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RDC: désormais investis gouverneurs, au travail messieurs !
Les défis qui attendent les nouveaux gouverneurs investis depuis ce jeudi 2 mai sont immenses.
Sur le plan politique, ils devront renforcer la réconciliation nationale après les élections qui ont divisé jusqu’ici leurs concitoyens; ils devront confirmer la démocratie dans leurs provinces; consolider la paix, sécuriser le territoire national et stabiliser les institutions… et surtout promouvoir le changement des mentalités, prôné par le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi.
Point n’est besoin d’épiloguer sur les défis de construction et réhabilitation des infrastructures
(routes, rails, ponts), la création d’emplois (qui passe par les investissements), l’éducation (les écoles et les universités sont à reconstruire et construire ), l’eau et l’électricité, et enfin, la santé. Tout cela doit se faire dans la transparence. Bref, les populations, leurs administrés, doivent sentir le «changement» dans la gestion de la cité.
Désormais investis, les gouverneurs ne devraient pas perdre leurs temps dans des ripailles au risque de dilapider le peu de moyens encore disponibles.
En somme, leur seul objectif, à dater de ce jour, devrait être le soulagement de souffrance de leurs populations. Le peuple d’abord !
23 investis, zéro femme !
Conformément à l’article 80 de la Constitution de la République démocratique du Congo (RDC), le président Félix Antoine Tshisekedi a signé une série d’ordonnances portant investiture des gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces. Ces décisions ont été officiellement lues sur les antennes de la télévision nationale( RTNC), le jeudi 2 mai 2019.
Ainsi, tous les gouverneurs élus, à l’exception du Nord-Kivu, Sankuru et Maï-Ndombe, vont procéder dans les prochaines heures aux remise-reprises et exercer leur mandat.
Notons que dans le lot des gouverneurs élus et investis figurent Zoé Kabila (Tanganyika), Gentiny Ngobila (Kinshasa), Atou Matubwana (Kongo Central), Jean Maweja Muteba (Kasaï Oriental), Marcel Lenge(Haut-Lomami), Ngbundu Crispin( Mongala), etc.
L’élection des gouverneurs et des vice-gouverneurs pour les provinces du Nord-Kivu et du Mai Ndombe est prévue pour le 30 mai, alors celle du Sankuru n’est pas encore connue pour cause de cacophonie juridico-politique ayant poussé le Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi, à suspendre le processus électoral dans cette partie du pays.
Il convient de souligner que des anciens gouverneurs tels que Richard Muyej (Lualaba), Bobo Boloko (Equateur) et Atou Matubuana (Kongo Central) ont été reconduits dans leurs fonctions.
Quant à Jean Bamanisa Saidi et Gentiny Ngobila Mbaka, ils ont changé des provinces.
Aucune femme ne figure sur la liste des gouverneurs investis.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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