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RDC : Halte à la confusion, Kasa-Vubu n’est pas élevé au rang de « héros national » !

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A la suite du discours prononcé par le chef de l’État de la République Démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, commémorant le soixantième anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale, le 30 juin 2020, une confusion, quant à la compréhension des termes utilisés par lui, semble gagner du terrain dans le chef d’une certaine opinion publique, malheureusement relayée par une certaine presse officielle, consistant à travestir les dires, voire la pensée du chef de l’État à propos du statut à donner à l’ancien président de la République, Joseph KASA-VUBU.

Le chef de l’État actuel, au cours de son allocution, n’avait nullement, et ce, en aucune ligne, proclamé Joseph Kasa-vubu, héros national, au même titre que Patrice-Emery Lumumba et Laurent-Desire Kabila.

En revanche, il a donné son point de vue, son souhait de voir le concerné puisse être élevé au rang d’heros national.

Interrogé sur les contours de cette démarche, l’analyste Me Kilimi Ibeng fait savoir à CONGOPROFOND.NET que les compétences constitutionnelles du chef de l’État en fonction sont connues.  » Et je ne pense pas que, Félix Tshisekedi, garant de la constitution et respectueux des textes, s’hasarderait à poser un tel acte, qui, du reste ne relève pas de sa compétence », souligne-t-il.

En effet, rappelle l’avocat, Patrice-Emery Lumumba a été élevé au rang de héros national par le peuple réuni en Conférence Nationale Souveraine (CNS), qui avait d’abord annulé l’acte de sa proclamation de héros national, en 1966, par le président Mobutu, non seulement parce qu’il l’estimait déconcertant de voir le bourreau élever sa proie au rang de héros national, mais aussi et surtout, cette compétence relève seul du peuple, à défaut de ses représentants ou élus. De même, Laurent-Desire Kabila a été élevé au rang d’heros national par le parlement, réuni à Lubumbashi.

Somme toute, pour lui, il serait mieux qu’on parvienne d’abord à dégager les différents critères qui déterminent l’élévation des hommes au rang de héros national dans une société, pour pouvoir tirer des conséquences qui s’imposent et qui mettent tout le monde d’accord. « Est-ce que la mort, par le fait de l’homme, pour une cause juste au bénéfice de tous qui doit être tenue pour critère fondamental ? Est-ce qu’une mort naturelle peut justifier cette élévation ? », s’interroge Me Kilimi Ibeng Ibn Sabaoth.

En attendant que cet éclaircissement soit fait par un véritable débat dépassionné et objectif de société afin que tous soient d’accord sur ces critères, cet analyste estime qu’une « Journée Joseph Kasa-vubu pour la bonne gouvernance » peut être décrétée pour rappeler aux gouvernants les valeurs que ce Père de l’indépendance était porteur et dont il ne s’était pas départi jusqu’à sa mort, pour les amener à se remettre en question dans leur façon de gérer la respublica !

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET


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Menaces répétées du chef de l’UPDF sur Bunia : Le silence des autorités inquiète la population 

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Depuis le 15 février 2025, le général Muhoozi Kainerugaba, chef d’état-major de l’armée ougandaise (UPDF), multiplie les déclarations menaçantes à l’encontre de la ville de Bunia, évoquant une possible attaque ou l’envoi de ses troupes dans la région. Malgré la gravité de ces propos, les autorités congolaises, tant au niveau provincial qu’à Kinshasa, restent étrangement silencieuses.

Cette absence de réaction alimente l’inquiétude grandissante de la population, plongée dans un climat de peur et d’incertitude.

Ces menaces interviennent alors que le vice-ministre de la Défense séjourne en Ituri, une région déjà fragilisée par des tensions sécuritaires. En août 2024, un drone de l’armée ougandaise s’était écrasé à Kotoni, dans le territoire de Djugu, une zone où l’UPDF n’est pourtant pas censée opérer. Cet incident avait déjà soulevé des questions sur les activités ougandaises en RDC.

Par ailleurs, un rapport des experts des Nations-Unies datant de juillet 2024 a accusé l’Ouganda de soutenir le Rwanda, pays agresseur de la RDC. Selon ce document, Kampala aurait facilité le transit des troupes du M23 sans aucune restriction. Malgré ces révélations, la RDC continue de collaborer militairement avec l’Ouganda dans le cadre d’opérations conjointes FARDC-UPDF, une coopération en place depuis novembre 2021. Cependant, l’efficacité de ces opérations est vivement critiquée sur le terrain.

En novembre 2024, la question avait été abordée lors d’une rencontre entre le président Félix Tshisekedi et son homologue ougandais à Kampala. Peu après, une dizaine de députés congolais se sont déplacés en Ouganda pour notamment évoquer cette question.

Le répondant de l’UPDF n’est pas à sa première déclaration du genre.
Déjà en décembre 2024, la ministre d’État des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, avait convoqué le chargé d’affaires ougandais en RDC, Matata Twaha, pour exiger des explications concernant les propos jugés « déplacés » du général Kainerugaba. Ce dernier avait, via des messages publiés sur X, menacé les mercenaires blancs opérant aux côtés des FARDC dans l’est de la RDC, promettant de les attaquer à partir du 2 janvier 2025. Bien que le tweet ait été supprimé, les inquiétudes demeurent.

Aujourd’hui, c’est la ville de Bunia qui est directement visée par ces menaces. Pourtant, Kinshasa n’a toujours pas réagi officiellement, un silence qui suscite de vives préoccupations, notamment parmi les habitants de la province.

L’armée ougandaise, présente sur le sol congolais dans le cadre de la coopération militaire, est notamment déployée dans le territoire d’Irumu. Cette situation soulève des interrogations : l’Ouganda est-il toujours un allié dans la lutte contre l’ennemi commun, les ADF ? Récemment, face aux rumeurs d’un renforcement des effectifs ougandais à Irumu, les FARDC se sont contentées d’affirmer que cela s’inscrivait dans le cadre des opérations conjointes.

Pour de nombreux observateurs, ces menaces récurrentes du général Kainerugaba, relayées sur les réseaux sociaux, doivent être prises au sérieux. Ils appellent à une réaction ferme de Kinshasa et à des éclaircissements de la part des autorités ougandaises. Dans un contexte déjà volatile, le silence des dirigeants congolais ne fait qu’accroître les craintes d’une escalade dans la région.

CONGOPROFOND.NET/ buniaactualite.cd


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