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Politique

Les fluctuations de la position de la RDC sur la guerre dans l’Est : L’ambivalence de Félix Tshisekedi, problème ou solution ?

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Dans les méandres politiques de la RD Congo, les revirements de position sur la question cruciale de la guerre dans l’Est du pays soulèvent des interrogations profondes. Félix Tshisekedi, héritier politique d’Étienne Tshisekedi wa Mulumba, a longtemps été préservé des tempêtes politiques, apparaissant comme le chef de tout mais jamais responsable de rien. Cependant, est-il désormais le nœud du problème congolais ?

Se pose alors la question de la dualité de l’homme dirigeant la RDC. Entre l’image publique connue des congolais et sa véritable nature privée, une ambivalence semble exister. Les incohérences dans la gestion de la guerre et les revirements de position laissent perplexe, remettant en cause la cohérence et la compréhension des actions gouvernementales et des décisions du chef de l’état.

Ces questionnements se révèlent essentiels pour la survie de la RDC en tant que nation. Il est impératif d’analyser de près si la personnalité publique de Félix Tshisekedi cache une facette privée ambivalente. La clé du futur de la RDC réside peut-être dans la résolution de ces contradictions, afin d’assurer une gestion plus cohérente des affaires nationales et une position claire vis-à-vis de la guerre dans l’Est du pays.

Nous plongeant dans les déclarations passées de Jean-Marc Kabund-a-Kabund concernant Félix Tshisekedi, l’on découvre des réalités qui semblent se concrétiser aujourd’hui de manière troublante. En tant qu’ancien numéro 2 du régime, secrétaire général puis président a.i de l’UDPS et premier vice-président de l’assemblée nationale, ses avertissements résonnent d’autant plus fort.

Alors que toutes les prédictions de Kabund se matérialisent sous nos yeux ébahis, la question persiste : Félix Tshisekedi est-il réellement un danger pour la république, comme l’avait suggéré Kabund ? Cette interrogation continue à hanter de nombreux congolais, suscitant un débat crucial sur le leadership politique actuel en République Démocratique du Congo.

Jean Marc Kabund-a-Kabund, ancien premier vice-président de l’assemblée nationale, est un homme de terrain dont le parcours politique est complexe, passant de membre simple de l’UDPS à une position de représentant officiel du parti. De numéro 2 du régime à opposant farouche de Felix Tshisekedi, de premier des combattants de l’UDPS à un probable successeur, cette saga nous réserve des surprises.

Son surnom « Poutine » évoque des comparaisons intrigantes. La question de savoir s’il pourrait devenir une alternative à Félix Tshisekedi en 2028 est pertinente dans le contexte politique actuel. Il est crucial de réexaminer notre perception de ses actions et de se demander quel avenir politique il pourrait avoir, notamment après avoir été emprisonné.

Le manque de gestes du pouvoir à son égard malgré sa longue période d’emprisonnement soulève des questions sur la justice et la démocratie en RD Congo. Dans la période tumultueuse actuelle où la reconfiguration politique se confond à la gestation de nouvelles institutions républicaines, se priver d’un homme comme Jean-Marc Kabund dans un parti qui a clairement un problème de ressources humaines intrigue plus d’un observateur.

Son rôle dans les moments difficiles de l’ascension au pouvoir puis déterminant dans la rupture avec le FCC de Kabila en 2019 ne peut être ignoré. Son expérience dans les affaires diplomatiques du début de régime a captivé l’attention, soulignant son engagement sans éclat mais remarquable aux côtés de Félix Tshisekedi avant la rupture entre les deux hommes.

En tant qu’ancienne figure emblématique de l’UDPS, son parcours carcéral actuel augure peut-être le début d’un chemin qui fera de lui l’alternative de ce même régime en 2028. Pour les combattants de l’UDPS particulièrement déçus, le courage politique sera alors de traverser juste le boulevard Lumumba, de la 11ème rue résidentielle pour se retrouver à la 11ème rue industrielle.

La contribution bruyante ou silencieuse, c’est selon, mais significative de Kabund à la scène politique nationale donnera sans nul doute des réponses aux questionnements récurrents sur l’attitude et les décisions de Félix Tshisekedi à l’international. Négocier encore avec Kagame après lui avoir déjà tout concéder est une faiblesse du régime actuel et une humiliation supplémentaire de tout le peuple congolais.

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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Accord de Washington : Le mécanisme de sécurité conjoint activé dans un contexte de défiance persistante

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Alors que le mécanisme de sécurité conjoint entre la RD Congo et le Rwanda est officiellement entré en vigueur ce 1er octobre 2025, les efforts de paix dans l’Est du Congo naviguent entre une timide lueur d’espoir diplomatique et la réalité persistante des combats sur le terrain. Cet accord, soutenu par les États-Unis, le Qatar et l’Union Africaine, vise à désamorcer l’une des crises les plus explosives de la région.

Les parties se sont accordées sur un calendrier opérationnel précis pour les prochains mois, selon des sources proches des négociations . Les éléments centraux de cet accord incluent :

– Activation du Mécanisme Conjoint de Coordination de la Sécurité : Opérationnel depuis le 1er octobre, ce mécanisme est chargé de superviser la mise en œuvre des mesures de sécurité convenues.

– Un calendrier séquentiel strict : Les opérations pour neutraliser les FDLR et faciliter le retrait des troupes rwandaises doivent débuter entre le 21 et le 31 octobre 2025, avec pour objectif une finalisation avant la fin de l’année.

– Accès humanitaire : Engagement à permettre au Comité International de la Croix-Rouge (CICR) d’accéder à tous les détenus.

– Apaisement des rhétoriques : Les deux parties se sont engagées à éviter les provocations et le langage hostile, essentiel pour reconstruire une confiance minime.

La diplomatie se déploie sur deux tableaux principaux, étroitement liés mais distincts. L’accord de Washington, signé le 27 juin, cherche à traiter les causes profondes du conflit entre les deux nations, notamment le soutien présumé de Kigali au RDF/M23 et la présence des FDLR en RDC. Le Rwanda justifie ses actions par la nécessité de se défendre contre la menace des FDLR, un groupe dont les origines remontent aux génocidaires rwandais de 1994.

En parallèle, les pourparlers directs entre le gouvernement congolais et les terroristes du RDF/M23 à Doha sont dans l’impasse. Un accord global était initialement prévu pour le 18 août mais n’a pas été signé, les terroristes conditionnant leur participation à la libération préalable de prisonniers. Le Qatar travaille toujours à relancer le processus, avec un mécanisme d’échange de prisonniers qui reste non opérationnel.

La mise en œuvre de ces beaux principes se heurte à une réalité complexe et sanglante. Alors que les diplomates négociaient, les combats se sont intensifiés dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. L’offensive du RDF/M23 autour d’Uvira et dans le territoire de Walikale se poursuit, entraînant d’importants déplacements de population et des pertes civiles. Ces avancées militaires sapent directement la crédibilité du cessez-le-feu.

L’accord de Washington prévoit l’intégration conditionnelle et au cas par cas des combattants des groupes armés dans l’armée congolaise (FARDC). Cette perspective est extrêmement sensible, la RDC ayant une longue et douloureuse histoire d’intégrations ratées qui ont, par le passé, conduit à la création du RDF/M23 lui-même. Les fondamentaux du conflit restent inchangés. La RDC exige le retrait des troupes rwandaises et la fin du soutien au RDF/M23 comme conditions non-négociables.

De son côté, le Rwanda nie son implication directe et exige que Kinshasa neutralise les FDLR, considérant cela comme un préalable à son propre désengagement. L’activation du mécanisme de sécurité conjoint est une étape nécessaire, mais insuffisante. Le processus de paix reste extrêmement fragile, tributaire de la volonté des parties de privilégier la table des négociations au champ de bataille.

La communauté internationale, via les États-Unis et le Qatar, maintient la pression, mais le chemin vers une paix durable est semé d’embûches, la plus grande étant de transformer des engagements sur le papier en actions concrètes et vérifiables sur le terrain. La prochaine réunion, prévue fin octobre après une session du mécanisme de sécurité, sera un test décisif pour la crédibilité de cet accord.

TEDDY MFITU

Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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