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Médias : OLPA prêche la syndicalisation et le droit à la grève aux journalistes
En marge du 22 juillet, journée nationale de la presse, l’Observatoire pour la Liberté de la Presse en Afrique(OLPA) a réuni les chevaliers de la plume de différents médias évoluant à Kinshasa autour d’une table-ronde afin de réfléchir sur la syndicalisation des journalistes et le droit à la grève. Elle s’est déroulée en son siège au numéro 2 de l’avenue Lopori dans la commune de Kasa-Vubu à Kinshasa.
Trois communicateurs ont été choisis selon leurs domaines respectifs pour éclairer les lanternes des participants.
D’abord, Joseph-Boucard KASONGA TSHILUNDE, président de l’Union Nationale pour la Presse Congolaise(UNPC), premier orateur du jour a exposé sur l’UNPC face à la problématique du contrat de travail dans les entreprises de presses en RDC.
Il a commencé par préciser que le contrat de travail est un ensemble de droits et devoirs protégeant les deux parties c’est-à-dire les employés et les employeurs.
A la question d’identifier les journalistes qui ont signé un contrat de travail avec leurs employeurs, seuls moins de cinq journalistes sur la trentaine de participants se sont manifestés positivement. Cette situation reflète la précarité dans laquelle travaillent les professionnels de média et laisse entrevoir la peur qu’ils éprouvent à revendiquer leurs droits de peur de perdre leur emploi.
Cet état de chose l’a conduit à souligner que tout journaliste est membre de l’UNPC et est sensé être syndiqué. Cependant, regrette-t-il, le Syndicat National des Professionnels de la Presse ( SNPP) n’existe plus que sur papier car resté longtemps resté inactif.
Suite à la prolifération des organes de presse qui sont prêts à offrir leurs services à un prix en deçà de la norme, la manne publicitaire qui constitue la principale ressource des média s’est rétrécie. Cette situation d’amaigrissement des ressources financières des medias ne justifie en aucun cas la non signature de contrat de travail avec les journalistes employés. Il est, bien au contraire, conseillé aux employeurs de signer un contrat de travail avec leurs employés quelle que soit la modestie de l’enveloppe.
Le deuxième intervenant du jour, maitre Jean-Claude SIALO, Avocat au Barreau de Kinshasa/Matete, a axé son exposé sur « les medias face au droit à la grève : ce que dit le code du travail ».
Se référant aux articles allant de 67 à 75 du code de la famille, il a précisé que le journaliste peut aller en grève car celle-ci est constitutionnelle. Cependant il faut en respecter toutes les conditions et préalables pour ne pas tomber dans la grève sauvage. Peut aller en grève, toute personne qui a signé en bonne et due forme un contrat de travail.
Comment aller en grève ? Les entreprises de moins de 10 personnes doivent choisir un représentant pour assurer la médiation avec les décideurs tandis que celles (les entreprises) de plus de 20 personnes sont sensées mettre en place un syndicat qui agit au nom et pour le compte des autres.
Me SIALO a souligné que le salaire a un caractère alimentaire et se pose la question de savoir comment survivre sans cela ? Le constat est que les journalistes plaident souvent pour les autres mais ne le font généralement pas pour eux-mêmes.
Le troisième et dernier communicateur de ces assises est Claude Pero LUWARA, responsable de CPLTV et ancien journaliste à Digital Congo. Il a dressé un état de lieu des conditions socioprofessionnelles des journalistes après le mouvement de grève de 2019.
Selon lui, le bilan reste mitigé. Bien qu’ayant permis à un bon nombre de journalistes d’hausser leurs tons en vue de revendiquer leur droit, et que certains ont pu obtenir le paiement de leurs arriérés, la situation professionnelle des journalistes s’est, en général, dégradée après leur mouvement syndical de 2019. Le mouvement a été trahi de l’intérieur par certains confrères et courtisans. Les causes endogènes à la profession sont à la base de cette dégradation.
Pour pallier à cette difficulté, il a proposé de commencer par revoir la loi du 22 juin 1996 régissant la profession journalistique, redéfinir les conditions d’accessibilité y relatives et poser un critérium clair pour l’octroi de carte de presse.
Les journalistes devraient fédérer leurs efforts dans l’unité et le professionnalisme afin de faire valoir leurs droits, a-t-il exhorté.
Jearry Coco LWESO/CONGOPROFOND.NET
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Consultations ECC/CENCO avec Tshisekedi, Nangaa, Kagame, Diongo et Katumbi : Mgr Nshole fait le bilan
Les prélats de la Conférence Épiscopale du Congo et de la communauté des églises du Christ au Congo (CENCO-ECC) poursuivent leur démarche de la quête de la paix et du bien-vivre ensemble en RDC et dans les pays des Grands-Lacs. En mission en Belgique, le porte-parole de la CENCO, Mgr Donatien Nshole a fait, ce lundi 17 février 2025, le bilan de leurs consultations en commençant par le président Tshisekedi, la couche socio-politique Congolaise, les rebelles du M23/AFC, Paul Kagame, président du Rwanda, l’opposition radicale et Moïse Katumbi.
Il a confié que “dans la phase actuelle, il ne s’agit pas d’une médiation qui suppose deux parties mais une sensibilisation des uns et des autres pour s’engager à trouver une solution qui mettrait un terme au drame humanitaire que nous sommes en train de vivre.”
Quant à la position du président Félix Tshisekedi, il a fait savoir qu’il était réceptif. » Il avait loué l’initiative qui lui a été présentée et nous avait donné son aval pour poursuivre nos consultations ailleurs. Il nous a écoutés attentivement, il a posé des questions de compréhension auxquelles nous avons répondu”, a indiqué le secrétaire de la CENCO.
De l’autre côté, a-t-il précisé, ils nous ont entendus et ont bien accueilli notre demande. » Ils ont promis de réagir par un document. Nous pensons que s’ils continuent dans cette respective, s’il n’y a pas d’éléments qui brillent, on peut aller dans la direction que nous souhaitons », a fait savoir le prêtre.
Au sujet du cessez-le-feu et de l’arrêt immédiat de la guerre dans l’Est de la RDC, le représentant du tandem CENCO-ECC a confirmé que le mouvement politico-militaire de Nangaa, l’AFC avec le Mouvement du 23 Mars (M23) sont prêts pour le dialogue mais aux conditions qui sont les leurs.
Puis de poursuivre : » Martin Fayulu avait manifesté son intention de s’asseoir avec ceux qui ont les armes pour mettre fin à cette crise. Le Camp Katumbi a adhéré à cette initiative portée par les clergés. Pour l’opposition radicale de Belgique, représentée par Franck Diongo, le départ de Félix Tshisekedi est la condition sine qua non pour aller au dialogue tout comme Delly Sesenga qui estime qu’il serait nécessaire de s’entendre du fait que le front militaire a montré ses limites et échoué ».
“Politiquement ce sont des postures, qui au stade actuel sont normales, mais comme facilitation, nous pourrons faire des propositions pour amener les uns et les autres à se dépasser pour ne pas perdre l’essentiel.”, a conclu Mgr Nshole qui annonce qu’une synthèse sera faite à la fin de ces consultations.
Exaucé Kaya/CONGOPROFOND.NET
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