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RDC : « L’affaire Shebeya n’est pas politique, mais de la justice » (Paul Mwilambwe)

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Dans une interview exclusivement accordée à France 24, RFI et TV5, depuis le Sénégal, Paul Mwilambwe demande son extradition pour être jugé en RDC. Témoin-clé de l’assassinat de Floribert Chebeya en 2010 à Kinshasa, il estime que l’élection de Félix Tshisekedi permet désormais la tenue d’un procès dans son pays.

Paul Mwilambwe a affirmé à plusieurs reprises avoir vu, via une caméra de surveillance, ceux qui ont tué et asphyxié Floribert Chebeya dans les locaux de la police dirigée à l’époque par le général Numbi. Il souhaite donc porter désormais ses accusations devant la justice congolaise.

Pour Paul, il est temps, parce qu’il y a eu un changement de pouvoir en République démocratique du Congo, avec l’arrivée de Félix Tshisekedi. Maintenant, le président Kabila n’est plus au pouvoir. Raison pour laquelle il accepte de s’exprimer.

Malgré qu’il y a une procédure judiciaire en cours au Sénégal, il demande l’extradition vers la RDC parce que le Sénégal s’est déclaré « incompétent » pour me juger.

« Il y a cinq ans, il n’y avait ni procès ni jugement. Il faut que je sois extradé dans mon pays pour que je répète mes accusations. Je me souviens qu’à l’époque, les ministres avaient dit que pour que mes déclarations soient crédibles, il fallait que je sois présenté devant un juge congolais. Raison pour laquelle je demande mon extradition », précise-t-il.

Paul Mwilambwe qui a fait ses déclarations à visage découvert, explique qu’avant, en 2012, quand il s’était exprimé à RFI et à France 24, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, avait dit que le vrai Paul Mwilambwe était « un bègue ».

« Vous êtes en face de moi, je crois bien que je ne suis pas bègue. Je dois être filmé pour être bien identifié », se confie-t-il à nos confrères.

Dans ses accusations, il parle du 1er juin 2010, de l’assassinat de Chebeya, dans les locaux de la police qui étaient sous sa responsabilité. « On m’a amené Chebeya physiquement. Quand on est descendu avec Chebeya, j’ai vu les policiers, sous commandement du major Christian Ngoy, cagouler Chebeya. Cela, je l’ai vu dans ma caméra de surveillance. Ils sortaient de mon bureau. La même personne qui a amené Chebeya dans mon bureau – je cite bien le major Christian Ngoy – c’est la même personne qui est venue récupérer Chebeya dans mon bureau, en disant qu’il allait l’amener à la résidence privée du général John Numbi. Je veux répéter les mêmes accusations : que c’est le président Kabila qui est le donneur d’ordre, le général John Numbi le commanditaire et le major Christian Ngoy l’acteur principal, qui est actuellement à Lubumbashi, protégé par l’ancien pouvoir », révèle-t-il

Et de continuer: « John Numbi a dit qu’il n’avait aucune raison de recevoir Floribert Chebeya. Ce sont de simples mensonges. C’est une façon d’échapper à la justice. Et je voudrais revenir en arrière : même la dame Chebeya [Annie Chebeya, veuve de Floribert Chebeya, NDLR] avait porté plainte à l’époque auprès de la justice congolaise, particulièrement la justice militaire, contre le général John Numbi, et la plainte n’a pas été examinée. C’est le général Numbi qui a donné l’ordre d’assassiner Chebeya parce que, quand j’étais à Kinshasa, je recevais des menaces de la part du général John Numbi. Des menaces pour que je ne dise à personne ce que j’avais vu. Quand on m’a emmené devant le procureur militaire, le général Ponde, pendant mon interrogatoire, le général John Numbi a appelé le procureur pour lui demander de me parler au téléphone. Et le général John Numbi, effectivement, m’a parlé au téléphone dans notre dialecte, le kiluba, en me disant, je pèse mes mots : « moi et le président Kabila, on va s’occuper de te faire sortir du pays. »

Malgré l’opposition de la famille Chebeya, Paul veut rentrer au pays pour apporter son témoignage.

 

 

Petit Ben Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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Enfants soldats à l’Est de la RDC : le CEPEF alerte sur des violations graves et plaide pour une action urgente

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La Convention internationale des droits de l’enfant ainsi que la Loi portant protection de l’enfant interdisent formellement le recrutement d’enfants par les groupes et forces armés. Pourtant, dans l’Est de la République démocratique du Congo, des enfants sont encore enrôlés, de gré ou de force, par des groupes armés, souvent en raison du manque de combattants adultes.

Le 4 octobre 2012, le gouvernement congolais a adopté un Plan d’action visant à lutter contre le recrutement et l’utilisation d’enfants ainsi que contre d’autres violations graves de leurs droits. Ce plan figure dans les engagements de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.

Le Cercle d’études pour la protection de l’enfant et de la famille (CEPEF), une structure initiée par des chercheurs universitaires et des experts en travail social œuvrant pour la promotion des droits de l’enfant, la protection des familles et la réinsertion socio-économique des enfants et jeunes en situation de rue, dénonce aujourd’hui les violations graves dont sont victimes les enfants dans le conflit armé opposant le M23, soutenu par le Rwanda, aux forces gouvernementales.

Fort de l’arsenal juridique existant, le CEPEF plaide auprès des autorités compétentes pour l’actualisation du Plan d’action pour le retrait des enfants associés aux forces et groupes armés, ainsi que pour la mise en place de mécanismes rigoureux d’évaluation de leur âge.

Dans cette perspective, les assistants sociaux, les experts de terrain, les responsables militaires et civils des services concernés doivent se réunir — avec l’appui technique du CEPEF — afin de réfléchir à un programme de Démilitarisation, Démobilisation et Réinsertion (DDR) des enfants soldats.

La paix, dit-on, se prépare. Mais quelles seront les conséquences psychosociales pour ces enfants dont les droits ont été bafoués ? Alors que l’on évoque la fin de la guerre, il est plus que jamais urgent d’agir pour eux.

Osée MUKOKO ZANGA

 

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