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Kongo central : l’Assemblée provinciale accuse le gouverneur Matubuana de détournement de 6 millions $ destinés aux travaux du stade Lumumba
Lancés en juin 2013 par l’ancien gouverneur Jacques Mbadu en présence de Matata Mponyo, également ex premier ministre sur fond d’un financement d’un milliard de franc congolais, les travaux du stade Lumumba de Matadi stagnent depuis des années. L’assemblée provinciale actuelle que dirige Anatole Matusila accuse le gouverneur actuel, Atou Matubuana, de détournement de 6 millions de dollars destinés à l’achèvement desdits travaux.
Dans une conférence de presse faite par le rapporteur de l’assemblée provinciale du Kongo central, Papy Mambo, à Matadi, ce député a fait savoir qu’Atou Matubuana avait d’abord reçu 6 millions USD avant de redemander encore une autre somme de 9 millions pour achever les travaux de ce stade. Chose que l’assemblée provinciale avait refusé. « L’assemblée provinciale avait autorisé à monsieur Atou Matubuana l’année passée de prendre un crédit de 6.300.000 dollars pour achever les travaux du stade Lumumba. Après, il a introduit une autre demande de 9 millions de dollars. Un bon gestionnaire doit d’abord évaluer l’argent décaissé pour enfin autoriser une autre sortie », a-t-il révélé à la presse.
Papy Mambo, rapporteur de l’assemblée provinciale du Kongo central
Papy Mambo a également relevé que le président de son assemblée et les députés ont été refusés d’accès au stade par les « Kuluna » commandités par Atou Matubuana, alors qu’ils se rendaient pour vérifier les travaux déjà effectués.
« L’assemblée provinciale est une institution qui contrôle le gouvernement et qui légifère. Fort malheureusement aujourd’hui, il y a des jeunes kuluna recrutés appelés ‘Dorco’ et la police sous la conduite d’un major, postés juste à l’entrée du stade et ayant eu pour mission de bloquer l’entrée au président l’assemblée provinciale et aux élus provinciaux ».
L’assemblée provinciale précise également qu’un contrat a été déjà conclu avec une société pour achever les travaux, et l’Ecofin a également travaillé sur cette question.
Elle affirme attendre seulement l’élection du nouveau gouverneur pour autoriser le décaissement de 9 millions de dollars qui devraient permettre d’achever les travaux. « Au niveau de l’assemblée provinciale, il y a déjà un contrat avec une entreprise pour les travaux de parachèvement du stade Lumumba phase 2. L’Ecofin a déjà aussi travaillé, il ne reste que la lettre adressée à la banque pour le décaissement de cet argent à remettre à cette entreprise. Mais on ne peut pas décaisser cet argent sans toute fois vérifier les travaux déjà effectués. Nous sommes entrain de démontrer à la face du monde que la vérité est du côté de Pierre Anatole Matusila. Nous attendons le nouveau gouvernement qui sera élu par l’assemblée nationale et deux jours après, on doit lui accorder 9 millions pour achever les travaux du stade », a-t-il conclu.
Jolga Luvundisakio/CONGOPROFOND.NET
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Menaces répétées du chef de l’UPDF sur Bunia : Le silence des autorités inquiète la population
Depuis le 15 février 2025, le général Muhoozi Kainerugaba, chef d’état-major de l’armée ougandaise (UPDF), multiplie les déclarations menaçantes à l’encontre de la ville de Bunia, évoquant une possible attaque ou l’envoi de ses troupes dans la région. Malgré la gravité de ces propos, les autorités congolaises, tant au niveau provincial qu’à Kinshasa, restent étrangement silencieuses.
Cette absence de réaction alimente l’inquiétude grandissante de la population, plongée dans un climat de peur et d’incertitude.
Ces menaces interviennent alors que le vice-ministre de la Défense séjourne en Ituri, une région déjà fragilisée par des tensions sécuritaires. En août 2024, un drone de l’armée ougandaise s’était écrasé à Kotoni, dans le territoire de Djugu, une zone où l’UPDF n’est pourtant pas censée opérer. Cet incident avait déjà soulevé des questions sur les activités ougandaises en RDC.
Par ailleurs, un rapport des experts des Nations-Unies datant de juillet 2024 a accusé l’Ouganda de soutenir le Rwanda, pays agresseur de la RDC. Selon ce document, Kampala aurait facilité le transit des troupes du M23 sans aucune restriction. Malgré ces révélations, la RDC continue de collaborer militairement avec l’Ouganda dans le cadre d’opérations conjointes FARDC-UPDF, une coopération en place depuis novembre 2021. Cependant, l’efficacité de ces opérations est vivement critiquée sur le terrain.
En novembre 2024, la question avait été abordée lors d’une rencontre entre le président Félix Tshisekedi et son homologue ougandais à Kampala. Peu après, une dizaine de députés congolais se sont déplacés en Ouganda pour notamment évoquer cette question.
Le répondant de l’UPDF n’est pas à sa première déclaration du genre.
Déjà en décembre 2024, la ministre d’État des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, avait convoqué le chargé d’affaires ougandais en RDC, Matata Twaha, pour exiger des explications concernant les propos jugés « déplacés » du général Kainerugaba. Ce dernier avait, via des messages publiés sur X, menacé les mercenaires blancs opérant aux côtés des FARDC dans l’est de la RDC, promettant de les attaquer à partir du 2 janvier 2025. Bien que le tweet ait été supprimé, les inquiétudes demeurent.
Aujourd’hui, c’est la ville de Bunia qui est directement visée par ces menaces. Pourtant, Kinshasa n’a toujours pas réagi officiellement, un silence qui suscite de vives préoccupations, notamment parmi les habitants de la province.
L’armée ougandaise, présente sur le sol congolais dans le cadre de la coopération militaire, est notamment déployée dans le territoire d’Irumu. Cette situation soulève des interrogations : l’Ouganda est-il toujours un allié dans la lutte contre l’ennemi commun, les ADF ? Récemment, face aux rumeurs d’un renforcement des effectifs ougandais à Irumu, les FARDC se sont contentées d’affirmer que cela s’inscrivait dans le cadre des opérations conjointes.
Pour de nombreux observateurs, ces menaces récurrentes du général Kainerugaba, relayées sur les réseaux sociaux, doivent être prises au sérieux. Ils appellent à une réaction ferme de Kinshasa et à des éclaircissements de la part des autorités ougandaises. Dans un contexte déjà volatile, le silence des dirigeants congolais ne fait qu’accroître les craintes d’une escalade dans la région.
CONGOPROFOND.NET/ buniaactualite.cd
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