Connect with us

Société

Nord-Kivu : Maître Achille Kapanga dénonce des « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » après l’attaque de l’hôpital de Byambwe par les ADF

Published

on

Une attaque attribuée aux ADF/MTM a visé, dans la nuit du vendredi à ce samedi 15 novembre 2025, la localité de Byambwe, chef-lieu du groupement Manzya, dans le secteur de Bapere, territoire de Lubero (Nord-Kivu). Les assaillants ont pris pour cible le centre de santé de référence, où plusieurs malades ont été exécutés.

Réagissant à ce drame, l’acteur politique et ancien maire de Beni, Maître Achille Kapanga, a qualifié ces violences « d’infâmes crimes de guerre et crimes contre l’humanité ». « Ce n’est pas possible que les ADF/MTM exécutent des malades. Les opérations conjointes FARDC–UPDF sont en échec pour garantir la sécurité dans la zone. Une révision urgente des stratégies militaires et une plus grande implication des forces sur le terrain s’imposent pour stopper ces attaques », a-t-il déclaré.

Selon les premières informations, quinze patients ont été tués dans l’enceinte du centre de santé de Byambwe, lequel a été vandalisé et pillé. Le bloc opératoire a également été détruit par les rebelles ougandais. La société civile locale rapporte que trois quartiers ont été attaqués : 12 maisons incendiées à Mabango, 11 à Makuta, et plus de 25 civils massacrés.

Maître Achille Kapanga appelle les autorités nationales à prendre « au sérieux » la guerre menée par les ADF/MTM et exhorte la jeunesse du Nord-Kivu à intégrer massivement les rangs des FARDC pour « défendre la patrie ».

Le secteur de Bapere demeure sous forte menace des ADF/MTM, avec plusieurs villages incendiés et un nombre croissant de victimes.

Gerlance Sengi – CongoProfond.net

À la Une

Ndanu, cité engloutie : Chronique d’un quartier que Kinshasa laisse mourir

Published

on

Coincé entre Kingabwa, Salongo et Masina, enserré par les courbes capricieuses de la rivière Ndjili, le quartier Ndanu (dans la commune de Limete) sombre chaque saison dans un cauchemar hydraulique sans échéance. Les ruelles s’effacent, les maisons s’affaissent, les habitants avancent au rythme des crues, comme suspendus à une apocalypse qui ne dit plus son nom. Entre enclavement, inondations et digue de fortune, une clameur résonne : « Sauvez Ndanu ! »

Un quartier au bord de l’effacement

Lors d’une descente à la mi-journée, le constat s’impose sans détours : Ndanu n’est plus un quartier, mais un archipel humain, morcelé par les eaux, perdant chaque année une part de son territoire et un fragment de sa dignité urbaine. Depuis les années 1990, les inondations frappent ce sol marécageux comme une sentence.

« Ici, nous vivons dans les eaux comme des amphibiens », lâche un habitant, évoquant en parallèle le royaume fictif de Talokan du film Black Panther 2. L’image n’est pas exagérée.

« Quand il pleut au Kongo-Central, Ndanu coule »

Le paradoxe frise l’absurde. Selon les habitants, il suffit parfois qu’un orage s’abatte sur le Kongo-Central pour que la Ndjili déborde à Kinshasa.
« Même quand il ne pleut pas ici, les eaux viennent nous gifler », témoigne une mère installée à Ndanu depuis 1986.

Le danger est double :

– la rivière Ndjili, dont les crues rongent la berge ;

– le fleuve Congo, dont les poussées renforcent la pression sur ses affluents.

– Une mécanique hydraulique infernale.

La digue de fortune : le dernier souffle d’un peuple abandonné

À Ndanu, la « digue » est une fiction : une muraille précaire faite de sacs de sable entassés, reconstruite après chaque désastre.
« Ce n’est plus une protection, c’est un pansement sur une plaie béante », déplore un maître d’arts martiaux, visage connu du quartier.

Aux premières pluies, les ruelles, dont l’avenue Musa, se muent en couloirs de boue. Même les postes de police et la paroisse catholique Saint-Bernard n’échappent pas à la liste des sinistrés chroniques.

Ici, la pluie ne féconde plus : elle tue.

Un quartier sans État, mais pas sans courage

L’État est presque absent, si ce n’est dans quelques abris de fortune utilisés comme postes de police. Ce qui reste debout tient à la résilience des habitants : la paroisse Saint-Bernard, son école primaire et secondaire, un marché improvisé pour survivre.

Selon les témoins, le ministre des ITPR a déjà foulé les lieux lors d’inondations passées. Mais aucune solution, aucun projet durable n’a suivi.

Les habitants se disent « orphelins de la planification », négligés par l’urbanisme, l’aménagement, le transport et les voies de désenclavement.

Ndanu, micro-Lesotho oublié au cœur de Kinshasa

Pour entrer ou sortir de Ndanu, trois itinéraires improbables :

– par l’avenue Fikisi vers Terrain Salongo, via un pont rural au bord de l’effondrement ;

– par la même Fikisi, via Saint-Bernard, jusqu’à l’usine Efablo et Kingabwa ;

– ou en pirogue, direction l’abattoir de Ndjili et la paroisse Don Bosco.

Comme un Lesotho miniature, Ndanu est une enclave que les eaux isolent du reste de la capitale.

Terre fertile, mémoire brisée

Un notable rappelle qu’autrefois, Ndanu fut un domaine agricole chinois avant l’arrivée progressive des familles sous le chef Mayudu dans les années 1980.
La terre y demeure fertile, la pêche y reste généreuse.

Ironie tragique : la nature qui nourrit est aussi celle qui détruit.

Crépuscule, orage et présage d’Armageddon

Au terme de la visite, le soleil s’est éteint derrière un amas de nuages lourds. Puis la pluie est tombée d’un seul bloc.
« Encore la pluie… Elle annonce la méchanceté », murmure un habitant.

À Ndanu, chaque goutte porte la peur d’un nouveau malheur.

Ndanu, un SOS avant disparition

Comme Atlas sous le poids des cieux, Ndanu porte chaque saison le fardeau des eaux.
Les habitants ne réclament pas des promesses : ils demandent une action claire, immédiate.

L’Hôtel de Ville et le gouvernement central doivent trancher :u rbaniser, consolider les digues, désenclaver, ou organiser une relocalisation digne, si le danger s’avère irréversible.

Sans intervention urgente, Ndanu risque de devenir le premier quartier officiellement englouti de Kinshasa.

« Quand finira cette punition des eaux ? », questionne une habitante. La réponse appartient désormais à l’État, et au temps.

Barca Horly Fibilulu Mpia

Continue Reading