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Joseph Kabila : L’ombre d’un passé qui refuse de s’éteindre

À Addis-Abeba, l’ancien président Joseph Kabila s’illustre dans une danse politique qui frôle l’indécence. Comme un revenant d’un autre temps, il semble vouloir rappeler à tous ses troupes, laissant présager un retour en force sur la scène politique congolaise. Ce n’est pas juste une question de consultation ou de sage avis sur la situation de la République Démocratique du Congo (RDC), mais bien un coup de théâtre qui pourrait se transformer en un véritable cauchemar pour un peuple qui aspire à l’authenticité et au renouveau.
Il est certes légitime qu’un ancien président, fort de ses années à la tête de l’État, souhaite partager son expérience. Mais qu’on ne s’y trompe pas : ce n’est pas un simple retour au débat public qu’il cherche, mais un retour au pouvoir, à travers la modification d’une constitution qui lui ouvrirait les portes d’une énième présidence. Qui pourrait vraiment croire que le peuple congolais voterait pour celui qui a orchestré sa descente aux enfers pendant près de deux décennies ? Ce serait un suicide politique, un acte de masochisme collectif.
L’ironie de la situation frôle le tragique. Les mêmes figures qui ont plongé le pays dans l’imbroglio de la corruption, de l’inefficacité et de la répression osent aujourd’hui se poser en sauveurs. Qu’est-ce qui a changé en presque cinq ans ? Les cicatrices laissées par leur règne sont encore béantes. Les promesses non tenues, les espoirs déçus, et les rêves brisés hantent les rues de Kinshasa, mais Kabila semble penser qu’un retour sur le devant de la scène pourrait être perçu comme un acte de rédemption.
Il est vrai qu’aucune voix ne devrait être étouffée dans le débat national. Mais reprendre ceux qui nous ont conduits à ce point de non-retour serait une erreur monumentale. Ce serait comme redonner les clés du royaume à ceux qui l’ont mis en cendres. La RDC mérite mieux que de voir son histoire se répéter comme un mauvais film où les mêmes acteurs reviennent, tout en espérant un dénouement différent.
La tentative de Kabila de revenir dans le jeu politique n’est rien d’autre qu’une farce tragique. Le peuple congolais, armé de sa mémoire collective et de son désir de changement, ne doit pas céder à cette tentation pernicieuse. À l’aube de 2028, la vraie question est : qui choisissons-nous d’être ? La réponse se trouve non pas dans le passé, mais dans l’avenir que nous souhaitons construire ensemble.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR
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Lubumbashi : D’anciens Kulunas fabriquent 2.100 bancs pour les écoles de Katuba et du camp Vangu

Un geste hautement symbolique pour l’avenir de la jeunesse du Haut-Katanga. Le lieutenant-général Jean-Pierre Kasongo Kabwik a procédé ce jeudi à la remise officielle de 2.100 bancs-pupitres destinés à deux écoles emblématiques de la ville : l’Athénée de Katuba (1.700 bancs) et le complexe scolaire du camp Vangu (400 bancs), réservé aux enfants des militaires.
Particularité de cette action : ces bancs ont été entièrement fabriqués par d’anciens Kulunas, jeunes autrefois livrés à la délinquance urbaine, aujourd’hui réinsérés grâce au programme du Service National de Kabulameshi.
Formés à la menuiserie, à la discipline et au travail, ces jeunes deviennent les acteurs d’un changement concret, contribuant directement à l’amélioration des conditions d’apprentissage de milliers d’élèves.
« Ce que nous voyons ici est le fruit d’une vision présidentielle claire : offrir une éducation de qualité à tous les enfants du Congo et donner une seconde chance à notre jeunesse », a salué le lieutenant-général Kasongo Kabwik lors de la cérémonie.
Cette initiative s’inscrit dans la continuité du programme de gratuité de l’enseignement impulsé par le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Commandant suprême des FARDC. Par cette action, l’État renforce son rôle de protecteur et d’éducateur, jusqu’au cœur même des écoles militaires.
« Nos enfants méritent des conditions d’étude dignes. Le développement n’est pas un luxe, c’est un droit et ce droit commence toujours sur un banc d’école », a rappelé un cadre du Service national.
À travers ces bancs sortis des ateliers de Kabulameshi, c’est toute une philosophie de réinsertion et de reconstruction nationale qui prend forme : celle d’un État qui ne renonce ni à sa jeunesse ni à son avenir.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET