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Noël Tshiani:  » Martin Fayulu est entrain de se discréditer… »

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C’ est dans une villa cossue du quartier GB que nous sommes reçus par Noël Tshiani. Cet économiste de renom, auteur du plan Marshall pour la RDC, arbore une costume cravate stricte et des verres médicaux.
Il est le premier candidat à la présidentielle à avoir féliciter le président Félix Tshisekedi. En même temps, il s’est dit prêt à se mettre au service de la République. Ce qui est une qualité rare pour un intellectuel de sa trempe bardé des diplômes.
Malgré sa défaite électorale, il ne se considère pas comme un candidat malheureux. Bien au contraire, celui dont le nom signifie  » guerrier invincible  » se veut candidat heureux.  Heureux pourquoi? À cause de l’alternance obtenue au sommet de l’État. Ce qui est selon lui l’ultime but du combat de l’opposition.
Il n’épargne pas du tout le FCC qu’il accuse d’avoir fait de la RDC le pays le plus pauvre du monde. Pour lui,  » personne n’est propre au FCC « .

Martin Fayulu est dans l’erreur et il crée l’anarchie
S’agissant du combat sur la vérité des urnes mené par Fayulu, Noël Tshiani estime qu’il s’agit d’une erreur.  » La cour constitutionnelle a tranché. Même si on n’est pas d’accord, il faut s’incliner. C’est cela l’État de droit. On vous donne des résultats, vous refusez et vous commencer à faire le tour du pays. Moi j’appelle ça créer de l’anarchie.
Donc, j’apprécie que les autorités congolaises aient laissé Martin Fayulu faire des tours comme il veut, il est entrain de perdre et pourtant, on pouvait, on aurait pu trouver une solution différemment… S’il veut faire l’opposition, qu’il reste dans l’opposition.
Faire de l’anarchie comme il le fait là, je pense qu’il est entrain de se discréditer. Et, à la longue ça va jouer contre lui », a déclaré Noël Tshiani.

Le profil du nouveau premier ministre
Noël Tshiani estime que le 1er ministre doit avoir une vision de développement globale. Il doit avoir connaissance des différents secteurs de la vie politique. Il doit être capable de mettre les différentes expertises ensembles sous sa coordination.
 » Étant donné que la vie politique est remplie des gens qui font partie du problème que des solutions. Je souhaiterais que le 1er ministre soit un homme propre qu’il soit homme ou femme. Qu’il soit bien éduqué et un modèle pour la jeunesse.
Je proposerai une personne qui a un niveau de doctorat acquis dans une université prestigieuse. Il faut que ce technocrate ait au moins une vingtaine d’années d’expériences solides dans une institution d’envergure nationale ou internationale. Il faut qu’il n’ait jamais été impliqué dans la prédation des ressources naturelles, détournement des fonds publics et dans les violations massives de droit de l’homme. Il faut une nouvelle tête, une nouvelle personne. Il ne doit pas être identifié aux régimes de Mobutu, de Kabila le père ou de Kabila fils, » a-t-il défini.

Et d’ajouter :  » le 1er ministre doit être capable de régler le problème de manière globale et non au cas par cas. Il doit donc avoir une vision globale, secteur par secteur. Il doit être capable de mettre ensemble une équipe regroupant des spécialistes dans chaque secteur. Et son rôle consistera à coordonner cette équipe. Il n’est pas donc pas question de mettre n’importe quel bimbo par ce qu’il a été ministre, qu’il est du FCC. Là, nous tomberons dans le même piège de médiocrité dans lequel se trouve le pays actuellement ».
S’ agissant du profil des ministres:  » le ministre doit avoir les mêmes qualifications que le 1er ministre, mais le ministre sectoriel doit avoir une spécialité dans son domaine pour ne pas apparaître comme un amateur.  Par exemple, on vous nomme ministre des Finances, il faut au minimum avoir étudier l’économie et les finances. Il faut avoir travailler dans le domaine des finances national ou international, avoir la capacité de mobilisation des recettes », a-t-il indiqué.

Félix est-il inféodé à Kabila?
Noël Tshiani ne le pense pas. Il estime qu’il est trop tôt pour le juger. Toutefois, il estime qu’on a l’impression que le président fonctionne dans l’informel.  » Ça fait moins de 30 jours qu’il est là. Il connait sûrement les difficultés du démarrage.
Félix Tshisekedi doit accélérer le processus de mise en place de son cabinet. Actuellement on a l’impression qu’il fonctionne dans l’informel.
La même chose doit être faite au niveau du gouvernement.  On est dans un cas d’urgence, il faut qu’il accélère le processus maintenant », a-t-il suggéré.

Propos recueillis par
TMB/ CONGOPROFOND.NET

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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà

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Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.

À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »

Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.

A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».

« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.

Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.

Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.

« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »

Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.

Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.

Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.

RFI


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