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Ouganda-RDC : La libre circulation toujours en suspens

Le Secrétaire général de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), Dr Peter Mathuki, a salué la décision du Kenya et de la Tanzanie de lever l’obligation de visa pour les citoyens de la République démocratique du Congo (RDC), respectivement depuis le 25 août et le 1er septembre 2023.
Cette mesure est conforme aux dispositions du Protocole sur le marché commun de la CAE, qui prévoit la libre circulation des personnes et des travailleurs à travers la région. Selon le Dr Mathuki, elle favorisera les échanges commerciaux intra-régionaux et améliorera le bien-être des citoyens de la CAE.
Cependant, l’Ouganda n’a pas encore emboîté le pas à ses voisins sur cette question, ce qui soulève des interrogations. Bien que tous les États membres de la CAE se soient engagés à faciliter la libre circulation, l’Ouganda maintient toujours des exigences de visa pour les Congolais.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer la position prudente de l’Ouganda. Tout d’abord, des préoccupations sécuritaires. L’Ouganda partage une frontière poreuse avec l’est de la RDC, une région instable contrôlée par des groupes armés. Kampala craint que la levée des visas ne facilite les mouvements transfrontaliers incontrôlés.
Ensuite, la pression migratoire. L’Ouganda, économie dynamique de la région, attire déjà de nombreux migrants congolais. Assouplir l’accès augmenterait probablement l’afflux, ce qui nécessiterait des investissements supplémentaires dans les services publics.
Enfin, l’Ouganda peut utiliser la question des visas comme un levier dans les négociations régionales. Garder cette carte en main lui permet de demander des concessions à la RDC et aux autres États de la CAE en échange d’une levée éventuelle des exigences.
Quoi qu’il en soit, si l’intégration régionale est une priorité, Kampala devra tôt ou tard emboîter le pas au Kenya et à la Tanzanie. La réciprocité sur la liberté de circulation, inscrite dans le protocole de la CAE, est essentielle pour concrétiser les ambitions d’un véritable marché commun est-africain.
Claudine N. I.
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Kinshasa : Le braqueur « Congo » balance tout et accuse des officiers supérieurs

Pris en flagrant délit lors d’une tentative de braquage ratée à Mont-Ngafula, le tristement célèbre braqueur « Congo » fait des révélations explosives depuis son lit de douleur. Il met en cause plusieurs hauts gradés de l’armée et de la police, accusés d’être les cerveaux de ses opérations criminelles.
Il est allongé au sol, blessé, le souffle court. La vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre « Congo », l’un des braqueurs les plus redoutés de Kinshasa, confessant avec une étonnante lucidité les dessous de ses crimes. Ce bandit multirécidiviste, arrêté pour la troisième fois, parle sans filtre : noms, opérations, complicités internes… tout y passe.
Selon ses dires, plusieurs attaques à main armée survenues à Lemba, en avril et juin 2025, ont été organisées par un certain Colonel Ramazani, présenté comme le cerveau de l’opération. Il cite également un commandant Imoti, chef d’escorte, comme celui qui aurait facilité son évasion de l’auditorat militaire le mois précédent, en échange de 1 200 dollars américains envoyés via Mobile Money. « Mon complice Panzu avait pris une arme à un militaire, et moi, je suis allé chercher une moto pour le transporter », confesse-t-il, visiblement affaibli.
« Congo » affirme que lors du braquage d’un shop au terminus de Lemba, ils étaient sept membres du gang, dont lui-même, John, Éric, Samson, Danny, Jonathan, etc. Certains seraient des conducteurs de taxi-motos. Cette même équipe serait responsable du braquage d’une chambre froide à Lemba, d’un autre forfait à Salongo, à la terrasse du boxeur Martin Bakole, etc.
A Lemba, indique-t-il, c’est son complice Panzu qui avait abattu un policier voulant intervenir.
Balançant ses deux autres complices, Éric et Samson, Congo précise qu’ils sont en l’instant en fuite à Mbuji-Mayi, alors qu’un autre est à Boma. « A UPN, c’est une équipe dirigée par Muluba qui est auteur du braquage spectulaire qui y a eu lieu… »,a-t-il déclaré.
Fin de cavale à Mont-Ngafula
Le jeudi 12 juin 2025, le gang a tenté un nouveau coup à Mont-Ngafula, précisément dans le quartier Masangambila, sur l’avenue Tshakwiva. Mais cette fois-ci, leur cavale s’est heurtée à la réactivité des unités de la Police nationale congolaise.
C’est après une course-poursuite engagée sur la route By-pass, à la hauteur de l’arrêt « Bel Air », que la voiture des braqueurs, en mauvais état, est tombée en panne. Une aubaine pour les forces de l’ordre qui ont rapidement maîtrisé la situation. Grièvement blessé par balle, le chef du gang « Congo » a été capturé sur-le-champ.
Les habitants du quartier ont salué la rapidité et l’efficacité des policiers, alors que l’enquête a été confiée aux autorités compétentes.
Des complicités au sommet ?
Les accusations de « Congo » jettent une lumière crue sur l’ampleur des complicités au sein même de l’appareil sécuritaire. Si ses dires sont confirmés, il s’agirait d’un véritable réseau mafieux mêlant criminels de terrain et officiers en uniforme.
La Police nationale appelle à la vigilance et à la collaboration de la population pour faire tomber ces réseaux tentaculaires et rétablir la sécurité dans la capitale congolaise.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET