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Présidentielle 2018: Pierre Lumbi à la tête de l’équipe de campagne de Martin Fayulu
Martin Fayulu, le candidat de la coalition « LAMUKA » à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018, a rendu public ce lundi 26 novembre 2018 au siège du G7 la composition de son équipe de campagne. Cette équipe comprend trois structures, notamment la direction nationale, la coordination provinciale et les départements.
L’on a constaté dans cette équipe que Pierre Lumbi Okongo a été désigné directeur national de campagne. Il sera secondé par Ève Bazaiba, nommée porte-parole et chargée des médias, et de Olivier Kamitatu comme chargé de communication et de nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). La mobilisation et la propagande seront chapeautées par Mbozi wa Mbozi, cadre du MLC.
Par ailleurs, Jean – Bertrand Ewanga, Francis Kalombo, Jean-Claude Vuemba sont notamment nommés au collège des porte-paroles. Salomon Kalonda et Jacques Lungwana ont été respectivement nommés trésorier national et trésorier adjoint.
Par la même occasion, José Endundo s’occupera des relations diplomatiques de l’équipe de campagne, alors Gabriel Kyungu Wa Kumwanza battra campagne pour Martin Fayulu dans la région du Katanga dans sa configuration actuelle démembrée en 4 provinces (Haut Katanga, Haut Lomami, Lualaba et Tanganyika).
Signalons que dans la capitale Kinshasa, la campagne du candidat Fayulu sera assurée notamment par Devos Kitoko, alors qu’au Nord-Kivu elle sera coordonnée par Jean – Baptiste Kasekwa.
En outre, l’on a noté l’absence de deux proches de Moïse Katumbi. Il s’agit de Delly Sessanga (secrétaire général de Ensemble) et Claudel Lubaya, Coordonnateur de la plateforme Katumbiste AMK). Ces personnalités proches de Moïse Katumbi se sont illustrés récemment par différentes initiatives appellant à l’unité entre l’aile de Genève et Naïrobi, mais aussi s’inscrire dans le schéma des élections de décembre 2018 en comptant sur la présence des témoins dans différents bureaux de vote.
Plusieurs questions se posent au sein de l’opinion: cette équipe va battre campagne avec quel message? Prendre part à ces élections avec la machine à voter ou le boycotter en cas du maintien de la machine ?
À en croire, l’accord de Genève, le boycott est la stratégie principale de la coalition en cas du maintien de la machine à voter pour les scrutins de décembre 2018. À cet effet, Lamuka exige des bulletins papiers.
Pour plusieurs analystes, c’est un discours irréaliste et démobilisateur aussi longtemps, d’après le compte-rendu du dernier conseil des ministres, que le gouvernement a annoncé que la Commission électorale nationale indépendante a déjà déployé dans les provinces près de 70% des kits et matériels électoraux en provinces et les 30 % autres seront effectifs au plus tard début décembre de l’année en cours.
Dossier à suivre!
MUAKAMU/CONGOPROFOND.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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