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Kinshasa : la Fondation Bill Clinton pour la Paix plaide pour la libération immédiate du député honoraire Bakatsurayi Kavusa
Soucieux de l’effectivité du respect des droits en RDC, la Fondation Bill Clinton pour la Paix a, au cours d’un point de presse tenu dans la ville province de Kinshasa, ce jeudi 16 décembre, dénoncé des condamnations arbitraires, dignes d’un règlement de compte, de plusieurs personnes par nos cours et tribunaux.
A titre illustratif, la Fondation Bill Clinton pour la Paix s’est apaisantie notamment sur l’affaire sous RP 1302 concernant l’ancien député Bakatsurayi Kavusa Semeli condamné injustement à 10 ans de prison par la justice militaire congolaise.
Pour ces activistes de droit de l’homme, en effet, le député honoraire Bakatsurayi n’est que victime d’une justice populaire et fantaisiste. « Comment peut-on condamner un simple acheteur à l’infraction d’incitation pendant qu’il n’était nullement en contact avec les policiers déployés dans ladite parcelle ? ». Avant de renchérir : « Nous, activistes des droits de l’homme, pensons que ce simple acheteur n’est impliqué ni de près ni de loin dans cet assassinat et ne peut être considéré comme tel au moment où rien ne le lie avec cet incident », a déclaré Emmanuel Cole, activiste des droits de l’homme et président de la Fondation Bill Clinton pour la Paix.
A titre de rappel, l’incident s’est déroulé dans la parcelle numéro 5787 du plan cadastral située dans la commune de Lingwala abritant le centre hospitalier Vijana où un personnel de ce centre fut tué par un policier commis à la sécurité du ministre provincial de l’Intérieur de la sécurité et de la décentralisation, Dolly Makambo Nawezi.
Compte tenu de la santé précaire de l’accusé, la FBCP invite la Cour de cassation à introduire un pourvoi en cassation contre l’arrêt de la Haute Cour Militaire et aussi à examiner rapidement le dossier afin que ce paisible citoyen recouvre sa liberté.
Dorcas Ntumba / Congoprofond.net
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Kisangani : Quand les victimes de la guerre de 6 jours se rebellent contre la corruption au FRIVAO
Un quart de siècle après le drame, les survivants handicapés refusent le silence et interpellent l’État sur la justice qui leur échappe encore._
Sous le soleil pesant de la Tshopo, ce week-end, ils sont venus, béquilles et cicatrices en avant, porter une même plainte, celle de la dignité bafouée. Les victimes de la guerre de 6 jours, ce conflit sanglant de juin 2000 qui avait opposé les armées rwandaise et ougandaise au cœur de Kisangani, ne demandent plus la pitié. Elles réclament des comptes.

Devant le ministre d’État en charge de la Justice, Guillaume Ngefa, un groupe de survivants a brisé le silence. Ces hommes et femmes, marqués à vie par la guerre, dénoncent aujourd’hui un nouveau fléau : la corruption au sein du Fonds pour la Réparation et l’Indemnisation des Victimes de l’Agression Ougandaise (FRIVAO). « Nous sommes venus voir le ministre pour lui montrer une situation indécente qui se passe ici à la Tshopo », confie Moïse Ndawele, amputé de la jambe droite depuis cette guerre.
« Les agents du FRIVAO nous réclament 500 dollars américains pour être enregistrés sur les listes d’indemnisation. Et si tu n’as pas cet argent, ils te proposent d’y figurer en échange de la moitié de ton indemnité. »
Un témoignage glaçant, partagé par de nombreuses autres victimes.
Ces pratiques présumées ternissent le visage d’un programme censé incarner la justice réparatrice voulue par l’État congolais. Pour ceux qui ont tout perdu, l’attente d’une compensation tourne à la désillusion, voire à l’humiliation.
Face à la gravité des faits rapportés, le ministre Guillaume Ngefa a promis d’agir. Selon les plaignants, il aurait assuré qu’il portera le dossier au Conseil des ministres et qu’il s’engage à « remettre de l’ordre » dans cette affaire. Une promesse saluée avec prudence par les victimes, qui redoutent que le dossier ne s’enlise dans les méandres administratifs, comme tant d’autres avant lui.
Mais à Kisangani, l’heure n’est plus à la résignation.
Les survivants de la guerre de 6 jours, dont beaucoup vivent aujourd’hui dans la pauvreté et l’oubli, veulent croire que leur combat pour la reconnaissance et la justice trouvera enfin un écho réel au sommet de l’État. « Nous ne voulons pas de faveur, seulement la justice. Nous avons assez attendu », lance l’un d’eux, le regard ferme.
À travers leur voix s’exprime toute une génération de Congolais meurtris, témoins d’un passé sanglant mais toujours debout, décidés à ne plus être les oubliés de l’histoire.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
