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Analyses et points de vue

Les défis des infrastructures routières en RDC : Appel à une action concertée

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Dans le cadre de la séance de questions orales avec débat de ce mercredi 13 Novembre 2024, Son Excellence Monsieur le Ministre d’État, Alexis GISARO, a mis en lumière les défis pressants auxquels fait face le secteur des infrastructures routières en RDC. Son discours a souligné l’importance cruciale de l’état des infrastructures pour le coût de la vie et le bien-être général de la population.

Il a appelé ainsi à une prise de conscience collective des responsables politiques. Le Ministre a présenté un tableau alarmant : sur un réseau routier national de 153.000 kilomètres, seulement 3.000 km sont revêtus, soit moins de 5% du total. Ce constat, en comparaison avec le ratio de 25% observé dans d’autres pays d’Afrique Subsaharienne, témoigne d’un sous-investissement chronique dans ce secteur vital.

Pour améliorer cette situation, un financement avoisinant 60 milliards de dollars américains est nécessaire afin de permettre un bitumage adéquat. Deux principaux obstacles ont été identifiés par le Ministre. D’abord, le manque de ressources financières, résultant d’un sous-financement persistant. Les budgets alloués ne couvrent en effet qu’une fraction des besoins exprimés par le Ministère.

Avec des exemples préoccupants comme les 3.000 milliards de CDF alloués pour 2025, alors que 14.467 milliards étaient requis. Ce déséquilibre limite gravement la capacité d’action du Ministère face aux défis infrastructurels. Ensuite, la mauvaise allocation des crédits budgétaires demeure un sujet de préoccupation. Les dépenses du Ministère des Infrastructures sont souvent transférées à d’autres ministères.

Ce qui complique ainsi la gestion et la transparence des fonds. Cette situation engendre des dépassements budgétaires significatifs et nuit à l’efficacité des investissements. Le Ministre GISARO a donc appelé à un réexamen urgent des priorités budgétaires afin de garantir un financement adéquat pour le secteur des infrastructures.

Il a averti que l’absence de ressources suffisantes pourrait aggraver les problèmes de connectivité et freiner le développement économique du pays. L’examen des dépenses publiques révèle également des disparités préoccupantes. Pour 2025, les prévisions montrent que le Ministère des Infrastructures ne bénéficie que d’un milliard de dollars pour ses investissements.

Tandis que d’autres ministères reçoivent des crédits bien plus élevés, rendant difficile le maintien et le développement du réseau routier. Face à cette crise, le Ministère des Infrastructures a élaboré un Plan Quinquennal 2024-2028, visant à restaurer la connectivité intérieure et à réhabiliter un vaste réseau de routes. Tout le monde est conscient des défis à surmonter.

Ce plan ambitieux, qui propose de construire 12.000 km de routes revêtues et d’acquérir de nouveaux engins, nécessite un soutien indéfectible de la part du Parlement. Il est essentiel que les membres de l’Assemblée nationale prennent conscience des enjeux liés aux infrastructures routières et soutiennent la réallocation des crédits budgétaires en faveur du Ministère des ITP.

L’adoption du projet de loi des Finances pour 2025 représente une occasion cruciale pour rectifier ces déséquilibres et répondre aux besoins fondamentaux de la population congolaise. Assurer le développement et l’entretien des infrastructures routières est indispensable pour favoriser le bien-être économique et social de notre pays.

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR


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Analyses et points de vue

Lobito : Un port au coeur des enjeux géopolitiques du corridor économique

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Le port de Lobito, situé dans la province angolaise de Benguela, a récemment été le théâtre d’une réunion diplomatique de haut niveau qui pourrait redéfinir les dynamiques économiques et politiques en Afrique centrale. Ce sera la principale porte de sortie de l’exploitation minière américaine de la riche province du Lualaba.

En présence de Joe Biden, président sortant des USA, accompagné du président angolais João Lourenço, ainsi que de ceux de la RD Congo, de la Zambie et du vice-président de la Tanzanie qui les ont rejoints. Cet événement a mis en lumière l’importance stratégique du corridor de Lobito en tant qu’axe logistique majeur qui constitue une passerelle pour le transit des ressources naturelles de la RDC vers le monde.

Dans un contexte où la RDC est plongée malgré elle dans une guerre économique entre les États-Unis et la Chine, la revitalisation de cette infrastructure angolaise pourrait servir de levier pour renforcer la position politique et diplomatique du pays face à l’occupation de ses territoires par des forces étrangères. Il faut imposer un couple Congolo-Angolais sur le modèle Franco-Allemand.

La rencontre à Lobito illustre non seulement l’intérêt croissant des États-Unis pour l’Afrique, mais soulève également des questions sur les répercussions de cette collaboration sur la stabilité régionale. Alors que la RDC aspire à se débarrasser des influences néfastes de ses voisins, le soutien américain pourrait s’avérer crucial dans la lutte contre les groupes armés soutenus par le Rwanda et l’Ouganda.

Cependant, cette alliance est-elle véritablement désintéressée ? Les États-Unis, sous l’administration Biden, ont cherché à contrer l’influence sans cesse grandissante de la Chine en République Démocratique du Congo en particulier et en Afrique en général, et le corridor de Lobito pourrait bien être l’un des nombreux fronts de cette guerre économique.

En se positionnant comme un partenaire clé pour la RDC, Washington pourrait non seulement offrir un soutien logistique mais également un soutien stratégique pour contrer les ambitions de Pékin sur le continent. Néanmoins, la visite de Biden à Lobito s’inscrit dans un calendrier politique tendu, avec le changement imminent d’administration aux États-Unis.

Alors que Donald Trump s’apprête à reprendre les rênes, les promesses d’engagement américain en Afrique pourraient se heurter à des priorités internes. Cela soulève des interrogations sur la pérennité des projets initiés dans ce cadre et sur la capacité de la RDC à tirer profit d’un partenariat qui pourrait s’avérer éphémère. La réunion à Lobito ne se contente pas de célébrer l’importance d’un port.

Elle met en exergue l’interconnexion complexe entre infrastructures, géopolitique et aspirations nationales. Pour la République Démocratique du Congo, l’enjeu est de transformer cette opportunité en un véritable levier de développement tout en naviguant habilement entre les intérêts divergents des grandes puissances. Il y a une carte diplomatique à jouer.

Le port de Lobito qui est la porte de sortie vers l’océan du corridor de Lobito se dessine alors comme un symbole des luttes à venir, tant sur le plan économique que politique, dans une région où l’histoire, les ambitions et les conflits s’entrelacent de manière indissociable. C’est à la RDC de se battre et d’imposer son propre agenda tout en défendant ses intérêts dans ses joutes complexes qui se jouent en coulisses.

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR


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