non classé
L’ANR face aux mutations des menaces et la multiplication des zones de crises: Les défis du médecin-colonel Daniel Lusadusu

La décision inattendue du Chef de l’État de s’accorder les services d’un personnage qui avait l’habitude d’évoquer des questions militaires et sécuritaires avec le regretté leader de l’Udps, Etienne Tshisekedi, a surpris plus d’un. Le médecin-colonel Daniel Lusadusu (62 ans), nouvellement nommé Administrateur général de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), n’est jamais intervenu dans le débat politique et n’a jamais fait de déclaration publique.
Diplômé de l’École Royale Militaire et détenteur d’un diplôme de Médecine Tropicale à l’Institut Prince Léopold à Anvers et à l’Ecole Royale de Service Médical, ERSM, à Gand, cet originaire du Kongo Central est détenteur du diplôme de Cardiologie en 1999, du Diplôme d’Etudes Spécialisées en Médecine aiguë en 2000 et du Diplôme de Formation Ressuscitation Cardio-Pulmonaire (RCP) avancée en 2002 en qualité de Formateur (ULB).
Jusqu’il y a peu, il était médecin-cardiologue au Centre hospitalier universitaire Saint-Pierre à Bruxelles.
Le Colonel Lusadusu a évolué dans les Forces armées zaïroises (FAZ) au sein de la DSP (Division Spéciale Présidentielle). Il a notamment été médecin responsable du Centre d’Instruction Kibomango où il a suivi l’entrainement parachutiste à la 31ème Brigade au Centre d’Entraînement des Troupes Aéroportées (CETA), puis médecin au Centre Médico-Chirurgical Tshatshi dont il a été Commandant Second puis Commandant et Conseiller Médical de la DSP.
Délégué des ex-FAZ en exil et conseiller militaire d’Etienne Tshisekedi, ce médecin, à en croire l’analyste des questions sociopolitiques, sécuritaires et militaires de la RDC et de l’Afrique médiane, Jean-Jacques Wondo Omanyundu, est un travailleur assidu, intègre et patriote épris d’esprit républicain. » Il est particulièrement bien introduit en Israël et aux États-Unis où il possède de sérieux relais au sein des services secrets dont le Mossad », a témoigné le responsable d’Afridesk.
Rencontre avec Ram Ben-Barak, ex Directeur adjoint du Mossad
Obligé de vivre en exil forcé à la prise du pouvoir par l’AFDL, il est resté pourtant actif dans tout ce qui concernait la RDC.
Professionnaliser, Moderniser et Humaniser
L’ANR fait face à de nombreux défis liés à sa nature même et à la multiplication des crises, ainsi qu’à l’irruption de nouveaux acteurs et de vecteurs d’une puissance sans précédent. Alors que les échéances électorales avancent inéluctablement, avec son lot de tensions, ce Service doit aussi s’adapter à un contexte social et politique en mouvement et à une exigence croissante de contrôle.
Cette mutation, qui concerne autant les modes d’action de l’ANR que son environnement, appelle une mobilisation de ses agents, une réflexion sur leurs métiers, leurs savoir-faire et son organisation. Elle nécessite également la mobilisation de moyens adaptés.
En effet, le renseignement est l’un des outils de la politique de souveraineté de l’État, qui s’en réserve le monopole, et qui donne à ses acteurs la mission de recueillir des informations exclusives, c’est-à-dire qui ne peuvent être obtenues par d’autres administrations ou par les sources ouvertes que sont la presse et les réseaux sociaux. Il est le produit de l’exploitation de la recherche humaine combinée au renseignement obtenu par des moyens techniques ou d’opérations particulières menées avec les moyens propres du service et de la coopération qu’il entretient avec certains services étrangers.
Une des sources de l’information des autorités de l’État, le Renseignement constitue avec la Diplomatie, un élément nécessaire à l’évaluation de la situation internationale, qu’il s’agisse de crises locales ou régionales ou de problématiques de moyen ou long terme.
Face à la persistance de l’insécurité dans l’Est de la RDC, l’ANR devrait davantage travailler à caractériser ces menaces terroristes, connaître leurs acteurs, leurs réseaux, leurs activités sur les théâtres étrangers, et surtout, leurs liens avec notre territoire et sa sécurité, ainsi que celle de nos intérêts à l’étranger.
Convié à l’US Congress en novembre 2017 à une conférence sur les questions sécuritaires, militaires et terroristes.
Des observateurs indiquent qu’avec l’arrivée du médecin-colonel, l’ANR devrait davantage déployer ses moyens au service de la défense et de la promotion des intérêts fondamentaux économiques, scientifiques et industriels de la RDC. Participant déjà à la lutte contre la criminalité internationale (cybercriminalité, trafics de drogue et réseaux d’immigration clandestine), l’ANR doit aujourd’hui anticiper les mutations de ces menaces.
Les mutations des menaces et la multiplication des zones de crises exigent une mobilisation de tous les instants et une adaptation des méthodes et une plasticité de l’organisation de l’ANR. Cette concentration de moyens humains et techniques est rarement ponctuelle et se prolonge dans le temps. Une crise ne succède pas à une autre crise, elle s’y superpose. Parallèlement, le service doit poursuivre patiemment un travail de fond de constitution d’un socle de connaissances, sans lequel il est vain d’espérer être en mesure d’anticiper ou de réagir, sur d’autres théâtres et sur d’autres thématiques qui s’inscrivent dans le temps long, dans tous les secteurs de responsabilité de l’ANR.
Le défi du cyberespace
Si l’ANR doit s’adapter aux mutations des menaces qu’elle combat, elle doit également connaître leurs vecteurs et prendre en compte leur évolution technologique. Le cyberespace, qui recouvre l’ensemble des réseaux numériques interconnectés, est aujourd’hui le théâtre d’affrontements entre des acteurs étatiques ou non-étatiques qui peuvent déployer des moyens considérables, tant en termes de ressources humaines que de volumes financiers. Il nécessite des capacités techniques d’une sophistication variable qui peuvent selon les cas être mises en œuvre par des hackers amateurs ou des organisations puissantes disposant d’importantes ressources et de capacités de recherche et de développement. Les enjeux sont majeurs dans de nombreux domaines, les cyber-attaques peuvent viser des cibles très diverses relevant de la souveraineté des États ou du secteur privé, comme la prise de contrôle ou la dégradation de systèmes d’information de nature stratégique, militaire, économique ou technologique.
Le cyberespace est également un outil qui vient renforcer l’arsenal des moyens dont disposent les acteurs des menaces (terrorisme, prolifération, espionnage…) que l’ANR est chargée de détecter et d’entraver.
Le défi de la transparence et du contrôle
Le monde du renseignement, qui fonctionne sur le mode du secret et de la clandestinité, est par nature peu familier avec la notion de transparence. En RDC, comme dans les autres pays démocratiques, les services doivent toutefois faire face à une demande sociale et médiatique croissante en la matière. Si la politique de communication publique des services de renseignement a des limites dans la mesure où elle ne peut concerner le contenu de leurs activités, le contrôle parlementaire est une nécessité politique et citoyenne afin, au finish, d’humaniser ce service et ses corrolaires.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
Santé
J.M. du don de sang à Butembo : La mairie recommande à la population à faire cet exercice patriotique pour sauver des vies

La journée du don bénévole de sang a été célébrée ce samedi 14 juin 2025, au Centre de Transfusion sanguine (CTS), plateau technique de Butembo, au Nord-Kivu sous le thème « tous unis pour le don de sang ». À cette occasion, Jean-Bosco Nzuva Kihanda, préposé à la mairie et représentant de l’autorité urbaine, a recommandé à cette population le don du sang pour sauver des vies, rappelant que le Nord-Kivu fait face à plusieurs situations notamment la guerre et ses conséquences sur la santé de la population qui a besoin du sang.
«Nous sommes tous conscients des événements macabres que traverse notre province du Nord-Kivu et la ville de Butembo, en particulier avec d’énormes conséquences des pertes en vies humaines (…) pourtant le sang collecté reste insuffisant. Donner du sang, c’est donner la vie, plus nous donnons de sang, plus nous sauvons des vies», a-t-il déclaré.
Le médecin directeur du Centre de Transfusion sanguine (CTS), plateau technique de Butembo, Benda Masehi Trésor, a rendu hommage à tous les donneurs volontaires de sang qui, selon lui, sauvent des vies, avant d’indiquer que cette journée est une occasion de sensibiliser les gens à donner de leur sang et en devenir des donneurs réguliers.
Quelques témoignages poignants de donneurs de sang ont émaillé cette activité. Baraka Raphaël, donneur de sang depuis 2011. Il a fait savoir que quand il pose ce geste, il se sent mieux sur le plan sanitaire et qu’il est animé du souci de sauver au moins une vie, encourageant ainsi les autres à faire de même.
Neema Visika, une trentenaire a déjà reçu du sang du Centre de transfusion sanguine. Elle avait mis au monde et avait perdu énormément de sang. C’est ainsi qu’elle avait bénéficié du sang provenant de cette structure. Ceci l’a poussée à devenir donneuse de cette denrée et encourage ceux qui sauvent leurs semblables à donner de leur sang.
Dalmond Ndungo/CONGOPROFOND.NET