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RDC : Un fils Mobutu veut redynamiser le MPR (Interview exclusive)

Au cours d’une rencontre fortuite à Brazzaville (République du Congo), Mobutu Dongo Dodie, un des fils de l’ancien président de la RD Congo, Mobutu Sese Seko, a révélé à CONGOPROFOND.NET son état d’esprit et ses ambitions pour le MPR, parti cher créé par son père il y a plus de 50 ans. Quelques heures avant son départ pour la France, il a accordé une interview exclusive dans laquelle il affirme sa détermination à pérenniser les acquis du Mobutisme, saluant au passage la « gardienne du temple », Catherine Nzuzi Wa Mbombo pour le travail abattu. Il évoque également la famille ; le régime AFDL ; le nouveau président de la RDC, Félix Tshisekedi ; etc. Entretien.
Fils biologique de feu Mobutu Sese Seko et Mbangula TSHIBOLA MUTSHAUDI Marie-josee, Mobutu Dody est né à Ostende (Belgique) le 19 Juin 1980. Il est gestionnaire d’entreprise.
CONGOPROFOND.NET : Quel est l’État de lieu du Mouvement Populaire de la Révolution(MPR) aujourd’hui, plus de 50 ans après sa fondation?
Mobutu Dongo Dodie: Nous devons apporter une différence avec le MPR d’avant le 24 Avril 1990 qui fut parti-Etat et le M.P.R de 1992 devenu Fait-privé du fait ne plus être parti unique. Le M.P.R existe bien qu’il doit être redynamisé et restructuré. Le parti a reçu un coup en 1997 à l’entrée de l’A.F.D.L parce qu’il ne devait plus exister, selon les nouveaux maîtres du pouvoir qui essayaient d’effacer toutes les empreintes laissées par Mobutu. Par-là, on peut comprendre que le M.P.R aurait eu du mal à survivre sous un tel régime. Nous, nous sommes reconnaissants envers celle que j’appelle « la gardienne du temple », je cite maman Catherine Nzuzi Wa Mbombo qui a pu tenir le timonier du parti contre toutes les tempêtes. Depuis 3 ans le M.P.R se prépare et a sa place sur la scène politique de la R.D.C, la date du grand jour sera rendue publique, nous y travaillons.
CONGOPROFOND.NET : Êtes-vous membre du parti par conviction ou par héritage familial? M.D.D. : Le parti n’est pas un bien familial et on fait de la politique par conviction personnelle.
CONGOPROFOND.NET : Pensez-vous que les idéaux fondateurs du MPR soient toujours d’actualité ? M.D.D. : Bien sûr ! Il peut y avoir débat…
CONGOPROFOND.NET : 32 ans de gestion calamiteuse du MPR, que reste-t-il aujourd’hui ?
M.D.D. : Gestion calamiteuse, je dis non. L’unité nationale prônée et instaurée par le président Mobutu est un héritage de ses 32 ans. La place, le rôle et l’implication de la femme dans la gestion des affaires de l’Etat en partant de la femme paysanne à la femme politique, c’était le cheval de bataille du président Mobutu et nous nous rappelons tous du slogan « Otumoli ba mama, otumoli Mobutu »(NDLR : Touchez aux mamans, c’est s’en prendre à Mobutu). Je peux en citer encore et encore ! Sous le M.P.R, le pays a eu des acquis considérables.
CONGOPROFOND.NET : Comment en tant que simple membre comptez-vous restructurer le parti alors que sous le règne de Nzuzi wa Mbombo, le parti n’a jamais eu même un député ? M.D.D. : Je vous ramène à la première question pour dire que sous le régime de l’AFDL, il était difficile de pérenniser les empreintes laissées par le président Mobutu. Et je pense, à mon humble avis, que le combat de Maman Nzuzi n’était pas avant tout d’aligner des candidats mais de protéger et de garder ce patrimoine.
CONGOPROFOND.NET : Vos ambitions au sein du parti ne sont-elles pas les résultats de l’effet « Fatshi »? Après le fils Kabila, le fils Tshisekedi, parlera-t-on un jour du fils Mobutu à la tête du pays ? M.D.D. : Non, mon combat politique ne commence pas aujourd’hui, ni au sein du MPR. J’ai été en 2010 membre de l’U.M.R de Médard Mulangala, parti allié à l’UDPS et depuis 3 ans j’ai mis la main à la pâte pour la restructuration du parti, parler du fils Mobutu pourquoi pas ? Il n’y a pas qu’à la présidence que l’on construit le pays.
CONGOPROFOND.NET : Pourquoi n’avez-vous pas associé vos autres frères dans ce combat ? Quel Rapport entretenez-vous avec vos frères et sœurs dont Nzanga Mobutu ? M.D.D. : Le but n’est pas d’associer les frères ; Cela ne se passe pas comme dans une entreprises, la politique est une affaire de conviction et de passion pour le pays, mais il n’est pas exclu de retrouver certains membres de famille au sein du M.P.R. Un petit-frère doit toujours du respect envers son aîné.
CONGOPROFOND.NET : De quel bord politique le MPR se positionne-t-il actuellement ? Majorité ou opposition ? M.D.D. : Ce sera dit bientôt, un peu de patience… CONGOPROFOND.NET : Quel bilan faites-vous des régimes ayant succédé à celui de votre père ? M.D.D : Négatif pour l’un et beaucoup de critiques pour l’autre
CONGOPROFOND.NET : Vous parlez de votre responsabilité, croyez-vous être président de facto par votre ascendance ? M.D.D. : Non pas du tout. Je pense que tout se mérite. Etre fils du président Mobutu ne me donne pas le droit à devenir président de facto, comme je vous l’ai dit mes convictions politiques m’ont amené à me battre pour redynamiser le MPR.
Propos recueillis par Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET |
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Masina en otage : « 2 Ndoki » défie l’État, la police absente

Il avait disparu de la circulation après les opérations « Ndobo » et « Zéro Kuluna » menées par le vice-premier ministre de l’Intérieur, Me Jacquemain Shabani, et le ministre d’État à la Justice, Me Constant Mutamba. Mais aujourd’hui, « 2 Ndoki », redouté chef de gang de Masina-Mapela, est de retour. Plus audacieux que jamais, il profite du relâchement des opérations pour semer la terreur.
Du 19 au 21 avril 2025, ses deux gangs ont braqué deux boutiques sur l’avenue Ngufulu, emportant argent et marchandises sous les yeux impuissants de la population. La nuit du 21 au 22 avril, ils ont récidivé sur l’avenue Lufushi, pillant la boutique d’un retraité qui venait tout juste de toucher son décompte final.
La semaine du 21 au 27 avril a été marquée par des affrontements sanglants entre kulunas sur l’avenue Fatima, le long du rail. Pendant ce temps, les avenues Frontières et Congo, véritables couloirs de l’insécurité nocturne, deviennent inaccessibles dès 22h30.
Un passant rentrant d’une fête, le week-end dernier, a été violemment agressé.
La police, pourtant informée, brille par son absence.
Les bases des kulunas sont connues : avenue Congo, avenue Talu, en direction du fleuve. Là, en plein jour, ils fument du chanvre, en toute impunité.
Jusqu’à quand les autorités vont-elles laisser Masina livrée à elle-même ?
À quand une véritable riposte contre ces hors-la-loi qui narguent l’État en plein jour ?
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET