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RDC-Massacre des adeptes de BDK : Human Rights Watch exige que justice soit rendue

Human Rights Watch exige que justice soit rendue pour les personnes du mouvement « Bundu dia Kongo » tuées au Kongo Central et à Kinshasa.
D’après le communiqué de cette organisation des Droits de l’homme parvenue à la rédaction de CONGOPROFOND.NET, ce mardi 19 mai 2020, la police a eu recours à plusieurs reprises à une force létale excessive contre ce mouvement religieux considéré comme séparatiste.
Il y a lieu de noter que cette intervention du gouvernement faisait suite à l’appel du chef spirituel du BDK, Zacharie Badiengila, communément appelé Ne Muanda Nsemi (« l’esprit créateur » en kikongo, la langue de l’ethnie Kongo) lancé à ses partisans pour qu’ils chassent de la province les personnes n’appartenant pas à cette ethnie, majoritaire au Kongo Central.
Une opération policière effectuée le 22 avril contre le mouvement dans la ville de Songololo a fait 15 morts, et une autre, menée le 24 avril contre la résidence de Nsemi à Kinshasa, a fait au moins 33 morts.
« Les autorités congolaises se devaient de répondre aux messages du mouvement Bundu dia Kongo, qui incitaient à la haine ethnique », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « Mais le gouvernement a répondu en violant les normes internationales relatives à l’usage de la force, provoquant un bain de sang », a-t-il constaté.
En réaction, le ministre de l’Intérieur, Gilbert Kankonde, a indiqué à Human Rights Watch, que les enquêtes étaient toujours en cours au niveau provincial du Kongo Central.
« S’il y a eu des fautes au niveau du commandement de ce qui a été fait, il faudra que l’auditorat provincial s’en charge », a-t-il déclaré. Kankonde a ajouté que, selon la police, les adeptes du BDK avaient attaqué la police, armés de machettes et de flèches.
MUAMBA MULEMBUE CLÉMENT/CONGOPROFOND.NET
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Suspension de gratuité de la maternité à Monkole : Hermione Bolumbe tire la sonnette d’alarme et interpelle Roger Kamba

La nouvelle est tombée comme un coup de massue : le Centre hospitalier Monkole a suspendu la prise en charge gratuite de la maternité, faute de paiement du Fonds de Solidarité Santé. Une décision lourde de conséquences pour les femmes enceintes issues de milieux précaires, et qui n’a pas laissé indifférente la députée nationale Hermione Bolumbe, l’une des voix les plus engagées en matière de santé publique à l’Assemblée nationale.
Médecin de formation et à l’hôpital de Ngaliema, Bolumbe Hermione n’a cessé d’alerter sur la mauvaise gestion de la politique de gratuité de la maternité par le ministre de la Santé, Roger Kamba. Déjà en mai dernier, elle l’avait vivement interpellé lors d’une plénière parlementaire, dénonçant les failles criantes de mise en œuvre du programme pourtant lancé avec faste par le président Félix Tshisekedi en septembre 2023.
« Une politique non financée est une promesse vide. Derrière chaque facture impayée, il y a une mère, un enfant, une vie », a-t-elle lancé, visiblement émue, depuis les bancs du Palais du peuple.
Très impliquée dans les questions de santé maternelle, la députée Bolumbe avait alors dressé un tableau inquiétant : des femmes contraintes d’accoucher sans examens prénataux, des hôpitaux comme la clinique Ngaliema dépourvus de scanner, et une mortalité maternelle toujours aussi élevée, y compris dans des établissements de référence. « Même des épouses de députés, des filles de médecins meurent en accouchant », avait-elle dénoncé.
À la suite de la suspension officielle de la gratuité à l’hôpital Monkole en juin, sa réaction a été immédiate. Elle s’est insurgée contre l’inaction gouvernementale et le silence autour des engagements non tenus.
« Il n’y a pas de bon accouchement sans consultation prénatale normale. Et comment parler de gratuité quand des femmes paient encore l’échographie ? », a-t-elle martelé.
Plus qu’une élue, Hermione Bolumbe se positionne comme la voix des sans-voix. Elle réclame avec insistance les données chiffrées du ministère de la Santé sur la gestion réelle du programme et exige la transparence dans l’allocation des ressources publiques.
Dans un contexte où l’objectif de développement durable (ODD) vise moins de 100 décès pour 1 000 naissances vivantes à l’horizon 2030, sa position est claire : la santé maternelle doit redevenir une priorité nationale, non une ligne budgétaire sacrifiée.
Dorcas Mwavita/Congoprofond.net