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Société

RDC : IFES renforce le leadership féminin avec le lancement du programme « She Leads » au Lualaba

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La Fondation Internationale pour les Systèmes Électoraux (IFES), avec l’appui financier du Bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement du Royaume-Uni (FCDO), intensifie ses efforts pour promouvoir le leadership féminin en République démocratique du Congo. À Kolwezi, dans la province du Lualaba, IFES a lancé officiellement le programme She Leads, un dispositif structuré en trois niveaux : débutant, intermédiaire et avancé destiné à renforcer les capacités des femmes dans les processus électoraux, communautaires et décisionnels.

Ce programme, déployé dans le cadre du projet IFES NDEKE couvre six provinces du pays : la Tshopo, le Kasaï, le Kasaï-Central, le Kasaï-Oriental, le Mai-Ndombe et le Lualaba. Il vise à accroître la participation politique et citoyenne des femmes, à renforcer leur influence au sein des communautés et à favoriser l’émergence de nouvelles leaders capables de porter des politiques inclusives, reflétant les besoins réels des femmes et des jeunes filles.

À l’issue des formations, les bénéficiaires bénéficieront d’un accompagnement personnalisé basé sur des plans d’action individuels. Coaching, mentorat et appui technique seront assurés par les équipes IFES et les points focaux provinciaux afin de permettre aux participantes de traduire leurs acquis en initiatives concrètes. L’objectif est de faire d’elles des actrices visibles du changement, capables d’impulser des transformations sociales durables et de défendre l’égalité des droits.

Dans le même élan, le modèle de formation inspiré du programme she leads, récemment lancé à Lualaba, sert de référence pour consolider les stratégies IFES en matière de leadership féminin. Ce modèle, également structuré en trois niveaux, met l’accent sur le développement du capital humain féminin, l’inclusion dans la gouvernance locale et la compréhension des mécanismes électoraux. IFES le considère comme un outil complémentaire essentiel pour renforcer l’expertise des futures leaders et préparer leur participation active aux institutions et à la gestion publique.

En intégrant les enseignements des deux initiatives, IFES ambitionne de créer un véritable réseau national de femmes leaders, capable d’influencer les processus politiques, de transformer les communautés et de représenter un moteur d’équité dans le développement du pays. Pour l’organisation, la participation des femmes n’est pas seulement un enjeu d’inclusion : c’est une condition indispensable au progrès démocratique et à la stabilité sociale en RDC.

Dorcas Mwavita

À la Une

Ndanu, cité engloutie : Chronique d’un quartier que Kinshasa laisse mourir

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Coincé entre Kingabwa, Salongo et Masina, enserré par les courbes capricieuses de la rivière Ndjili, le quartier Ndanu (dans la commune de Limete) sombre chaque saison dans un cauchemar hydraulique sans échéance. Les ruelles s’effacent, les maisons s’affaissent, les habitants avancent au rythme des crues, comme suspendus à une apocalypse qui ne dit plus son nom. Entre enclavement, inondations et digue de fortune, une clameur résonne : « Sauvez Ndanu ! »

Un quartier au bord de l’effacement

Lors d’une descente à la mi-journée, le constat s’impose sans détours : Ndanu n’est plus un quartier, mais un archipel humain, morcelé par les eaux, perdant chaque année une part de son territoire et un fragment de sa dignité urbaine. Depuis les années 1990, les inondations frappent ce sol marécageux comme une sentence.

« Ici, nous vivons dans les eaux comme des amphibiens », lâche un habitant, évoquant en parallèle le royaume fictif de Talokan du film Black Panther 2. L’image n’est pas exagérée.

« Quand il pleut au Kongo-Central, Ndanu coule »

Le paradoxe frise l’absurde. Selon les habitants, il suffit parfois qu’un orage s’abatte sur le Kongo-Central pour que la Ndjili déborde à Kinshasa.
« Même quand il ne pleut pas ici, les eaux viennent nous gifler », témoigne une mère installée à Ndanu depuis 1986.

Le danger est double :

– la rivière Ndjili, dont les crues rongent la berge ;

– le fleuve Congo, dont les poussées renforcent la pression sur ses affluents.

– Une mécanique hydraulique infernale.

La digue de fortune : le dernier souffle d’un peuple abandonné

À Ndanu, la « digue » est une fiction : une muraille précaire faite de sacs de sable entassés, reconstruite après chaque désastre.
« Ce n’est plus une protection, c’est un pansement sur une plaie béante », déplore un maître d’arts martiaux, visage connu du quartier.

Aux premières pluies, les ruelles, dont l’avenue Musa, se muent en couloirs de boue. Même les postes de police et la paroisse catholique Saint-Bernard n’échappent pas à la liste des sinistrés chroniques.

Ici, la pluie ne féconde plus : elle tue.

Un quartier sans État, mais pas sans courage

L’État est presque absent, si ce n’est dans quelques abris de fortune utilisés comme postes de police. Ce qui reste debout tient à la résilience des habitants : la paroisse Saint-Bernard, son école primaire et secondaire, un marché improvisé pour survivre.

Selon les témoins, le ministre des ITPR a déjà foulé les lieux lors d’inondations passées. Mais aucune solution, aucun projet durable n’a suivi.

Les habitants se disent « orphelins de la planification », négligés par l’urbanisme, l’aménagement, le transport et les voies de désenclavement.

Ndanu, micro-Lesotho oublié au cœur de Kinshasa

Pour entrer ou sortir de Ndanu, trois itinéraires improbables :

– par l’avenue Fikisi vers Terrain Salongo, via un pont rural au bord de l’effondrement ;

– par la même Fikisi, via Saint-Bernard, jusqu’à l’usine Efablo et Kingabwa ;

– ou en pirogue, direction l’abattoir de Ndjili et la paroisse Don Bosco.

Comme un Lesotho miniature, Ndanu est une enclave que les eaux isolent du reste de la capitale.

Terre fertile, mémoire brisée

Un notable rappelle qu’autrefois, Ndanu fut un domaine agricole chinois avant l’arrivée progressive des familles sous le chef Mayudu dans les années 1980.
La terre y demeure fertile, la pêche y reste généreuse.

Ironie tragique : la nature qui nourrit est aussi celle qui détruit.

Crépuscule, orage et présage d’Armageddon

Au terme de la visite, le soleil s’est éteint derrière un amas de nuages lourds. Puis la pluie est tombée d’un seul bloc.
« Encore la pluie… Elle annonce la méchanceté », murmure un habitant.

À Ndanu, chaque goutte porte la peur d’un nouveau malheur.

Ndanu, un SOS avant disparition

Comme Atlas sous le poids des cieux, Ndanu porte chaque saison le fardeau des eaux.
Les habitants ne réclament pas des promesses : ils demandent une action claire, immédiate.

L’Hôtel de Ville et le gouvernement central doivent trancher :u rbaniser, consolider les digues, désenclaver, ou organiser une relocalisation digne, si le danger s’avère irréversible.

Sans intervention urgente, Ndanu risque de devenir le premier quartier officiellement englouti de Kinshasa.

« Quand finira cette punition des eaux ? », questionne une habitante. La réponse appartient désormais à l’État, et au temps.

Barca Horly Fibilulu Mpia

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