À la Une
Kasaï : Un homme tué au couteau à Kamako après une dispute conjugale

Le drame s’est produit autour de 20 heures de ce jeudi 17 août, à la suite d’une dispute conjugale entre la victime et sa compagne. Selon Gilbert Ngandu, journaliste à la Radio Télé Kamonia ce sont » des injures publiques de l’homme ivre qui seraient la cause de ce meurtre ».
Et d’ajouter : » après avoir tué son mari, cette dame a exposé son corps sur la grand route ».
Débarquant sur le lieu du drame, des éléments de la police nationale congolaise installés à la bande frontalière de Kamoko, ont mis la main sur cette femme pour être entendue devant la justice.
Rappelons que ce fait s’est produit à Cinvunde Shamashingo, non loin de Kamako, situé à 60km de la commune rurale de Kamonia.
Félix MULUMBA KALEMBA/CONGOPROFOND.NET
There is no ads to display, Please add some
À la Une
L’Église catholique du Congo dans la tourmente : Doit-on mettre fin au célibat des prêtres ?

L’Église catholique, surnommée « Maison-Mère » en RDC, fait actuellement face à plusieurs défis. Confrontée à des révélations des violences sexuelles commises par les membres du clergé, faisant face à l’effondrement des vocations dans plusieurs pays et à plusieurs scandales des ecclésiastiques devenus parents, la figure du prêtre catholique est perçue aujourd’hui d’une manière moins austère et exotérique.
En RDC, l’Église catholique n’échappe pas à ces multiples défis du temps moderne. Plusieurs scandales des enfants nés des prêtres continuent à défrayer la chronique.
Pour remédier à cette situation, les évêques catholiques réunis au sein de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) avaient, début avril 2022, convié les prêtres qui ont des enfants et qui ont fondé clandestinement des familles à quitter les presbytères, de s’éloigner de l’état clérical.
« Nous avons pris l’engagement de rester chastes et célibataires pour le royaume lors de notre ordination sacerdotale. Pour son célibat, le prêtre devient l’homme pour les autres. Le célibat devient l’expression de l’amour du prêtre pour le Seigneur. (…) Ceux qui ont des enfants doivent être éloignés de l’état clérical », avaient exhorté les évêques congolais à ceux que l’on peut appeler ‘’fils égarés’’.
Cet appel a-t-il été entendu ?
Visiblement non, plusieurs prêtres continuent à ne pas dormir seul, ni à exprimer leur amour unique envers Dieu.
Plusieurs continuent en secret à entretenir gracieusement aux frais des fidèles des femmes dont certaines sont porteuses de leurs enfants.
Plusieurs enfants des prêtres connus étudient gratuitement dans des écoles conventionnées catholiques sous couvert d’anonymat ou des noms d’emprunt pour ne pas mettre à nu les noms de leurs géniteurs.
Dans sa légendaire sagesse, l’Église a toujours voulu jouer à la politique d’autruche avec cette problématique dérangeante et encombrante pour elle. Malheureusement, les erreurs trop accumulées finissent par éclater.
C’est le cas avec une dame du nom de Nadège NK, fille d’un prêtre de la diocèse de Kinshasa, qui s’est confiée à nous : « Ma mère était de la légion de Marie au sein de la paroisse… C’est elle qui s’occupait de la nourriture du prêtre et nettoyait le prébystère. Finalement, ma mère a commencé à sortir avec le prêtre et a trompé mon père. Je suis née au cours de cette période. Celui qui m’a toujours considérée comme sa fille les a surpris un jour après des multiples rumeurs à leur sujet. Ma mère a été chassée du toi conjugal. Je fus separer de mes frères et soeurs. Mon père biologique a refusé de nous prendre en charge au regard de ses fonctions cléricales. Je suis devenue l’objet de moquerie au sein de ma famille et même du quartier. Ma mère a subi des menaces pour ne pas mettre la pression sur mon prêtre de père enfin d’étouffer le scandale. Toute ma vie, j’ai subi les humiliations de tout genre. Ma mère n’ayant pas pu supporter cet état de fait, a décidé de mettre un terme à sa vie. Moi j’ai tenu. Je me suis mariée aujourd’hui mais je suis toujours malheureuse… Mon père refuse toujours d’entrer en contact avec moi. Ses frères et soeurs ont supporté une partie de mes études, mais lui-même s’en fout éperdument. J’ai honte de raconter à mes enfants mon histoire… J’en souffre tous les jours. »
Ce témoignage glaçant illustre parfaitement le point que nous voulons aborder maintenant:
Qu’en est il de la prise en charge des enfants et l’accompagnement des femmes ?
Dans une interview accordée, le 8 avril 2022, à La Croix Africa, le secrétaire général de l’épiscopat congolais, Mgr Donatien Nshole, avait révélé qu’il n’y a pas dispositions générales prises par la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) pour accompagner les femmes, les enfants ou les prêtres enchevêtrés dans les unions décrites par l’exhortation du 4 mars.
« L’accompagnement se fait au cas par cas au niveau des diocèses, a-t-il ajouté. Ce sont des dossiers que l’Église est appelée à traiter avec beaucoup d’humanité ».
Cette réponse illustre la situation malheureuse que doit vivre ses enfants cachés des prêtres et leurs mamans. L’Église n’a rien prévu en effet. C’est pourquoi malgré les scandales, certains prêtres-parents continuent à s’accrocher aux griffes de l’Église pour avoir de quoi alimenter leurs enfants et entretenir leurs concubines.
C’est ce qu’avait révélé le 14 avril 2022, jour du Jeudi saint, le père Aimé Lusambo, curé de la paroisse saint-François de Sales et doyen du doyenné du même nom situé dans le diocèse de Kinshasa, dans une vidéo qui est rapidement devenue virale.
Sur la vidéo, on pouvait voir le prêtre entouré de deux ou trois autres personnes dans son presbytère.
« Moi, prêtre, me retirer la soutane ? Pour qu’il me reste quoi ? », s’écrit-il, en lingala, la langue locale, bière à la main, sous les éclats de rire de deux ou trois autres personnes non identifiées.
« La nudité ? poursuit-il. Si j’en (enfants) ai 4 ou 5, qui va les élever si vous me retirez la soutane ? Allez-vous me donner l’argent puisqu’il n’y a pas de décompte final, dans ce service ? Que je fonde ma propre Église ? J’ai sacrifié toute ma jeunesse au service de l’Église et personne ne peut m’enlever cette soutane. Sinon, nous allons aussi demander au pape de suspendre ceux d’entre eux qui ont des enfants ».
Et d’ajouter avec une gestuelle désignant la calotte d’un évêque, « J’en connais un qui en a quatre ».
Suspendu provisoirement par l’épiscopat de RD-Congo, ce prêtre avait été rétabli par la suite sans que le problème posé ne trouve des solutions durables, notamment la question de la réinsertion des prêtres renvoyés.
Il faut rappeler aussi que les plus hautes autorités de l’Eglise catholique, dont le pape François, ont participé, jeudi 17 février 2022, à un symposium sur le sacerdoce organisé au Vatican jusqu’à samedi.
Le registre de la théologie fondamentale choisi par ses organisateurs n’avait pas exclu les questions brûlantes comme celle du célibat obligatoire des prêtres, que certains, y compris de hauts prélats, souhaiteraient voir devenir facultatif.
Thierry Mfundu/CONGOPROFOND.NET
There is no ads to display, Please add some