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Nord-Kivu : Répression des manifestations, rappel à l’ordre du général Philémon Yav

Interdiction formelle à la police d’utiliser les armes létales au cours des manifestations pacifiques publiques. Instruction donnée aux policiers, ce mercredi 03 juillet à Goma, par le commissaire supérieur général adjoint chargé de l’administration de la police lors de la parade qu’il a présidée à l’intention des hommes en tenue blue.
Pour Philémon Yav, il est inconcevable que la police use des armes à feu contre les manifestants non armés qui ne sont pas là pour renverser le régime, mais qui réclament quelque chose. La police doit être là pour encadrer ces manifestants, a-t-il dit, avant d’émettre le vœu de voir zéro mort pendant les manifestations populaires et ces dernières doivent se clôturer dans un climat bon enfant entre la police et ceux qui manifestent, car, s’est-il justifié, ils ne sont pas des ennemis, plutôt des adversaires.
« Nous sommes venus rappeler à la troupe du Nord-Kivu que les manifestants ne sont pas les adversaires de la police. Ils ne sont pas leurs ennemis et ne viennent pas renverser le régime en place, ne sont pas porteurs d’armes. Les manifestants viennent exprimer leur mécontentement suite à une situation quelconque. Voilà pourquoi, la police a intérêt de traiter les manifestants comme adversaires et nous devons les encadrer tenant compte des directives de l’autorité provinciale. Les Encadrer soit les disperser, nous devons utiliser les armes non létales, les armes qui ne tuent pas, qui ne blessent pas », a instrui cette autorité policière.
Pour rappel, dimanche 30 juin dernier à Goma, la police a réprimé une marche pacifique des jeunes de la coalition politique Lamuka, en tirant des gaz lacrymogènes et des balles réelles. Un d’entre eux avait été touché par balle et dépêché à l’hôpital pour les soins médicaux. Il a rendu l’âme l’après-midi du mardi 02 juillet. La police avait même indiqué que parmi les manifestants, il y avait ceux qui détenaient des armes à feu. Ce que ces derniers ont toujours nié.
Dalmond Ndungo/CONGOPROFOND.NET
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Évariste Méambly : « Vaincre ! » ou l’art de transformer l’adversité en engagement

Issu d’un village reculé de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, dans la région du Guémon, Évariste Méambly signe un ouvrage aussi intime que politique : « Vaincre ! » Bien plus qu’une autobiographie, ce livre est une ode à la résilience, à l’action et à la foi en l’avenir. De ses débuts modestes à ses responsabilités d’entrepreneur prospère, puis de député engagé, l’auteur y retrace un itinéraire atypique, jalonné de luttes, de doutes, mais surtout de volonté tenace.
Une enfance enracinée, une ambition tenace
Dans les premières pages de « Vaincre ! », Évariste Méambly revient sur son enfance dans le pays Wê, au cœur d’une société marquée par les traditions, la solidarité villageoise, mais aussi les limites d’un environnement rural souvent négligé. C’est dans ce contexte qu’il développe très tôt le goût de l’effort, la rigueur, et cette obsession de ne pas subir sa condition. Le récit, sans pathos inutile, explore avec une lucidité désarmante les combats quotidiens d’un jeune garçon rêvant d’un avenir autre.
Entrepreneur, député, bâtisseur
Le parcours de Méambly est ensuite celui d’un homme qui ose : créer, entreprendre, représenter. À travers ses expériences professionnelles et politiques, il partage les coulisses d’un engagement souvent mal compris. Il raconte, sans fioritures, les choix parfois risqués qu’il a dû faire, les alliances nécessaires, les renoncements imposés. Élu député de Facobly, il défend avec ferveur les intérêts de sa région et milite pour un développement équitable entre les différentes zones du pays. « Vaincre ! » devient alors aussi une tribune pour un modèle de gouvernance plus inclusif et décentralisé.
L’engagement comme ligne de force
Ce qui frappe tout au long du livre, c’est la cohérence d’un engagement : Méambly n’a jamais dissocié son ascension personnelle du sort collectif. Développement local, réconciliation nationale, formation de la jeunesse… autant de causes qui l’habitent. Il évoque les tensions post-électorales, les fractures sociales ivoiriennes, mais aussi les possibilités de reconstruction. Loin des discours lénifiants, il plaide pour un sursaut éthique dans la vie publique et pour un leadership ancré dans la proximité.
Un témoignage sans fard
« Vaincre ! » n’est pas un récit triomphaliste. Évariste Méambly y confesse ses échecs, ses hésitations, les périodes de découragement. Ce sont justement ces moments de fragilité qui donnent au livre sa profondeur et sa sincérité. Le style est direct, parfois cru, mais toujours empreint d’une volonté de vérité. En filigrane, une réflexion sur la réussite, non comme un aboutissement personnel, mais comme une capacité à se rendre utile aux autres.
Un appel à l’action
En publiant « Vaincre ! », Évariste Méambly ne cherche ni à se justifier ni à se glorifier. Il propose un modèle, un exemple possible parmi d’autres, pour une jeunesse ivoirienne souvent désorientée. Son récit est celui d’un homme qui a refusé le fatalisme, qui a su écouter les siens sans se trahir, et qui croit encore que la politique peut être un vecteur de transformation.
Un livre à lire pour comprendre non seulement un parcours de vie, mais aussi les aspirations profondes d’une Côte d’Ivoire en quête de cohésion et de justice.
Tchèques Bukasa/CONGO PROFOND.NET