Politique
Course au perchoir de l’Assemblée nationale : Crispin Mbindule maintient sa candidature malgré le choix de l’USN sur Aimé Boji
Au cœur d’un climat politique tendu, la plateforme présidentielle Union sacrée de la Nation (USN) est confrontée à une dissidence interne qui pourrait compromettre l’unité de la majorité. Alors que le député Aimé Buji Sangara avait été désigné par la direction de l’USN comme candidat unique à la présidence de l’Assemblée nationale, le député national Crispin Mbindule Mitono, élu de la ville de Butembo (Nord‑Kivu) et membre de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS/Tshisekedi), décide de maintenir sa propre candidature.
Une candidature divergente qui suscite des interrogations au sein de l’opinion publique congolaise. Pour rappel, Mbindule avait déposé officiellement sa candidature à ce poste le 24 octobre 2025, au secrétariat de l’USN. Il affirme que cette fonction « n’appartient à aucune province » et se présente comme un candidat de l’ensemble des députés nationaux.
Cette initiative vient remettre en cause la désignation d’Aimé Buji, ce qui expose l’USN à une possible fracture interne.
La pluralité des candidatures, douze au total déposées officiellement, souligne à quel point le processus de désignation est devenu un enjeu d’équilibre géopolitique au sein de la majorité. Le maintien de la candidature de Mbindule, malgré le choix officiel de l’Union sacrée, pose la question du respect de la discipline de plateforme et pourrait fragiliser la stabilité de la majorité au parlement.
Un langage de défiance
en affirmant sa volonté de « servir, non de régner », et en appelant à privilégier la compétence plutôt que l’appartenance territoriale, Mbindule a clairement affiché une posture de défi vis‑à‑vis sa hiérarchie politique.
Ce positionnement pourrait relancer des tensions latentes autour de la gestion du perchoir parlementaire et de la redistribution des responsabilités au sein de l’USN.
Enjeux pour le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, en tant qu’autorité morale de l’USN, détient désormais la charge ultime de départager les candidats et de faire valider un choix unique.
Le scénario d’un vote divisé ou d’une contestation interne pourrait créer un précédent pour la gouvernance de la majorité présidentielle.
L’élection du président de l’Assemblée nationale constitue un moment charnière pour l’équilibre institutionnel en RDC. Elle ouvre la voie à l’installation d’un nouveau bureau de la chambre basse du parlement et conditionne la stabilité législative à venir.
Blaise Abita Etambe
À la Une
Assemblée nationale : Le bureau écarte Christelle Vuanga et Gracien Iracan, Moïse Katumbi sauve la face !
Le bureau de l’Assemblée nationale a mis fin à plusieurs jours d’incertitude politique au sein du parti Ensemble pour la République. Après examen des candidatures, il n’a retenu que celle de Clotilde Mutita au poste de rapporteur adjoint, écartant ainsi Christelle Vuanga et Gracien Iracan.
Derrière cette décision, c’est une crise de leadership interne qui vient d’être arbitrée. En choisissant Mutita, le bureau acte de facto la légitimité de la ligne officielle du parti de Moïse Katumbi, tout en sanctionnant la démarche solitaire de Christelle Vuanga, perçue comme une tentative de rapprochement tactique avec certains membres de l’Union sacrée.
Ce rappel à l’ordre institutionnel réaffirme la discipline attendue des formations politiques dans un contexte où les ambitions individuelles se heurtent à la logique des blocs majoritaires.
Du côté du pouvoir, la manœuvre s’inscrit dans une stratégie plus large : celle de verrouiller l’appareil parlementaire. La validation sans encombre de la candidature unique d’Aimé Boji Sangara à la présidence de l’Assemblée nationale illustre la mainmise progressive de la coalition au pouvoir sur les postes stratégiques de l’hémicycle.
L’équilibre politique qui en découle confirme la marginalisation des voix dissidentes et consacre la prééminence de l’Union sacrée dans le jeu institutionnel congolais.
Pour Moïse Katumbi, cette issue a une double portée : elle lui permet de préserver la cohésion d’Ensemble pour la République, fragilisée par des tensions internes, tout en évitant un affrontement direct avec la majorité présidentielle, qui contrôle désormais la quasi-totalité des leviers parlementaires.
Tchèques Bukasa
