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Kaniama Kasese : Le Général Kasongo Kabwik accuse des politiques de tenter de manipuler l’opinion en exhumant une vieille vidéo ! ( Interview) 

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Le Commandant du Service national, le Général Major Jean-Pierre Kasongo Kabwik, est monté au créneau pour balayer d’un revers de la main les fausses accusations d’une maltraitance infligée aux jeunes recrus sur le site du Centre d’encadrement de Kaniama-Kasese dans la province du Haut-Lomami. Au cours de cette interview, il a fait savoir que la vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux remonte en novembre 2020 après l’arrivée de la première vague de 650 ex kuluna au Centre d’encadrement de Kaniama Kasese. « Après vérification, il s’avère qu’ils ont été effectivement fouettés parce qu’ils étaient allés voler dans les champs des paysans qui avoisinent le Centre de formation et précisément dans le champ de l’ancien Gouverneur de Haut-Lomami, M. Masangu. C’est lui qui s’était plaint au niveau du Centre contre les bâtisseurs accusés d’avoir volé du manioc et du maïs. Et le commandant de l’unité (de la toute première vague qui était partie en novembre 2020) avait estimé qu’il fallait les sanctionner…», a expliqué le Général Major Jean-Pierre Kasongo Kabwik. Interview.

 

Général major Jean-Pierre Kasongo Kabwik, commandant du Service national, nous avons vu une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle les enfants que vous encadrez sont frappés très mal. Qu’y a-t-il comme problème ? Y ont-ils été amenés pour  souffrir être torturés ?

Général-Major Kasongo Kabwik : cher frère, nous ne pouvons pas appeler cela “torture”. C’est vrai que cette vidéo je l’ai vue aussi à travers une personne qui me l’a transférée. On y voit des gens en tenue de Service national entrain de tabasser des enfants et c’est la première fois que je voie cette vidéo ; alors entant que responsable, j’étais obligé de vérifier auprès de mes services ici à Kinshasa, à Kaniama Kasese parce qu’en regardant la vidéo, c’était réellement à Kaniama Kasese.

En vérifiant, j’ai eu une réponse: cette vidéo n’est pas actuelle, ça date de longtemps depuis novembre 2020.

Comment vous pouvez dire que cette vidéo est de 2020 ?

Si vous regardez dans la vidéo, il y a des images des bâtisseurs et derrière eux, il  y a leurs vieilles maisons provisoires.  C’était comme des bâches. Mais depuis décembre, ces maison ont été détruites, car les pensionnaires ont actuellement des maisons en matériaux durables.  Nous les avons détruites à la fin de l’an 2020 ; et cette image c’était avant décembre 2020. On les avait identifiées ainsi.

Alors pourquoi on les frappe ? J’ai vérifié et on m’a dit que ces enfants quand ils sont partis à Kaniama Kasese, ont voulu recommencer leur sale boulot de kuluna, cherchant à voler des vaches et autres choses.

Nous savons tous que les autorités de Lubumbashi étaient contre cette idée d’amener les kulunas à Kaniama Kasese de peur que l’insécurité quitte Kinshasa vers ce coin.

Après quelques jours, on nous a informé qu’ils ont tous fui à Lubumbashi, Kolwezi et Likasi et d’autres même ont témoigné qu’ils ont étés tués et de notre côté nous avons compris que c’était de la manipulation politique.

Nous, nous ne sommes pas des politiciens mais des soldats et nous travaillons conformément aux règlements et aux consignes que nous avons. Donc nous ne pouvons pas faire ce genre de choses. Ils sont partis dans les champs d’un gouverneur volant des maïs, des maniocs et autres choses. Et leur chef a entendu cela. Il les a mis en garde disant qu’ils sont là pour une formation et non pour voler, avec l’idée de les redresser et les remettre sur la bonne voie. Voilà, ils ont étés frappés pour montrer aux autres de ne plus faire la même bêtise.

Vous imaginez la première et la deuxième vague ont commis ce même acte. Ils voulaient tout détruire. Ceci l’a poussé à prendre des décisions pour qu’ils soient chicotés. Si vous regardez dans la vidéo, vous verrez qu’ils ont porté des habits avec des griffes “PB” qui veut dire “Police Bâtisseur”.

En dehors de la sécurité, nous avons voulu faire confiance à 4 d’entre eux pour qu’ils soient des policiers de leur unité afin de nous aider avec la discipline. Ce sont eux qui tapent sur leurs amis. Ce n’est pas les soldats ni d’autres agents de Service National. Mais à ma grande surprise, je suis étonné de l’ampleur que ce problème prenne jusqu’au point de parler de “torture” !

Il ne faut pas confondre “punition” avec “torture”. Ça, nous on l’appelle “punition du corps”. Alors c’est leur chef qui a jugé bon de m’en parler pour dire ils sont encore au début et qu’il n’y a pas moyen de les envoyer à l’auditorat militaire vu qu’ils n’ont pas encore étudié les règlements militaires.  Il s’agissait des circonstances atténuantes pour eux.

Ils ont reçu à chacun 15 fouets et personne n’est morte de ces coups. C’est l’esprit d’équipe. Il y a des choses qui se font que les civils ne connaissent même pas, car on ne peut pas tout dire.

Pourquoi faire ressortir cette vidéo ? Car c’est interdit de prendre des vidéos ni encore moins les photos dans une formation militaire. On ne sait pas si on avait des infiltrés à l’intérieur pour salir l’image de notre structure.

Ce ne sont pas les enfants qui viennent de Lualaba ?

Non non ! C’est faux ! Cette image date de longtemps et les gens commencent à les présenter comme des enfants de Lualaba, afin de faire croire que c’est le gouverneur Fyfy Masuka a envoyé les enfants pour qu’ils souffrent. Objectif poursuivi: faire soulever les habitants de Kolwezi et créer des désordres.  Apparemment, il y a un politicien qui veut entrer dans notre travail. Et là, nous ne sommes pas contents. Nous allons nous tenir contre toute personne politique qui voudra s’intégrer corps et âme dans ce travail.

Le chef de l’État nous a confié ces enfants pour les discipliner. Mais pourquoi ne veut-on pas qu’on encadre les jeunes de Kolwezi ? Ils ont quelle intention ? La politique a trop de choses. Comment insistent-ils de voir les enfants quitter Kolwezi pour aller à Kaniama Kasese ? Ils sont en train de préparer quelque chose ?

Nous, en tant que Service National, nous encadrons ces enfants très bien. En plus de cela, ils ont fini leur formation depuis janvier et ne sont plus à Kaniama Kasese. Ils sont partis librement partout. Ils construisent des écoles, des dispensaires, etc. Aussi, ils entretiennent des champs provoquant la joie pour toutes les personnes. Vous avez suivi leurs témoignages avec des preuves.

Il faut avoir un mauvais cœur pour publier de pareille vidéo de manière sélective, tout en prenant soin de cacher l’autre partie où l’on voit leur chef entrain de les conseiller.

Laissez les enfants être là où ils sont entrain d’évoluer dans le droit chemin ! Arrêtez de mettre vos problèmes dans notre service ! Nous n’arrêtons personne car ce n’est pas notre boulot.

Pourquoi dans d’autres provinces il n’y a pas eu ce problème ? Seulement au Lualaba ? Pourquoi ne veulent-ils pas que ces enfants partent en formation ? Qu’est-ce qu’ils cachent ? Bientôt, ils vont se réjouir. Demain, ils auront honte de nous dire merci, les gens de Lualaba. J’aimerai voir un jour leur courage car ils sont les premiers à pleurer pour l’insécurité et le chef de province veut trouver une solution, on parle du n’importe quoi !

J’espère qu’un jour, ils prendront le courage de remercier le gouverneur de province ou Service National, car bientôt ils vont finir leur formation et ils les verrons très bien.

Nous regrettons du fait que cette vidéo réapparaît, une fois de plus, pour attiser le feu dans le Lualaba. Arrêtez ces choses et laissez l’armée faire son travail. Nous regrettons et nous disons : ” non à ça !”

Interview TOP CONGO retranscrite par Benjamin Kapajika/CONGOPROFOND.NET


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Le tribalisme institutionnel en RDC : un frein majeur au développement national

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La République Démocratique du Congo (RDC), pays d’une immense diversité ethnique et culturelle, fait face à un défi de taille : le tribalisme institutionnel. Ce phénomène, s’est amplifié ces dernières années et constitue un obstacle majeur au développement harmonieux du pays. Notre analyse se penche sur la manière dont cette pratique s’est enracinée dans les sphères religieuses et académiques, deux piliers essentiels de la société congolaise.

L’héritage colonial et ses répercussions actuelles

L’histoire de la RDC est profondément marquée par son passé colonial. La stratégie du “diviser pour régner” employée par les autorités belges a laissé des cicatrices durables dans le tissu social du pays. Cette politique a exacerbé les divisions ethniques, créant un terrain fertile pour le tribalisme qui persiste jusqu’à aujourd’hui.

Les données démographiques, bien qu’anciennes, témoignent de la complexité ethnique du pays. Le dernier recensement officiel, datant de 1984, dénombrait plus de 350 groupes ethniques distincts. Cette diversité, qui pourrait être une source de richesse culturelle, est souvent instrumentalisée à des fins politiques et économiques.

Les communautés religieuses : un miroir des divisions ethniques

Les grandes communautés religieuses de la RDC, notamment les églises évangéliques, sont au cœur de cette problématique. Des observations sur le terrain et des analyses de la composition des organes de direction de ces institutions révèlent une tendance inquiétante à la surreprésentation de certains groupes ethniques.

Prenons l’exemple de la Communauté Baptiste du Centre de l’Afrique (CBCA), une institution majeure dans l’est du pays. Bien qu’opérant dans une région multi-ethnique, la composition de ses instances dirigeantes semble favoriser de manière disproportionnée les membres d’une ethnie particulière.

De même, la Communauté Presbytérienne de Kinshasa (CPK), qui se veut une église nationale, présente une structure de leadership qui reflète une forte concentration régionale, avec une majorité de ses cadres supérieurs provenant d’une seule province.

Ces pratiques, loin d’être isolées, semblent être répandues dans de nombreuses institutions religieuses à travers le pays. Elles soulèvent des questions importantes sur l’inclusivité et l’équité au sein de ces communautés, censées promouvoir l’unité et l’égalité.

Le monde académique : reproduction des schémas tribaux

Le secteur de l’enseignement supérieur n’échappe pas à cette dynamique. Des observations dans plusieurs universités majeures du pays, tant publiques que privées, mettent en lumière des schémas similaires de favoritisme ethnique.

L’analyse de la composition du corps professoral et des postes administratifs dans certaines institutions révèle une surreprésentation flagrante de certains groupes ethniques. Cette situation est particulièrement prononcée dans les universités régionales, où le corps enseignant et l’administration reflètent souvent la composition ethnique locale, au détriment de la diversité nationale.

Cette pratique a des conséquences graves sur la qualité de l’enseignement et de la recherche. Elle limite la diversité des perspectives, freine l’innovation et perpétue un système où le mérite est souvent secondaire par rapport à l’appartenance ethnique.

Impact sur le développement national

Les répercussions du tribalisme institutionnel vont bien au-delà des murs des églises et des campus universitaires. Elles affectent profondément le développement économique et social du pays dans son ensemble.

Les indicateurs de développement placent systématiquement la RDC parmi les pays les moins avancés. Selon l’Indice de Développement Humain, la RDC se classe régulièrement dans le dernier quart du classement mondial. Bien que de nombreux facteurs contribuent à cette situation, le tribalisme institutionnel joue un rôle non négligeable en entravant la méritocratie et l’allocation efficace des ressources humaines.

Dans le secteur privé, des enquêtes menées auprès d’entrepreneurs révèlent que la discrimination basée sur l’origine ethnique reste un obstacle majeur dans l’accès aux opportunités d’affaires et aux financements. Cette situation freine l’innovation et la croissance économique, privant le pays de talents et d’idées qui pourraient contribuer à son développement.

Le jeu dangereux des alliances politiques

L’analyse des nominations à des postes clés au sein des institutions religieuses et académiques révèle souvent des coïncidences troublantes avec les changements politiques au niveau national ou provincial. Ces observations suggèrent l’existence d’un système d’échange de faveurs entre certaines communautés religieuses, des universités et le pouvoir politique.

Ce système de clientélisme basé sur l’appartenance ethnique perpétue un cercle vicieux où le mérite et les compétences sont relégués au second plan. Il contribue à maintenir en place des structures de pouvoir qui ne reflètent pas la diversité du pays et ne servent pas nécessairement ses intérêts à long terme.

Vers des solutions : initiatives et perspectives

Face à ce constat, des voix s’élèvent dans la société civile congolaise pour demander un changement. Des propositions émergent, telles que l’instauration de quotas ethniques dans les institutions publiques et parapubliques pour garantir une représentation équitable de toutes les communautés.

Certaines universités ont commencé à mettre en place des programmes visant à promouvoir la diversité ethnique au sein de leur corps enseignant et étudiant. Bien que ces initiatives soient encore à leurs débuts, elles représentent un pas dans la bonne direction.

L’inclusion : un défi pour l’avenir de la RDC

Le tribalisme institutionnel en RDC est un phénomène complexe, profondément enraciné dans l’histoire et la culture du pays. Son éradication nécessitera des efforts concertés de la part de tous les acteurs de la société congolaise.

La lutte contre cette pratique est essentielle pour l’avenir du pays. Elle est indispensable pour garantir l’égalité des chances pour tous les Congolais, indépendamment de leur origine ethnique, et pour permettre au pays de tirer pleinement parti de la richesse de sa diversité.

Le chemin vers une société plus égalitaire et méritocratique sera long, mais il est crucial pour la cohésion nationale et le développement durable du pays. Les années à venir seront déterminantes pour voir si la nation congolaise saura relever ce défi et transcender ses divisions pour construire un avenir commun prospère.

Franck Tatu


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Bientôt le magazine CONGO PROFOND dans les kiosques à journaux : Simplicité, Pertinence et Découverte