Actualité
Nord-Ubangi : les élèves réfugiés centrafricains sèchent les cours à Modale
L’intervention humanitaire du Haut commissariat des réfugiés (HCR) en faveur des réfugiés centrafricains de Yakoma (province du Nord-Ubangi) s’intéresse aussi à l’éducation. Au site de Modale (40km de Yakoma), le HCR appuie une école primaire pour l’insertion scolaire des enfants venus de Centrafrique.
A l’école primaire de Wele 49 élèves centrafricains ont été inscrits dans différentes classes et partagent le banc avec les élèves congolais. Deux enseignants commis en classe de troisième primaire ont fait savoir que les élèves réfugiés s’adaptent parfaitement, sans complexe devant leurs camarades autochtones. « Seulement, ils se butent à un changement du système éducatif », a fait observer l’un de deux instituteurs.
Une institutrice a pour sa part fait savoir que les élèves réfugiés ont un comportement un peu différent. « Ils s’absentent trop, ils viennent à l’école une à deux fois la semaine », s’est inquiétée la maîtresse.
Quant à savoir si les enseignants organisent de visites de domicile pour suivre les élèves réfugiés centrafricains, les deux enseignants ont répondu par l’affirmative.
« Nous allons chez eux, nous posons des questions aux parents. Ils disent toujours que les enfants sont malades ».
Émile Yimbu/CONGOPROFOND.NET
Economie
André Wameso devant les députés : « Le Franc congolais s’apprécie, il faut désormais épargner et consommer en monnaie locale »
Le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), André Wameso, a éclairé ce jeudi 6 novembre 2025 les députés nationaux sur la récente appréciation du franc congolais, un phénomène qui alimente le débat économique depuis plusieurs semaines. Face à la représentation nationale, il a affirmé que « l’appréciation du franc congolais, tant souhaitée par le peuple en 2023, est aujourd’hui une réalité palpable ».
S’exprimant dans un ton pédagogique, l’ancien directeur de cabinet adjoint du chef de l’État a rappelé le cadre légal qui régit la monnaie nationale. « L’article 1er de la Constitution est sans ambiguïté : la monnaie de la République démocratique du Congo est le franc congolais. Les transactions peuvent se dénouer en devises, mais la référence demeure notre monnaie nationale », a-t-il martelé, appelant à une réhabilitation du CDF dans les échanges internes et les habitudes économiques.
Sur le plan technique, André Wameso a expliqué que cette évolution positive du franc congolais résulte de « l’actualisation du taux de change appliqué au stock de la réserve obligatoire », une mesure monétaire rigoureuse qui a permis de réduire la quantité excédentaire de monnaie en circulation, principale cause de la pression sur le marché des changes. Cette décision, a-t-il précisé, vise à « renforcer la stabilité du cadre macroéconomique et à consolider la crédibilité de la politique monétaire nationale ».
« Cela fait maintenant près de trois semaines que le taux de change se maintient autour de 2 200 à 2 300 CDF pour un dollar », a indiqué le gouverneur, se voulant rassurant. Il a en outre souligné que la BCC dispose « de tous les instruments de politique monétaire nécessaires pour intervenir efficacement en cas de déséquilibre ».
Concluant son intervention, le gouverneur de la BCC a lancé un appel à la responsabilité collective : « Notre peuple a longtemps vécu avec la dépréciation du franc. Aujourd’hui, avec cette tendance inversée, il est temps d’apprendre à épargner, à investir et à consommer en monnaie nationale », a-t-il exhorté.
Un message fort, porteur d’un changement de mentalité que la Banque centrale souhaite inscrire durablement dans le paysage économique congolais.
Exaucé Kaya
