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PME : l’entrepreneuriat national est en train de mettre en place un écosystème pertinent en RDC

Petit à petit tout est en train de se mettre en place. Après la signature, en date du 12 octobre 2020, de deux Décrets sur la sous-traitance dans le secteur privé, en vue de faciliter l’accès des entrepreneurs congolais aux marchés du secteur privé, le Ministère des Classes Moyennes, Petites et Moyennes Entreprises et Artisanats (CMPMEA) vient, cette fois-ci, placer le curseur sur l’accès des entrepreneurs aux financements de leurs projets.
Ceci a été rendu possible grâce aux efforts du Gouvernement de la République qui, sous l’impulsion du Président de la République, Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, avait adopté, en Conseil des Ministres du 11 septembre 2020, le projet de Décret portant création du Fonds de Garantie de l’Entrepreneuriat au Congo (FOGEC) dont la proposition a émané de Maître Justin KALUMBA MWANA-NGONGO, Ministre des Classes Moyennes, Petites et Moyennes Entreprises et Artisanat.
Désormais, le rêve d’hier est devenu réalité, le Décret portant création du FOGEC a été signé par le Premier Ministre, Sylvestre ILUNGA ILUNKAMBA, en date du 31 octobre 2020. Il porte le numéro 20/032 et sera très bientôt publié au Journal Officiel.
Ci-dessous l’intégralité dudit Decret:
Pour rappel, le FOGEC a pour missions :
Mobiliser et collecter les ressources financières au niveau national et international, en vue de garantir l’accès des Startups, Micros, Petits, Moyens Entrepreneurs et Artisanats congolais aux financements de leurs projets, par les banques commerciales et les institutions de microfinance ;
Disponibiliser les fonds nécessaires et les mettre à la disposition des agences et organismes privés spécialisés, agréés par la Banque Centrale du Congo (BCC), qui agissent au nom et pour le compte du FOGEC, en vue de : l’accès des startups, Micros, Petits, Moyens Entrepreneurs et Artisanats congolais aux financements de leurs projets, par les banques commerciales et les institutions de microfinance, suivant la politique définie par le Gouvernement ;des mécanismes innovants de financement des Startups, Micros, Petites et Moyennes Entreprises, à travers notamment le financement participatif, soit avec ou sans contrepartie (don), soit encore à titre de subventionnement ; développer la mésofinance, à travers la mise en place des lignes concessionnelles des crédits, de garantie ou de subventionnement d’assistance technique au profit des MPMEA ; participer à la mise en œuvre du fonds d’amorçage et des prêts d’honneur au profit des entrepreneurs congolais, principalement les femmes et les jeunes.
En termes de gestion, elle sera assurée par les agences et organismes privés spécialisés, détenteurs de l’agrément délivré par la BCC, suivant les conditions, modalités, us et coutumes de la profession concernée.
A terme, le FOGEC va, en partenariat avec le secteur privé, initier la création d’une société commerciale dans laquelle ce Fonds sera actionnaire majoritaire.
Cette dernière sera un établissement de crédit (Institution Financière Spécialisée) agréé par la Banque Centrale du Congo pour finalement prendre la place des agences et organismes spécialisés.
On le voit bien, avec l’application intégrale de la loi sur la sous-traitance dans le secteur privé, la matérialisation du FOGEC est une cerise sur le gâteau qui vient de donner à l’entrepreneuriat congolais un nouveau souffle.
Désormais, les PME ayant pour promoteurs des congolais, trouveront des parts des marchés importants dans le cadre de la sous-traitance et obtiendront des financements conséquents de leurs projets, via le FOGEC.
Pour le Ministre Justin KALUMBA, il s’agit enfin de la refondation et de la renaissance du secteur de l’entrepreneuriat congolais pour la création des richesses et des emplois par les congolais eux-mêmes.
D’ici la fin de l’année 2020, tous les organes statutaires du FOGEC seront mis en place et dès janvier 2021, cet établissement public sera opérationnel étant donné que la source de ses ressources est garantie.
Cellule de Communication
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Kinshasa perd une plume d’or : Sénado alias « Général Bowane » s’en est allé

Kinshasa pleure l’un de ses enfants prodiges. Sénado Mananasi, connu encore sous le nom de « Général Bowane », s’est éteint, emportant avec lui un pan discret mais fondamental de l’histoire musicale congolaise. Auteur, compositeur, parolier de l’ombre, il était pourtant la source lumineuse derrière des tubes devenus cultes dans les années 80 et 90.
Natif de Kingasani, dans le district populaire de la Tshangu, Sénado a été bercé dès l’enfance par l’effervescence musicale de Kinshasa. Vers le milieu des années 1980, il entre dans les orchestres Balafon et Select Musica de Malembe Chant, où sa voix suave et son sens inné de la mélodie le rendent vite incontournable.
Mais c’est surtout par la plume que le Général Bowane se distingue. Il signe en effet « Sai Sai », chanson mythique interprétée par Papa Wemba, devenue un succès planétaire. Un titre qui a traversé les frontières du Congo pour résonner jusqu’en Europe et dans les diasporas africaines. Peu savent que derrière cette pépite, se cachait ce parolier modeste, attaché à sa Tshangu natale.
Sénado a également prêté son talent à de nombreuses formations musicales de Kinshasa. Plusieurs chansons interprétées par le clan Wenge Musica portent sa signature, preuve de son ancrage profond dans la sève artistique qui a nourri une génération entière. Les archives officieuses de la musique congolaise regorgent de ces refrains populaires dont il fut l’architecte discret.
Par ailleurs, il était le grand frère de Chai Ngenge, ancien membre éminent du groupe Wenge BCBG de JB Mpiana. Une fratrie musicale donc, dont l’influence s’étend sur plusieurs décennies de rumba, de ndombolo et de toutes les hybridations qui ont fait la renommée du « son kinois ».
L’annonce de sa mort a suscité une vive émotion parmi les mélomanes, les artistes, et ceux qui, dans l’ombre comme lui, œuvrent à l’immortalité de la culture congolaise. Les hommages affluent, mais nombreux sont ceux qui regrettent que Sénado n’ait jamais reçu de reconnaissance à la mesure de son apport. Comme tant d’autres génies silencieux de la scène congolaise, il s’en va sans disques d’or, mais avec l’or des cœurs.
Son parcours rappelle cruellement combien la mémoire musicale congolaise est souvent injuste avec ses bâtisseurs. Le Général Bowane n’était pas une figure de paille : il était un passeur d’émotion, un faiseur de classiques, un pilier invisible d’une époque d’or.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET