Connect with us

À la Une

Kabalo sous tension : Le « Grand Roi Divin » Mukungubila accuse Kabila d’orchestrer une insurrection à travers les Twa

Published

on

Un parfum de crise flotte de nouveau sur le territoire de Kabalo, dans la province du Tanganyika. Le « Grand Roi Divin » Joseph Mukungubila Mutombo accuse ouvertement l’ancien président Joseph Kabila (qu’il continue de désigner sous son nom d’état civil « Hyppolite Kanambe ») de fomenter une nouvelle insurrection armée dans cette région sensible du sud-est de la République Démocratique du Congo.

Dans une déclaration au ton messianique publiée sur son site officiel, Joseph Mukungubila dénonce ce qu’il qualifie d’« infamie en gestation » : une opération de manipulation politique et militaire dirigée, selon lui, par Mbuyu Luyongola, ancien ministre et proche collaborateur de Joseph Kabila. Cet homme originaire de Kabalo est accusé d’avoir distribué de l’argent à des groupes Twa (Pygmées) pour les inciter à s’insurger contre les populations bantoues locales.

« C’est un fils du terroir qui a vendu sa conscience aux Rwandais, et particulièrement à Kanambe, qui continue à lui faire miroiter l’argent du sang », accuse Mukungubila, dénonçant ce qu’il considère comme une tentative de replonger la région dans un cycle de violences interethniques déjà meurtrier par le passé.

La rhétorique de Mukungubila, teintée de références bibliques et d’un messianisme assumé, fait écho à ses précédentes prises de position : dénonciations de l’influence rwandaise sur les institutions congolaises, condamnation des massacres passés, appel à une restauration divine de la souveraineté du pays. Il affirme détenir « des preuves documentées » de ces tentatives d’insurrection, qu’il promet de transmettre aux autorités judiciaires.

Dans un passage poignant, le Grand Roi Divin Mukungubila rappelle les massacres de 2016 à Kisala, où plusieurs membres de sa propre famille auraient été tués lors d’attaques attribuées aux Twa. Il accuse Mbuyu Luyongola de cynisme en étant revenu plus tard « demander à voir les lieux du massacre », qu’il aurait voulu documenter pour ses supérieurs.

Mais plus préoccupante encore est l’accusation portée contre l’ancien président Kabila lui-même, que Mukungubila soupçonne d’avoir visité en secret des éleveurs armés rwandais installés dans le secteur de Kakuyu, toujours dans le territoire de Kabalo. Ces éleveurs, détenteurs selon lui de documents officiels de transhumance délivrés par les autorités du Sud-Kivu, seraient en réalité des agents infiltrés venus préparer un nouveau conflit armé dans le Grand Katanga.

L’objectif ? Saboter les efforts de paix, avance Joseph Mukungubila, notamment ceux soutenus par les États-Unis et consolidés, selon lui, par un récent accord signé à Washington, un processus qu’il dit soutenir « publiquement, contre vents et marées ».

Appel à la justice

Dans un ton solennel, Joseph Mukungubila en appelle directement au président Félix Tshisekedi et aux institutions judiciaires pour l’arrestation de Mbuyu Luyongola et pour une enquête rigoureuse sur les agissements des autorités provinciales ayant facilité l’installation de ces éleveurs « rwandais« . Il insiste : « La RDC a déjà trop saigné. Il est temps que les traîtres répondent de leurs actes. »

Un climat politique explosif

Ces accusations surviennent dans un contexte politique déjà tendu dans l’est et le sud-est du pays, où la question des violences intercommunautaires entre Bantous et Twa reste un point chaud. Les autorités n’ont pas encore réagi officiellement à la déclaration de Mukungubila. L’ancien président Kabila, aujourd’hui très discret, n’a jamais répondu publiquement aux nombreuses accusations de collusion avec le Rwanda portées contre lui par ses détracteurs.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET 

 

À la Une

Décès d’Aaron Muyenga : Un baobab de l’entrepreneuriat congolais s’est éteint

Published

on

Ancien président de la COPEMECO et du DCMP, Aaron Muyenga, figure emblématique de l’entrepreneuriat congolais et propriétaire du Dancing Club Auberge à Lemba, est décédé ce matin. Il laisse derrière lui un héritage marqué par le travail, la foi et l’engagement pour le développement du Congo.

Le monde des affaires et du sport congolais est en deuil. Aaron Muyenga, ancien président national de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises du Congo (COPEMECO) et de la Fédération des Entreprises du Congo (FELECO), s’est éteint ce matin, après une longue lutte contre la maladie. Entrepreneur visionnaire, homme de foi et patriote convaincu, il a marqué de son empreinte plusieurs secteurs de la vie nationale.

Un bâtisseur au service des PME

Véritable artisan de la promotion des petites et moyennes entreprises, Aaron Muyenga s’est illustré par son engagement constant en faveur de l’autonomie économique et de l’entrepreneuriat local.
Sous sa présidence, la COPEMECO a connu un élan nouveau dans la défense des intérêts des entrepreneurs congolais.
« C’était un homme de conviction, toujours à l’écoute, animé par la volonté de voir émerger une classe moyenne nationale forte », témoigne Georges Bukasa Tshienda, lui-même ancien président de la COPEMECO.

Le promoteur du Dancing Club Auberge

Propriétaire du Dancing Club Auberge, situé à Lemba, Aaron Muyenga avait aussi contribué à dynamiser la vie sociale et culturelle de Kinshasa. Ce lieu emblématique, devenu au fil des années une véritable institution, témoigne de son sens de l’innovation et de son désir de créer des espaces de convivialité pour la population kinoise.

Un dirigeant respecté du football congolais

En parallèle de ses activités économiques, Aaron Muyenga avait présidé le Daring Club Motema Pembe (DCMP), club mythique de la capitale.
Sous sa direction, le club vert et blanc avait connu un regain de stabilité et de discipline administrative.
« Le président Muyenga restera dans nos mémoires comme un homme intègre, passionné et dévoué à la cause du sport congolais », confie un ancien dirigeant du DCMP.

Un homme de foi et de résilience

Malgré la maladie, Aaron Muyenga n’a jamais cessé de servir. Porté par sa foi chrétienne, il voyait dans chaque défi une occasion de grandir et de se rapprocher de Dieu.

« J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi » (2 Timothée 4:7-8), aimait-il rappeler à ses proches, comme une profession de foi et un message d’espérance.

Un modèle pour la jeunesse

Père spirituel et mentor pour de nombreux jeunes entrepreneurs, il prônait le travail, la discipline et la persévérance comme clés de la réussite. « Il croyait profondément que la jeunesse congolaise pouvait transformer le pays, à condition de croire en elle-même », souligne un jeune entrepreneur de Lemba, ému.

Un héritage vivant

Aaron Muyenga laisse l’image d’un patriote engagé, d’un homme d’action et d’un serviteur de la nation.
Sa vie témoigne qu’on peut réussir tout en restant proche de son peuple, fidèle à ses valeurs et à sa foi.

Que la terre de nos ancêtres lui soit douce, et que son âme repose en paix.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET 

Continue Reading