Société
Kasumbalesa : « ETERNITY FOUNDATION ASBL » dote une morgue moderne à la ville
Au cours d’une cérémonie officielle, ce vendredi 22 octobre 2021 à Kasumbalesa, le ministre provincial de l’Intérieur a.i a inauguré une morgue de type moderne. Une réalisation de l’ASBL ETERNITY FOUNDATION.
L’inauguration de cette morgue moderne est la première d’une série d’ouverture de 8 morgues, sur l’ensemble de la République Démocratique du Congo, réparties de la manière suivante : 2 à Lubumbashi, 3 à Kinshasa, 1 à Mbuji-Mayi, 1 Kolwezi et enfin 1 Kabinda.
Dans son intervention, Cissé Kasongo, président du conseil d’administration de l’ASBL ETERNITY FOUNDATION, a remercié les autorités nationales et provinciales pour leur sens de collaboration dans la réalisation de cet ouvrage à Kasumbalesa, dans le but de bien conserver et honorer les morts, étant donné que la ville ne dispose que d’une seule morgue de la Sodimico, qui du reste est saturée.
Il pense aussi que cette morgue moderne RAMA MARA, soulagera la population de la ville de Kasumbalesa, KINSENDA, Sodimico, ayant la capacité de 40 places.
Pour sa part, André Kapampa a exprimé toute sa joie de voir un digne fils de Kasumbalesa réaliser une œuvre salvatrice pour sa ville, tout en invitant la population à assurer la sécurité de cette morgue.
L’autorité provinciale confirme son accompagnement à cette vision. » Nous voudrons ici féliciter monsieur Cissé Kasongo et son épouse, pour cette réalisation qui entre dans la vision du chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui vient réveiller les jeunes de la ville de Kasumbalesa. Nous serons disposés à accompagner sans relâche ce digne fils de Kasumbalesa », avait souligné André Kapampa.
Joseph Malaba/Congoprofond.net
Actualité
« Maréchal » SEFO, l’ombre rouge de N’Djili : Itinéraire d’un enfant perdu devenu chef de bande
De son vrai nom Séphora Kalonji, le tristement célèbre « Maréchal » SEFO est né en 1997 à Kinshasa, dans la commune populaire de Ndjili, au Quartier 2 Bilombe. Fils de Chico Kalonji et de Hortance Mundengila, il est le fils unique de sa mère, mais lui-même père de 3 enfants.
Enfant du quartier, SEFO grandit au rythme de la rue, au milieu des petits métiers et des rivalités locales. D’un tempérament vif et charismatique, il fréquente très tôt les coins chauds de Ndjili où les jeunes cherchent à s’imposer par la débrouillardise, parfois par la violence.
Sa mère, espérant lui offrir un nouveau départ, l’envoie un temps en Angola pour rejoindre son père. Mais cette parenthèse à l’étranger ne suffira pas à le détourner de la pente glissante qui l’attend. À son retour à Kinshasa, il s’installe au Quartier 13, dans la famille paternelle, et retrouve rapidement le souffle rude de la rue.
Passionné de motos, SEFO devient motard, mais le trafic et la vie nocturne l’attirent davantage que la routine des transports. C’est dans ce milieu qu’il découvre la délinquance urbaine, s’imposant peu à peu comme un meneur redouté.
Entre 2013 et 2014, il rejoint un premier gang nommé « Fourmis Rouges », actif près du marché Mangobo au Quartier 2. Ces jeunes, connus pour leurs vols et braquages, sèment la panique dans la commune avant que le groupe ne se disloque sous la pression des autorités.
Mais pour SEFO, l’histoire ne s’arrête pas là. Ambitieux et charismatique, il rejoint une nouvelle bande baptisée « Les Arabes », basée au Quartier 3. Grâce à sa force de caractère et à son audace, il en prend très vite le commandement. Ses comparses le surnomment « Maréchal », un titre symbolisant à la fois son autorité et sa férocité.
Devenu un chef de bande craint et respecté, SEFO incarne la figure du caïd local : à la fois justicier autoproclamé pour certains jeunes du quartier et criminel endurci pour les habitants et les forces de l’ordre. Sa réputation franchit les frontières de Ndjili, faisant de lui un nom connu dans les cercles de la criminalité urbaine de Kinshasa.
En février 2025, il est arrêté par la Police nationale congolaise pour une série de délits et de violences urbaines. Beaucoup croient alors à la fin de son règne. Mais, à la surprise générale, il retrouve la liberté quelques mois plus tard, alimentant les soupçons de complicités ou de failles dans le système judiciaire.
À peine libéré, le Maréchal SEFO replonge dans ses travers, renouant avec ses habitudes de terreur. Les quartiers 3 et 13 vivent à nouveau sous tension. Jusqu’à ce que, ce mardi 11 novembre 2025, il trouve une fin tragique, victime de la justice populaire qu’il avait lui-même longtemps défiée.
Ainsi s’achève la trajectoire d’un homme dont la vie résume à elle seule les paradoxes de la jeunesse urbaine de Kinshasa : entre misère, survie, marginalité et quête de reconnaissance.
Un destin brûlé vif comme son image dans la mémoire collective.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
