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Nord-Ubangi : Les chefs coutumiers sensibilisés au projet Wildlife Works Carbon de Businga

Gbadolite, chef-lieu de la province du Nord-Ubangi, a accueilli une importante matinée d’information et de sensibilisation consacrée au projet Wildlife Works Carbon (WWC) Businga. La rencontre, placée sous la présidence du gouverneur Jean-Bosco Kotondoanfio, a réuni les chefs coutumiers de l’aire concernée ainsi que plusieurs notables et autorités de la province.
L’objectif principal était clair : partager des informations clés et impliquer les communautés locales dans ce projet communautaire innovant, qui vise à récompenser les efforts déployés en matière de conservation des forêts et de lutte contre le changement climatique.
Un projet au cœur de la conservation
Implanté dans le territoire de Businga, le projet WWC Businga couvre une concession forestière de près de 300.000 hectares. Il s’inscrit dans le mécanisme REDD+ (Réduction des Émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts), en mettant l’accent sur le boisement, le reboisement et surtout la valorisation des forêts debout.
Wildlife Works Carbon, acteur mondial dans la vente de crédits carbone, procède à des inventaires de biomasse afin de quantifier le CO₂ séquestré par la végétation. Les revenus issus de la vente de certificats carbone sont ensuite redistribués conformément à l’arrêté interministériel fixant les modalités de partage, offrant ainsi aux communautés locales des bénéfices tangibles issus de la protection de leur environnement.
Une vision durable et inclusive
Le projet ne se limite pas à la préservation des écosystèmes : il ambitionne de concilier bien-être des populations et conservation des forêts. Cette approche centrée sur la nature s’impose comme une véritable opportunité de développement durable pour le Nord-Ubangi, en offrant aux communautés locales un rôle actif et des retombées directes de leurs efforts.
Des voix locales engagées
Plusieurs personnalités ont marqué la rencontre :
– Michel Bankanza, Chef de projet Businga
– Arthur Sedea, notable de Businga
– Jean-Bosco Kotondoanfio, Gouverneur du Nord-Ubangi
– Fifi Ossambia, Présidente provinciale des autorités coutumières
Les chefs de groupements, quant à eux, ont promis de relayer ces informations auprès de leurs communautés respectives, un gage de proximité et de transparence.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Forum national des Droits humains : « Il n’y aura pas de paix tant que les droits de l’homme seront violés en RDC », déclare Samuel Mbemba

Le ministre des Droits humains, Samuel Mbemba Kabuya, a ouvert officiellement, ce jeudi 9 octobre 2025, les travaux de la première édition du Forum national des Droits humains, au Palais du Peuple, en présence de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, représentant personnel du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Dans son discours d’ouverture, le ministre a appelé à une prise de conscience collective face aux graves violations des droits humains dont est victime la population congolaise depuis plusieurs décennies, rappelant que « la paix mondiale reste impossible tant que les droits de l’homme sont bafoués quelque part dans le monde », citant ainsi le juriste René Cassin.
« Comment comprendre le silence du monde quand plus de dix millions de Congolais ont été massacrés, des femmes violées, des enfants orphelins, des familles détruites ? », s’est-il interrogé, dénonçant l’indifférence internationale et le manque de justice face aux atrocités subies par le peuple congolais.
Le ministre des droits humains a tenu à rendre hommage au Président de la République pour son engagement constant en faveur de la promotion et de la protection des droits humains. “Tout le mérite revient au Chef de l’État pour son leadership et sa détermination à traduire les principes de la Constitution en actions concrètes”, a-t-il affirmé.
Il a cité, entre autres, la gratuité de l’enseignement de base, la maternité gratuite et la mise en place de la couverture santé universelle comme des avancées majeures issues de cette volonté politique.
Au cœur de cette première édition du Forum, deux chantiers majeurs ont été évoqués : l’implémentation de la justice transitionnelle et le plaidoyer pour la reconnaissance du Génocost, terme désignant les génocides commis sur le territoire congolais.
“Ce forum marque le point de départ d’une collaboration efficace entre les pouvoirs publics et la société civile pour construire un narratif commun sur les atrocités vécues et engager un plaidoyer unifié”, a déclaré le ministre, appelant les participants à “un sens élevé de patriotisme” et à “un engagement total dans ce combat pour la vérité et la justice”.
Le ministre a également dénoncé une “campagne médiatique orchestrée” contre le FONAREV, l’établissement public chargé d’accompagner les victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre l’humanité.
Selon lui, cette campagne viserait à détourner l’attention du plaidoyer congolais pour la reconnaissance des génocides. “Il est facile de déceler l’origine de ces attaques : le Rwanda de Paul Kagame, responsable de nombreux massacres sur notre sol”, a-t-il déclaré, citant des localités comme Mwenga, Kasika, Makobola, Kishishe, Tingi Tingi et Rutshuru, encore marquées par ces drames humains.
En conclusion, Samuel Mbemba Kabuya a invité les participants à “transformer la douleur collective en moteur d’action”, soulignant que la mémoire des victimes “ne doit pas être une simple commémoration, mais un engagement durable pour que justice soit rendue”.
“Ce forum est notre devoir moral envers ceux qui ne peuvent plus parler”, a-t-il martelé, avant de souhaiter plein succès aux travaux dont les recommandations, espère-t-il, guideront la politique nationale des droits humains.
Dorcas Mwavita