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Société

RDC : La campagne « 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre » lancée à Kinshasa 

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C’est ce samedi 25 novembre 2023 que la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes a été lancée.

Cette journée marque également le début de la campagne de seize jours d’activisme contre les violences basées sur le genre.

L’honneur a été donné à Madame Grâce Lula, activiste du droit humain de la femme, à activer, au Centre culturel Boboto, le go de cette campagne annuelle dénommée « 16 jours d’activisme contre VBG ».

Dans son allocution, cette activiste a mis en lumière tout ce que les femmes subissent comme violences durant ce moment fort de la campagne électorale, en tant que candidates.

Toutes les violences que les femmes endurent quant à leur participation politique, doivent être dénoncées afin d’atténuer les risques que courent les femmes dans le secteur de la politique.

À Madame Lula, d’ajouter :  » sur le plan politique en RDC, l’on exerce une masculinité oppressive, toxique qui n’admet pas que la femme soit visible, assume des responsabilités dans les instances de prise de décision ».

Et de renchérir: « la question du genre concerne l’homme et la femme parce que celle-ci concerne la communauté tout entière ».

Pour faire face aux VBG, Madame Grâce Lula suggère qu’au niveau de la famille, la femme doit être traitée et éduquée au même pied d’égalité que l’homme en vue d’éviter deux poids, deux mesures.

Ces 16 jours d’activisme vont se poursuivre jusqu’à la célébration de la journée internationale des droits de l’homme, commémorée chaque 10 decembre dans le monde entier.

Elyane Mukuna/CONGOPROFOND.NET 

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Valentin Yves Mudimbe s’en est allé, mais sa parole demeure : l’Afrique orpheline d’un géant de la pensée

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Ce jour, la République Démocratique du Congo, l’Afrique et le monde intellectuel viennent de perdre un monument. Valentin Yves Mudimbe, philosophe, écrivain et penseur hors pair, s’est éteint aux États-Unis, laissant derrière lui une œuvre aussi dense que subversive, une parole aussi lucide qu’indomptable.

Né en 1941 à Jadotville (actuelle Likasi), en RDC, Valentin Yves Mudimbe fut l’un des intellectuels africains les plus influents du XXᵉ et du XXIᵉ siècle. Professeur émérite à l’Université Duke, anthropologue, linguiste et romancier, il a marqué les sciences humaines par sa critique radicale des épistémologies coloniales et sa déconstruction des discours dominants sur l’Afrique.

Son œuvre majeure, The Invention of Africa (1988), reste un texte fondateur des études postcoloniales. Mudimbe y démontre comment l’Afrique a été « inventée » par le regard occidental, à travers des catégories de savoir qui ont nié ses propres logiques de pensée. Pour lui, « l’Afrique n’existe pas en dehors des représentations qui la constituent », une thèse qui a révolutionné la manière d’appréhender le continent.

Yves Mudimbe n’était pas seulement un théoricien : c’était un penseur du soupçon, toujours en éveil face aux illusions des idéologies, qu’elles soient coloniales, nationalistes ou néolibérales. Dans L’Odeur du père (1982), il explore les contradictions des élites africaines post-indépendances, dénonçant leur aliénation mimétique. Son roman Entre les eaux (1973) questionne la tension entre engagement politique et spiritualité.

Il a révélé sa propre trajectoire de prêtre jésuite devenu philosophe laïc. Ses travaux sur Foucault, Derrida et les structuralistes européens en font un passeur exceptionnel entre les traditions intellectuelles africaines et occidentales. Pourtant, il refusait toute étiquette : « Je ne suis ni un afrocentriste, ni un occidentaliste. Je suis un penseur de la fracture, de l’entre-deux », disait-il.

Aujourd’hui, alors que l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis – néocolonialismes économiques, crises démocratiques, guerres d’influence –, la pensée de Mudimbe reste d’une brûlante actualité. Son questionnement sur « les conditions de production du savoir africain » invite à repenser l’université, la recherche et les médias du continent. Il laisse derrière lui des disciples à travers le monde. Des chercheurs qui continuent de déconstruire les récits hégémoniques.

« Mudimbe nous a appris à douter, à interroger nos propres certitudes ». La RDC en deuil mais l’Afrique en héritage, conclut le polymathe, cet autre géant de la pensée post-coloniale. Le Congo pleure l’un de ses plus grands fils, mais son héritage est impérissable. Dans un pays souvent meurtri par l’amnésie historique, Yves Mudimbe rappelait que « la mémoire est un acte de résistance ».

Alors que les hommages affluent du monde entier – de Paris à Johannesburg, de Dakar à New York –, une certitude s’impose : Yves Mudimbe est mort, mais sa parole, elle, ne mourra jamais. « Les mots ne sont pas innocents. Ils portent en eux la violence de l’histoire. » — Valentin Yves Mudimbe

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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