À la Une
FCC : début ce vendredi de la 2ème retraite à Safari beach

C’est désormais officiel ! Le Front commun pour le Congo( FCC) de Joseph Kabila Kabange lance, ce vendredi 06 novembre 2020, les travaux de sa deuxième retraite à Safari Beach situé dans la partie Est de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. L’annonce a été faite par la cellule de communication du FCC via son compte Twitter.
À cette occasion, note-t-on, l’évaluation de la coalition FCC-CACH et perspectives d’avenir seront à l’ordre du jour de cette deuxième retraite qui intervient en plein crise de confiance entre la famille politique de Joseph Kabila Kabange et celle de Félix Antoine Tshisekedi.
Dans le même registre, la famille politique de Joseph Kabila Kabange devra prendre position à l’issue de ces assises une position officielle par rapport à la crise de confiance consommée avec son partenaire de la coalition FCC-CACH à savoir le Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi.
Rappelons-le, l’ouverture de cette deuxième retraite intervient le même jour avec l’arrivée de Moïse Katumbi Chapwe à Kinshasa, venue d’abord, a-t-on appris, pour répondre à l’invitation du Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi dans le cadre des consultations politiques lancées depuis le 02 novembre dernier mais aussi pour accélérer les démarches pour la finalisation des démarches administratives liées à la création de son parti politique « Ensemble pour la République ».
Du point de vue communicationnel, nombre d’observateurs notent que la famille politique de Joseph Kabila Kabange ne veut pas rester en marge de l’actualité comme c’est le cas également du côté du Palais de la Nation où, depuis le 02 novembre dernier, sont braqués les regards de l’opinion publique pour savoir si le Cinquième Président de l’histoire de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi, réussira à renverser la tendance pour se créer sa propre majorité parlementaire.
MUAMBA MULEMBUE CLÉMENT/CONGOPROFOND.NET
À la Une
Corridor de Lobito, PGII, AGOA : à Luanda, Kinshasa veut sortir de l’ombre

La participation du président congolais Félix Tshisekedi au 17ᵉ Sommet des affaires États-Unis-Afrique, qui s’est ouvert ce 23 juin à Luanda, dépasse la simple logique de présence protocolaire. Elle marque une inflexion stratégique dans la diplomatie économique de la République démocratique du Congo (RDC), qui cherche à redéfinir sa place dans la nouvelle cartographie industrielle du continent.
Ce sommet, organisé par le Corporate Council on Africa, réunit plus de 1 500 décideurs publics et privés. Il s’inscrit dans un contexte où les rapports entre puissances et pays africains connaissent une redéfinition accélérée, sous l’effet conjugué des rivalités sino-américaines, des pressions climatiques et de la reconfiguration des chaînes de valeur mondiales.
Changement de posture : la RDC ne veut plus subir la mondialisation, elle veut la façonner
La prise de parole attendue de Félix Tshisekedi sur le projet du Corridor de Lobito révèle une ambition politique claire : transformer les infrastructures régionales en leviers d’influence géoéconomique. Ce corridor ferroviaire, qui vise à relier les provinces minières de la RDC et de la Zambie aux ports angolais, incarne bien plus qu’un chantier logistique. Il symbolise une volonté de rupture avec un modèle extractif qui a longtemps cantonné le pays à un rôle périphérique.
À travers ce projet, soutenu par le Partnership for Global Infrastructure and Investment (PGII) — la réponse américaine à l’initiative chinoise Belt and Road — Kinshasa tente de s’imposer comme un point nodal dans la stratégie d’approvisionnement occidental en minerais critiques, tout en défendant une industrialisation localisée.
Cette démarche s’inscrit dans une double logique : sécuriser les débouchés tout en renforçant la capacité du pays à générer de la valeur ajoutée sur place. En d’autres termes, la RDC aspire à passer du statut de fournisseur de matières premières à celui de co-producteur dans les chaînes globales.
Une fenêtre diplomatique à exploiter avec précaution
Les discussions bilatérales de Tshisekedi, notamment avec l’entourage du président américain Donald Trump, interviennent dans un climat d’incertitude commerciale. L’accord AGOA (African Growth and Opportunity Act), instrument central des relations économiques USA-Afrique depuis plus de deux décennies, arrive à expiration en septembre 2025. Son avenir reste flou, et les signaux politiques en provenance de Washington oscillent entre maintien sélectif et refonte structurelle.
Dans ce contexte, la RDC tente de capitaliser sur une présence active et ciblée : elle se positionne comme un interlocuteur stable, doté d’un agenda industriel affirmé, dans un environnement régional encore marqué par des instabilités récurrentes. Ce positionnement est d’autant plus stratégique que les États-Unis cherchent à rééquilibrer leur influence face à la Chine, qui vient d’annoncer une quasi-suppression des droits de douane pour plusieurs produits africains.
Un test grandeur nature pour la crédibilité de Kinshasa
Mais cette ambition ne peut se contenter d’annonces. Elle appelle des résultats tangibles, à commencer par la capacité du gouvernement congolais à structurer ses filières industrielles, sécuriser ses réformes foncières et fiscales, et garantir un cadre juridique attractif pour les investisseurs.
Le sommet de Luanda sert donc de test : il ne s’agit plus simplement d’attirer l’attention, mais de démontrer la solidité d’un projet économique cohérent. La RDC devra prouver qu’elle peut sortir du cycle bien connu « ressources-extraction-exportation » pour entrer dans un schéma « ressources-transformation-partage de valeur ».
Vers un repositionnement structurel ou simple opération de communication ?
L’activisme économique de la RDC, visible à Luanda, traduit une prise de conscience : celle que l’avenir du pays ne réside pas dans le volume de ses exportations brutes, mais dans sa capacité à intégrer les standards et les exigences des chaînes de production mondiales.
Il reste à savoir si cette dynamique s’inscrira dans la durée ou si elle demeurera circonstancielle, dictée par le calendrier électoral américain, la volatilité des cours des métaux, ou les aléas internes congolais. Ce qui est certain, en revanche, c’est que la RDC s’est engagée dans une reconfiguration stratégique qui ne laisse plus de place à la passivité. Elle veut compter. Il lui faudra maintenant convaincre.
Franck Tatu