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Les coulisses du pouvoir : Vidiye Tshimanga, mais était-ce son poste ?

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L’affaire du désormais ex-conseiller spécial du chef de l’Etat en matière stratégique continue de défrayer la chronique politico-médiatique kinoise.

Le dernier rebondissement en date fait état de l’invitation lancée par le parquet général de la république à l’intention de Vidiye Tshimanga, parce que c’est de lui qu’il s’agit. Selon ce que l’on a appris, le parquet associe désormais à cette démarche différentes institutions en charge de la lutte contre la corruption.

C’est ce mercredi 21 septembre que l’intéressé était attendu au parquet général à la Gombe.

En attendant d’en savoir un peu plus, c’est maintenant une vive polémique qui a éclaté dans les coulisses de l’Udps, où de nombreux combattants s’interrogent sur le parcours d’un homme qui n’est pas à son premier forfait du genre.

Plusieurs de ces combattants ont saisi cette occasion pour remettre au goût du jour les termes de la décision du président du parti datée du 04 mai 2018, par laquelle ce dernier avait nommé ses principaux collaborateurs, parmi lesquels les conseillers en charge des Analyses Stratégiques et des Questions d’Actualité qui étaient respectivement Jean KENGE, Olivier KAMBALA et Gaby KUBA.

Cette décision, comme la plupart des nominations qu’elle contenait, avait été par la suite ignorée dans ses grandes lignes, aussitôt que certains plénipotentiaires s’étaient installés à la Cité de l’Union Africaine, avec à leur tête Vital Kamerhe Lwa Kanyinginyi Nkingi comme Directeur de cabinet du président de la République.

Ainsi qu’on l’a vu par la suite et encore récemment avec l’affaire des vrais-faux investisseurs, le poste avait changé de contenu pour investir dans ce touche-à-tout qui vaut aujourd’hui à la présidence de la République l’opprobre que nous déplorons tous.

Vital Kamerhe et Guylain Nyembo devraient nous expliquer ce miracle authentique. Rappelons en passant que si Gaby Kuba a pu se réformer en s’installant à la tête de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), Jean KENGE semble plutôt raser les murs et se perdre dans les multiples embouteillages de Kinshasa. Il en est de même de beaucoup d’autres conseillers et assistants figurant sur cette décision.

Jean KENGE est pourtant connu et même bien connu de la grande opposition de l’époque de la Conférence nationale souveraine, avec des chroniques et des analyses qui défiaient chaque jour les régimes Mobutu, puis Kabila père et fils. Au point que plusieurs observateurs se demandaient si le tandem Jean KENGE en tant que chef de la rédaction et feu Polydor Muboyayi Mubanga comme Directeur du Quotidien Le Phare, avaient installé leurs pénates dans la Cour du Sphinx de Limete dont on les disait proches.

Un activisme si engagé que c’est paradoxalement sous un premier ministre issu de l’Udps, feu Faustin Birindwa pour ne pas le citer, que Jean Kenge avait dû faire la prison. Les révolutions ne mangent généralement que leurs propres enfants, dit-on. Nous y reviendrons.

Jules Kisema/CONGOPROFOND.NET


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Le tribalisme institutionnel en RDC : un frein majeur au développement national

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La République Démocratique du Congo (RDC), pays d’une immense diversité ethnique et culturelle, fait face à un défi de taille : le tribalisme institutionnel. Ce phénomène, s’est amplifié ces dernières années et constitue un obstacle majeur au développement harmonieux du pays. Notre analyse se penche sur la manière dont cette pratique s’est enracinée dans les sphères religieuses et académiques, deux piliers essentiels de la société congolaise.

L’héritage colonial et ses répercussions actuelles

L’histoire de la RDC est profondément marquée par son passé colonial. La stratégie du “diviser pour régner” employée par les autorités belges a laissé des cicatrices durables dans le tissu social du pays. Cette politique a exacerbé les divisions ethniques, créant un terrain fertile pour le tribalisme qui persiste jusqu’à aujourd’hui.

Les données démographiques, bien qu’anciennes, témoignent de la complexité ethnique du pays. Le dernier recensement officiel, datant de 1984, dénombrait plus de 350 groupes ethniques distincts. Cette diversité, qui pourrait être une source de richesse culturelle, est souvent instrumentalisée à des fins politiques et économiques.

Les communautés religieuses : un miroir des divisions ethniques

Les grandes communautés religieuses de la RDC, notamment les églises évangéliques, sont au cœur de cette problématique. Des observations sur le terrain et des analyses de la composition des organes de direction de ces institutions révèlent une tendance inquiétante à la surreprésentation de certains groupes ethniques.

Prenons l’exemple de la Communauté Baptiste du Centre de l’Afrique (CBCA), une institution majeure dans l’est du pays. Bien qu’opérant dans une région multi-ethnique, la composition de ses instances dirigeantes semble favoriser de manière disproportionnée les membres d’une ethnie particulière.

De même, la Communauté Presbytérienne de Kinshasa (CPK), qui se veut une église nationale, présente une structure de leadership qui reflète une forte concentration régionale, avec une majorité de ses cadres supérieurs provenant d’une seule province.

Ces pratiques, loin d’être isolées, semblent être répandues dans de nombreuses institutions religieuses à travers le pays. Elles soulèvent des questions importantes sur l’inclusivité et l’équité au sein de ces communautés, censées promouvoir l’unité et l’égalité.

Le monde académique : reproduction des schémas tribaux

Le secteur de l’enseignement supérieur n’échappe pas à cette dynamique. Des observations dans plusieurs universités majeures du pays, tant publiques que privées, mettent en lumière des schémas similaires de favoritisme ethnique.

L’analyse de la composition du corps professoral et des postes administratifs dans certaines institutions révèle une surreprésentation flagrante de certains groupes ethniques. Cette situation est particulièrement prononcée dans les universités régionales, où le corps enseignant et l’administration reflètent souvent la composition ethnique locale, au détriment de la diversité nationale.

Cette pratique a des conséquences graves sur la qualité de l’enseignement et de la recherche. Elle limite la diversité des perspectives, freine l’innovation et perpétue un système où le mérite est souvent secondaire par rapport à l’appartenance ethnique.

Impact sur le développement national

Les répercussions du tribalisme institutionnel vont bien au-delà des murs des églises et des campus universitaires. Elles affectent profondément le développement économique et social du pays dans son ensemble.

Les indicateurs de développement placent systématiquement la RDC parmi les pays les moins avancés. Selon l’Indice de Développement Humain, la RDC se classe régulièrement dans le dernier quart du classement mondial. Bien que de nombreux facteurs contribuent à cette situation, le tribalisme institutionnel joue un rôle non négligeable en entravant la méritocratie et l’allocation efficace des ressources humaines.

Dans le secteur privé, des enquêtes menées auprès d’entrepreneurs révèlent que la discrimination basée sur l’origine ethnique reste un obstacle majeur dans l’accès aux opportunités d’affaires et aux financements. Cette situation freine l’innovation et la croissance économique, privant le pays de talents et d’idées qui pourraient contribuer à son développement.

Le jeu dangereux des alliances politiques

L’analyse des nominations à des postes clés au sein des institutions religieuses et académiques révèle souvent des coïncidences troublantes avec les changements politiques au niveau national ou provincial. Ces observations suggèrent l’existence d’un système d’échange de faveurs entre certaines communautés religieuses, des universités et le pouvoir politique.

Ce système de clientélisme basé sur l’appartenance ethnique perpétue un cercle vicieux où le mérite et les compétences sont relégués au second plan. Il contribue à maintenir en place des structures de pouvoir qui ne reflètent pas la diversité du pays et ne servent pas nécessairement ses intérêts à long terme.

Vers des solutions : initiatives et perspectives

Face à ce constat, des voix s’élèvent dans la société civile congolaise pour demander un changement. Des propositions émergent, telles que l’instauration de quotas ethniques dans les institutions publiques et parapubliques pour garantir une représentation équitable de toutes les communautés.

Certaines universités ont commencé à mettre en place des programmes visant à promouvoir la diversité ethnique au sein de leur corps enseignant et étudiant. Bien que ces initiatives soient encore à leurs débuts, elles représentent un pas dans la bonne direction.

L’inclusion : un défi pour l’avenir de la RDC

Le tribalisme institutionnel en RDC est un phénomène complexe, profondément enraciné dans l’histoire et la culture du pays. Son éradication nécessitera des efforts concertés de la part de tous les acteurs de la société congolaise.

La lutte contre cette pratique est essentielle pour l’avenir du pays. Elle est indispensable pour garantir l’égalité des chances pour tous les Congolais, indépendamment de leur origine ethnique, et pour permettre au pays de tirer pleinement parti de la richesse de sa diversité.

Le chemin vers une société plus égalitaire et méritocratique sera long, mais il est crucial pour la cohésion nationale et le développement durable du pays. Les années à venir seront déterminantes pour voir si la nation congolaise saura relever ce défi et transcender ses divisions pour construire un avenir commun prospère.

Franck Tatu


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