Actualité
Michael Yav (Mwant Jet) : « L’immobilisation de notre avion est une dérive judiciaire et un sabotage économique »
 
																								
												
												
											Dans une déclaration ferme, Michael Yav, associé de la société aérienne Mwant Jet, s’insurge contre ce qu’il qualifie de « dérive judiciaire et manœuvres politico-judiciaires » autour de l’immobilisation du seul aéronef actuellement en état de vol de la compagnie.

Une réaction après la sortie de Gueda Yav Wicht Amani
Tout est parti d’une dénonciation d’une ONG de défense des droits humains (ONGDH) étrangère, qui pointait les interférences politico-judiciaires dont serait victime Mwant Jet. La compagnie avait ensuite réagi à une tribune signée par Me Taylor Lubanga, avocat et conseiller du Président de la République.
Suite à cela, Mme Gueda Yav Wicht Amani, associée de Michael Yav, a fait une sortie médiatique reconnaissant être à l’origine de la demande d’immobilisation de l’aéronef, pourtant, souligne-t-il, « le seul outil d’exploitation de la société ».
« Une dangereuse dérive judiciaire »
Pour Michael Yav, cette mesure constitue une violation flagrante du droit : « L’immobilisation de l’aéronef par le Parquet général de Kinshasa/Matete ne peut être assimilée à une saisie. En droit OHADA, l’outil d’exploitation ne peut pas être saisi. »
Il accuse le parquet et son associée d’avoir utilisé un « raccourci illégal » pour contourner les conditions de saisie.
Trois audits contestés
Mme Gueda Yav Wicht Amani justifie l’immobilisation par la nécessité de mener un audit technique, administratif et financier. Pour Michael Yav, cet argument est fallacieux :
1. Audit financier :
Il rappelle que son associée n’a jamais remis les documents comptables nécessaires et a laissé la société dans une situation critique : « caisses vides, arriérés de salaires, dettes auprès des entreprises pétrolières ».
2. Audit technique :
Il juge ironique que Mme Yav se réveille trois ans après pour s’intéresser à la flotte, alors que c’est grâce à l’administrateur provisoire et à son propre appui que l’avion a pu être réparé et remis en service.
3. Audit administratif :
Lorsqu’elle a quitté la direction en 2022, la société ne remplissait plus les conditions fixées par l’Autorité de l’Aviation Civile : absence d’exploitation, de personnel navigant et d’appareils.
« Elle veut ramener la société à terre »
Michael Yav affirme que Mme Gueda Yav a déjà tenté à plusieurs reprises de « faire disparaître Mwant Jet », notamment par des demandes de dissolution en 2022 et 2023, la création d’une société concurrente (We Airways SAS), et diverses actions judiciaires. « Chaque fois que Mwant Jet se relève, elle refait surface pour la bloquer », déplore-t-il.
« Un mauvais signal pour les investisseurs »
L’associé appelle la justice congolaise à lever l’immobilisation afin de permettre à Mwant Jet de reprendre ses activités et préserver une centaine d’emplois : « Maintenir cette mesure sans fondement légal, c’est envoyer un mauvais message à ceux qui prennent le risque d’entreprendre dans notre pays. »
Il demande qu’un audit global et transparent soit réalisé, sans bloquer l’outil d’exploitation, pour « établir les responsabilités et garantir une évaluation juste des parts de chacun ».
Tchèques Bukasa
Politique
Course au perchoir de l’Assemblée nationale : Crispin Mbindule maintient sa candidature malgré le choix de l’USN sur Aimé Boji
 
														Au cœur d’un climat politique tendu, la plateforme présidentielle Union sacrée de la Nation (USN) est confrontée à une dissidence interne qui pourrait compromettre l’unité de la majorité. Alors que le député Aimé Buji Sangara avait été désigné par la direction de l’USN comme candidat unique à la présidence de l’Assemblée nationale, le député national Crispin Mbindule Mitono, élu de la ville de Butembo (Nord‑Kivu) et membre de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS/Tshisekedi), décide de maintenir sa propre candidature.
Une candidature divergente qui suscite des interrogations au sein de l’opinion publique congolaise. Pour rappel, Mbindule avait déposé officiellement sa candidature à ce poste le 24 octobre 2025, au secrétariat de l’USN. Il affirme que cette fonction « n’appartient à aucune province » et se présente comme un candidat de l’ensemble des députés nationaux.
Cette initiative vient remettre en cause la désignation d’Aimé Buji, ce qui expose l’USN à une possible fracture interne.
La pluralité des candidatures, douze au total déposées officiellement, souligne à quel point le processus de désignation est devenu un enjeu d’équilibre géopolitique au sein de la majorité. Le maintien de la candidature de Mbindule, malgré le choix officiel de l’Union sacrée, pose la question du respect de la discipline de plateforme et pourrait fragiliser la stabilité de la majorité au parlement.
Un langage de défiance
en affirmant sa volonté de « servir, non de régner », et en appelant à privilégier la compétence plutôt que l’appartenance territoriale, Mbindule a clairement affiché une posture de défi vis‑à‑vis sa hiérarchie politique.
Ce positionnement pourrait relancer des tensions latentes autour de la gestion du perchoir parlementaire et de la redistribution des responsabilités au sein de l’USN.
Enjeux pour le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, en tant qu’autorité morale de l’USN, détient désormais la charge ultime de départager les candidats et de faire valider un choix unique.
Le scénario d’un vote divisé ou d’une contestation interne pourrait créer un précédent pour la gouvernance de la majorité présidentielle.
L’élection du président de l’Assemblée nationale constitue un moment charnière pour l’équilibre institutionnel en RDC. Elle ouvre la voie à l’installation d’un nouveau bureau de la chambre basse du parlement et conditionne la stabilité législative à venir.
Blaise Abita Etambe
