministre de la santé national demandait aux autorités provinciales du Kwango en date du 15 janvier 2020 de prendre des actions disciplinaires contre ces gestionnaires dont les comportements sont à la base de mauvais fonctionnement de la DPS Kwango ».
« Dans sa lettre n° 1250/CAB/MIN/S/258/ SECMIN/TBK/2020 du 1er avril 2020, Eteni Longondo demandait aux mêmes autorités provinciales de transmettre les dossiers disciplinaires des agents et cadres impliqués pour leur clôture auprès du Secrétaire général à la santé ».
« Chose étonnante, constate Beaudouin Bikakala, avant la clôture des dossiers disciplinaires, les agents et cadres concernés par des actions disciplinaires reprennent leurs fonctions et tiennent mordicus à administrer la DPS Kwango par défi ».
Pour ce spécialiste de la nutrition, « cette façon de gérer le dossier a découragé les Partenaires Techniques et Financiers qui appuient la DPS Kwango ». Ce qui fait dire certains que le changement à la tête de la DPS Kwango était prévisible.
Qu’à cela ne tienne, plusieurs voix se sont levées pour dire que Dr Pierre Mwela n’a pas démérité. Pionnier de cette DPS depuis la décentralisation du système de santé en RdC, il a imprimé sa touche.
C’est aussi l’avis de Godefroid Pindi, directeur de RKL, une station de radiodiffusion émettant à Kenge, réagissant sur facebook. Pour lui, « Dr Aimé va parfaire cette œuvre ». Une mise en garde pure en direction des inconnus qui prétendent que la gestion du Dr Mwela s’est révélée chaotique et désastreuse.
Personne ne peut, au Kwango, oublier ou ignorer la qualité de bâtisseur de Pierre Mwela. Alors que le Kwango dépendait de Bandundu, il a acquis une concession et bâti l’infrastructure qui loge la DPS aujourd’hui.
Qui est Aimé Kayolo ?
Plusieurs prétendants attendaient le poste de chef de division de la DPS/Kwango. C’est finalement Aimé Kayolo, un personnage presque effacé, qui a touché l’attention des autorités.
Dr Aimé Kayolo Mabana est un jeune de Kenge. Fils de l’ancien directeur Kayolo Mbombi, il appartient à l’une de familles illustres de la ville et de contrées.
Il est spécialiste en Santé Publique de l’Université de Kinshasa, filière Économie de Santé.
Aimé Kayolo est présenté comme un l’un de médecins compétents et qui a fait ses preuves tant à l’intérieur qu’a l’extérieur du pays.En 1998, il débute sa carrière en qualité de médecin traitant à l’hôpital général conventionné catholique de Kimbau dans l’ex district sanitaire du Kwango, dans l’actuelle province du Kwango.
Il gravit tous les échelons. Avec le découpage sanitaire de 2002, il devient le premier Médecin Chef de Zone de santé de Kimbau.
Deux ans plutard, Aimé Kayolo est appelé à assumer, l’intérim de médecin chef de district sanitaire du Kwango. Il assume ses responsabilités avec brio.
Pendant qu’il y est, il est recruté Encadreur Provincial Polyvalent avec comme mission: la préparation intégrale des équipes cadres des 14 zones de santé à l’atterrissage en douceur de la nouvelle province du kwango et, cela, après un voyage d’études et d’échange d’expériences en province Pilote du Nord-Kivu pendant trois mois.
La GIZ, principal partenaire de l’époque va réduire ses appuis et poussera les cadres à changer de destination. Ainsi, en 2009, le Dr Aimé intègre la fonction publique Angolaise où il va s’exercer comme directeur clinique dans différents HGR en province d’Uíge. En Angola, Aimé est très apprécié pour ses talents de chirurgien et clinicien.
A l’avènement de nouvelles provinces sanitaires, il revient au pays et va occuper les fonctions de Coordinateur Provincial du PEV (programme élargi de vaccination) pour le compte de la villeVille de Kinshasa.
Il est à noter qu’il est assistant à l’ISTM Marie Reine de la Paix de Kenge.
Il a créé et dirigé l’ITM Kimbau pendant plus de cinq ans. Il a par ce fait formé la quasi-totalité des cadres dont regorgent aujourd’hui les provinces sanitaires de Kwilu, Kwango et Maindombe.
La somme de ses expériences et savoirs cumulés fait d’Aimé Kayolo un chevronné en management de soins de santé primaires.
Son avènement à la DPS/Kwango se veut un motif de fierté pour la province qui attend de lui un changement pour son développement.
Émile Yimbu/CONGOPROFOND.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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