Justice
Justice : Imbroglio dans le processus de traitement des dossiers des nouveaux magistrats 2024

Cela fait plus d’une année et demi depuis que le recrutement des 5000 magistrats pour combler le vide et la carence dans la magistrature au pays de Lumumba et cela afin de rendre réel la notion de l’État de Droit, telle que prônée par le président de la République.
Si après plus de 9 mois d’attente, le premier lot de 2500 « Magistrats 2023 » a été finalement formé et affecté dans des conditions pénibles ( manque des frais de déplacement et des frais d’installation); le deuxième lot, quant à lui, est toujours en attente.
En effet, c’est depuis le 13 novembre 2023 qu’un Communiqué Officiel N°20/SPCSM/PM/2023 les avait appelés à Kinshasa pour un contrôle physique de deux semaines, soit du 22 novembre au 06 décembre 2023.
Si dans le communiqué il était bien précisé qu’après le contrôle chaque candidat magistrat devra regagner son domicile habituel, il faut noter, cependant, que ces nouveaux futurs animateurs de la justice n’ont reçu, depuis lors, aucune suite sur la liste des contrôlés, moins encore être mis au courant quant au chronogramme de la suite de leur processus jusqu’à leur nomination par le président de la République.
Ces futurs magistrats, appelés aussi M24, évoquent la notion de deux poids deux mesures car leurs anciens collègues, devenus aujourd’hui magistrats n’ont fait rien de spécial pour arriver là où ils sont aujourd’hui pourtant, ils ont tous passés le même concours et réussi ensemble.
Ainsi, ces magistrats M24 demandent au président de la République, en sa qualité de magistrat suprême du pays et au Conseil Supérieur de la Magistrature, de prendre leur dossier en main afin d’accélérer le processus de nomination et qu’ils ne puissent pas continuer à être pénaliser au détriment de autres.
Elyane Mukuna Muvuba/CONGOPROFOND.NET
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Actualité
22 mois d’emprisonnement à Makala : Le douloureux film de l’arrestation de Mike Mukebayi

La récente libération de plusieurs opposants politiques en République démocratique du Congo, dont Mike Mukebayi, a ravivé les interrogations sur les circonstances de leur arrestation et leur détention prolongée. Député provincial de Kinshasa et fervent opposant au régime en place, Mike Mukebayi est revenu sur les événements ayant conduit à son incarcération, dénonçant ce qu’il qualifie « d’arrestation illégale et arbitraire ».
En effet, raconte-t-il, tout a commencé le samedi 20 mai 2023, lors d’une marche organisée par l’opposition. Aux côtés de figures politiques comme Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Delly Sesanga, Mike Mukebayi participait à cette manifestation qui s’est soldée par une répression brutale.
Selon lui, la police a fait usage d’une force excessive, allant jusqu’à frapper des manifestants, dont un enfant. Les images de cette répression ont largement circulé sur les réseaux sociaux.
Dans les jours qui ont suivi, Mike Mukebayi a été invité sur le plateau du journaliste Louis-France Kuzikeza pour dénoncer les violences subies par les opposants au régime Tshisekedi. C’est après cette interview qu’il aurait reçu des pressions. » Georges Kapiamba, activiste des droits de l’homme aujourd’hui proche du pouvoir, a tenté de me rencontrer à travers la médiation du journaliste Louis France Kuzikeza. Refusant toute compromission, j’ai décliné l’invitation, lui affirmant que j’assume pleinement mes déclarations publiques« , a-t-il indiqué à l’émission Libre Opinion sur CML 13 TV.
Le lendemain, dimanche soir, alors qu’il discutait devant chez lui avec son collaborateur Jimmy Kalala, des hommes armés surgissent et lui annoncent son arrestation. Face à cette interpellation soudaine, il s’insurge : « On ne peut pas arrêter quelqu’un comme ça ! Nous sommes dimanche, nous sommes la nuit, et je n’ai reçu aucun mandat d’arrêt ».
Ses voisins et sa famille accourent, mais les agents le forcent à monter dans une pick-up. Dans ce véhicule, témoigne-t-il, il a subi immédiatement des coups violents et des insultes. » J’ai été frappé et insulté par mes ravisseurs m’accusant d’être un « député corrompu par Katumbi ». Après 2h30 de route, je suis conduit à un lieu inconnu, avant de me voir cagoulé pour éviter que je ne reconnaisse mes geôliers ou mon lieu de détention…« , a-t-il ajouté.
Lorsqu’on lui retire enfin la cagoule, il se rend compte qu’il se trouve au Casier judiciaire. On lui annonce qu’il devra y passer la nuit avant d’être entendu le lendemain. Le matin venu, il entend des conversations entre le président du Casier judiciaire au téléphone et un quidam : « Pourquoi venez-vous me déposer cette personne qui parle trop ? Venez plutôt les récupérer, je ne veux pas de problème…».
En début d’après-midi du même jour, il est transféré au parquet près la Cour d’appel. C’est là où il constate alors une irrégularité flagrante : » Sans avoir été auditionné, sans billet de transfert, la Cour de cassation est déjà prête pour m’envoyer directement à la prison de Makala« .
Une dame du parquet a soulevé également cette anomalie, demandant le procès-verbal de l’audition, document essentiel prouvant qu’il a été entendu par la justice. Mais un appel téléphonique en sa présence change brusquement la donne :
» Elle reçoit un coup de fil et, sans plus discuter, elle signe le document autorisant mon transfert à Makala !« .
Emmené à la prison centrale de Makala, Mike Mukebayi est placé au Pavillon 1, réservé aux détenus jugés pour des infractions graves. Il se bat ensuite juridiquement, avec l’aide de ses avocats, pour contester cette arrestation qu’il considère comme illégale.
Il est accusé de « détention en flagrance », une notion floue qu’il conteste fermement, car aucun élément concret ne justifie son arrestation brutale et son maintien en détention prolongée.
« Même aujourd’hui, je ne sais pas quelle flagrance j’ai commise pour mériter une telle détention », s’interroge Mike Mukebayi.
Son combat judiciaire se poursuit jusqu’à sa récente libération conditionnelle, intervenue le 1er mars 2025, sur décision du ministre de la Justice, Constant Mutamba.
Dorcas Mwavita/CONGOPROFOND.NET
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