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RDC: le FMI prêt à aider le gouvernement à avoir un budget réaliste

Arrivée à la fin de sa mission en République démocratique du Congo, l’équipe d’experts du Fonds Monétaire International ( FMI), conduite par MAURICIO VILLAFUERTE, a été reçue ce mardi 01 octobre 2019 à l’immeuble du gouvernement par le Premier ministre Sylvetre Ilunga Ilunkamba.
À cette occasion, il était question pour ces membres du FMI de faire rapport au chef du gouvernement des différents contacts avec les autres responsables du gouvernement durant son séjour à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
Outre les questions liées à la reprise de la coopération active entre le FMI et la RDC, les discussions ont également tourné sur l’examen de l’exécution du budget 2019 et les préparatifs du budget 2020 ainsi que les observations et les étapes préliminaires de ladite mission.
De ce fait, l’institution financière internationale, chapeautée par la Bulgare Kristalina Georgieva, a exprimé sa disponibilité et son expertise ainsi que ses conseils pour que la République démocratique du Congo dispose d’un budget réaliste.
Rappelons-le, 7,0 milliards USD est le montant du Budget retenu pour l’exercice 2020. Ce projet du budget 2020 est arrêté en équilibre, en recettes et en dépenses à hauteur de 11.853,4 milliards de Francs congolais. Comparé au Budget de l’exercice 2019, chiffré à 10.352,3 milliards de Fc, il se dégage un taux d’accroissement de 14,5%.
« Des mesures idoines sont envisagées dans toutes les administrations financières pour la mobilisation accrue des recettes leur assignées. Le Gouvernement a pris toutes les dispositions pour que le dépôt du projet de loi de finances soit effectué au Parlement dans le délai », avait dit le porte-parole du gouvernement David Jolinot Makelele après la troisième réunion du conseil des ministres.
Ainsi, dans l’opinion publique, les plus sceptiques ont levé leur voix. Ils estiment qu’avec 7 milliards Usd de budget de l’Etat le tout premier du gouvernement post alternance sous la direction de Félix Antoine Tshisekedi n’est pas loin du dernier budget de l’Etat de Joseph Kabila. Ils soutiennent que face aux nombreux défis en face du Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi notamment la gratuité de l’enseignement de base qui exige près de 2.6 milliards de dollars américains, les projets d’infrastructures mais aussi le social de la population, ce budget est insignifiant.
MUAMBA CLÉMENT/CONGOPROFOND.NET
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Affaire « Mutamba » : La justice congolaise se réveille, enfin, et gifle son propre ministre !

C’est une gifle institutionnelle, brutale et symbolique. En informant le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, que « la phase de l’instruction étant clôturée, sa récusation n’a plus d’effet », le Parquet général près la Cour de cassation lui signifie clairement qu’il ne peut ni ralentir, ni saboter la machine judiciaire. Même en tant que Garde des Sceaux !
Cette affaire de détournement des fonds destinés à la construction des prisons, aux allures de bras de fer entre le pouvoir judiciaire et l’un des piliers de l’Exécutif, révèle une chose essentielle : la Justice congolaise, souvent brocardée pour sa soumission au politique, ose-du moins en apparence-affirmer une once d’indépendance. Et ce n’est pas rien.
Constant Mutamba, connu pour son activisme, sa rhétorique de « rupture », et son zèle au service du régime Tshisekedi, croyait peut-être pouvoir manœuvrer dans un dossier où son nom ou son influence pourraient peser. En vain. Le ministère public lui rappelle que le temps des diversions est passé, que la procédure avance, et que la République ne saurait être prise en otage par un ministre, fût-il celui de la Justice.
Mais attention : derrière cet acte de fermeté, la méfiance reste de mise. Le système judiciaire congolais n’est pas encore guéri de ses vieux démons : instrumentalisation, règlements de comptes, et juges à la carte. La procédure en cours devra donc prouver qu’elle est animée par l’intérêt général, et non par une guerre de clans déguisée en croisade pour la vérité.
Quoi qu’il en soit, ce désaveu public infligé à Constant Mutamba entame son autorité, fragilise son image, et interroge sur la suite de sa mission au sein du gouvernement. Peut-on incarner la Justice quand on est soi-même rattrapé par elle ?
L’affaire ne fait que commencer.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET