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Nord-Kivu : des médecins élagués de la prime de risque réclament 8 mois d’arriérés

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Des médecins de la province du Nord-Kivu ne touchant plus depuis 8 mois leur prime de risque ont fait un sit-in ce lundi 17 juin à Goma, à la division provinciale de la Santé. Parmi ces agents sanitaires, ceux du territoire de Beni où sévit la maladie à virus Ebola et l’insécurité, se disent fatigués de travailler sans prime de risque alors qu’ils sont dans des zones très insécurisées. D’ailleurs, certains de leurs collègues ont échappé à la mort dans le triangle de la mort lors de l’attaque de l’hôpital d’Eringiti (Nord de la ville de Beni). Ils ont exprimé leur ras-le-bol et demandent à l’autorité de prendre leur situation au sérieux. Ils menacent, enfin, d’aller en grève généralisée si cela n’est pas fait dans un bref délai.

Cette situation qui touche 72 disciples d’Hippocrate de toutes les zones de la province du Nord-Kivu laisse à désirer. Ceux-ci ne comprennent pas comment l’Etat les a élagués sélectivement de cette prime de risque pendant qu’ils sont reconnus dans l’administration publique, car mécanisés et perçoivent leur salaire mensuel sans problème.

« Depuis le mois d’octobre dernier, il y a une commission de l’inspection générale de la santé qui est arrivée à Goma et a travaillé avec les autorités sanitaires de notre province, mais à notre grande surprise, à partir du mois de novembre, nous avons été rayés des listes de paie de prime des médecins de la province du Nord-Kivu. Certains de nos collègues ont été même dégradés pour devenir des médecins internes juniors, alors qu’ils étaient hautement gradés. Raison pour laquelle, nous nous retrouvons ici à la division provinciale de la santé pour réclamer notre droit. En dépit de nos divers recours, les différentes revendications de décembre 2018 analysées, malheureusement, au mois de février ; 30 parmi nous, ont été récupérés et le reste, irrecevables. Ce qui nous tique encore de plus, nous avons été supprimés et remplacés par ceux ne prestent peut-être pas dans des hôpitaux de l’Etat. D’autres encore ne se retrouvant même pas dans des régions insécurisées comme nous, ont pris nos places. Nous sommes abandonnés à notre triste sort. Nous vivotons et nous ne savons pas payer les frais académiques de nos enfants. Vous vous imaginez, un médecin incapable de s’acquitter des frais scolaires nde ses enfants ? Parmi nous, il y avait des militaires qui étaient venus ici réclamer leur droit, arme à feu à la main ! Ils étaient directement réintégrés au mois de décembre. Ils nous vilipendent parce qu’apparemment, nous sommes des civils sans arme », explique le docteur Ndungo Nzalamingi de l’hôpital général de référence de Mutwanga (Territoire de Beni).

Lors du dernier passage du président de la République à Beni, il avait promis de s’impliquer dans ce dossier et le premier ministre avait instruit au ministre de tutelle à pouvoir nous réintégrer à partir de janvier et nous payer, mais sans suite, regrette-t-il.

Nous ne sommes pas seuls, certains infirmiers sont aussi touchés par cette situation et si nous ne trouvons pas gain de causer, nous irons en justice qui va nous départager et nous allons observer un mouvement de grève généralisée, annonce ce prestataire de santé.

Nous n’avons pas pu joindre l’inspecteur général au ministère de la Santé mis en cause. D’après ses collaborateurs, il serait à Goma en mission de service et a promis de rencontrer ces manifestants à son retour.

Dalmond Ndungo/CONGOPROFOND.NET

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Affaire « Mutamba » : La justice congolaise se réveille, enfin, et gifle son propre ministre !

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C’est une gifle institutionnelle, brutale et symbolique. En informant le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, que « la phase de l’instruction étant clôturée, sa récusation n’a plus d’effet », le Parquet général près la Cour de cassation lui signifie clairement qu’il ne peut ni ralentir, ni saboter la machine judiciaire. Même en tant que Garde des Sceaux !

Cette affaire de détournement des fonds destinés à la construction des prisons, aux allures de bras de fer entre le pouvoir judiciaire et l’un des piliers de l’Exécutif, révèle une chose essentielle : la Justice congolaise, souvent brocardée pour sa soumission au politique, ose-du moins en apparence-affirmer une once d’indépendance. Et ce n’est pas rien.

Constant Mutamba, connu pour son activisme, sa rhétorique de « rupture », et son zèle au service du régime Tshisekedi, croyait peut-être pouvoir manœuvrer dans un dossier où son nom ou son influence pourraient peser. En vain. Le ministère public lui rappelle que le temps des diversions est passé, que la procédure avance, et que la République ne saurait être prise en otage par un ministre, fût-il celui de la Justice.

Mais attention : derrière cet acte de fermeté, la méfiance reste de mise. Le système judiciaire congolais n’est pas encore guéri de ses vieux démons : instrumentalisation, règlements de comptes, et juges à la carte. La procédure en cours devra donc prouver qu’elle est animée par l’intérêt général, et non par une guerre de clans déguisée en croisade pour la vérité.

Quoi qu’il en soit, ce désaveu public infligé à Constant Mutamba entame son autorité, fragilise son image, et interroge sur la suite de sa mission au sein du gouvernement. Peut-on incarner la Justice quand on est soi-même rattrapé par elle ?

L’affaire ne fait que commencer.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET 

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