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Société

Retraite des fonctionnaires : Kinshasa relance le processus pour 314.000 agents publics

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La retraite des agents publics en RDC reste un serpent de mer administratif. Lors de la 51e réunion du Conseil des ministres, le Vice-premier ministre et ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, a présenté une note d’information sur un processus qui patine : la mise à la retraite des fonctionnaires.

En 2022, près de 11.000 agents, dont certains nonagénaires, ont été envoyés à la retraite. Mais depuis 2023, la dynamique s’est essoufflée. Résultat : le nombre d’agents éligibles à la retraite dépasse aujourd’hui 314.000, toutes catégories confondues. Un chiffre vertigineux qui reflète l’embouteillage administratif, mais aussi le manque de courage politique pour assainir l’administration publique.

Pour débloquer la situation, le gouvernement Suminwa, sous la houlette du président Tshisekedi, veut relancer la machine avec un plan décennal. Deux mécanismes financiers sont proposés :

1. Un fonds spécial logé à la Banque centrale, alimenté à hauteur de 20 milliards de francs congolais par mois (prévu dans la loi des finances 2025).

2. Un partenariat avec les banques payeuses, dès 2026 : les banques avanceraient les indemnités de retraite, et l’État les rembourserait ensuite par des mensualités, sans toucher au budget.

Un protocole d’accord entre l’État et ces banques devrait être signé, s’appuyant sur l’article 15 de la loi sur les finances publiques, afin d’éviter tout endettement. Une commission interministérielle pilotera le dispositif avec la CNSSAP, la Présidence, la Primature et les ministères concernés.

Mais la question qui fâche reste posée : pourquoi tant de lenteurs alors que le vieillissement des agents est un secret de polichinelle ? Pendant que les partenaires internationaux exigent une modernisation de l’administration, Kinshasa traîne les pieds. La réforme de la retraite avance à coups d’ordonnances, mais sans résoudre le problème de fond : l’équilibre entre les départs et les recrutements, la gestion transparente des ressources humaines, et surtout le respect des droits des agents.

Pour éviter des drames sociaux, le gouvernement rappelle qu’aucun fonctionnaire ne doit être remplacé ni radié du fichier de paie tant qu’il n’a pas perçu les avantages liés à sa fin de carrière. Reste à voir si cette fois, les promesses sortiront enfin du tiroir.

Guillaume Modimola Myande

Actualité

16 jours d’activisme contre les VBG : « Utilisez vos téléphones pour unir, non pour briser » (Michéline Ombae)

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La ministre du Genre, Famille et Enfants, Michéline Ombae a lancé un appel à l’action ce lundi 24 novembre à Léon Hôtel, marquant le début de la campagne 2025 des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Dans son allocution, elle a rappelé la gravité de la situation en RDC et dans le monde, où les violences faites aux femmes et aux filles demeurent une véritable pandémie nourrie par le silence, l’impunité et la stigmatisation. Cette année, le thème international « Tous unis pour mettre fin à la violence numérique faite aux femmes et aux filles » place la sécurité numérique au cœur de la lutte pour l’égalité.

La ministre a souligné l’essor inquiétant des violences numériques cyberharcèlement, diffusion d’images non consenties, extorsion, usurpation d’identité, deepfakes qui transforment les outils numériques en armes d’humiliation et de terreur. Malgré les avancées juridiques, notamment le Code du numérique de 2023 et les lois sur les télécommunications, la patronne du Genre regrette que ces textes restent largement méconnus et insuffisamment appliqués. Elle a annoncé une vaste campagne de vulgarisation et de sensibilisation, déployée dans toutes les provinces, afin de mieux protéger les femmes et les filles exposées à ces violences.

La ministre a également inscrit cette mobilisation dans la vision du Président Félix-Antoine Tshisekedi, qui fait de la masculinité positive un pilier de cohésion sociale. Elle a rappelé que, malgré les efforts entrepris, les violences basées sur le genre continuent de frapper durement la RDC, particulièrement dans l’Est, où de nombreuses femmes et filles voient leur intégrité et leur avenir brisés. À l’occasion des 30 ans de la Déclaration de Beijing, elle a réaffirmé la détermination du gouvernement à intensifier la lutte contre ces violences.

Enfin, s’adressant directement aux différentes couches de la population, Michéline Ombae a appelé à une responsabilité collective. Elle a exhorté les hommes à devenir des protecteurs de la dignité, la jeunesse à utiliser le numérique pour construire et non détruire, et les leaders communautaires, religieux et médiatiques à jouer leur rôle d’éclaireurs. « Utilisez vos téléphones pour unir, non pour briser », a-t-elle insisté, affirmant que seule une mobilisation générale permettra de bâtir une société où les femmes et les filles vivent en sécurité, en ligne comme hors ligne.

Dorcas Mwavita

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