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Haut-Uéle : l’Asadho accuse Nangaa et Afounde Sumbu de détournement des fonds ETDs
La saga judiciaire qui se déroule à Isiro chef-lieu de la Province du Haut-Uélé est loin de connaitre un répit. Il y a donc un rebondissement dans le dossier de détournement des fonds des ETDs (Entités Territoriales Décentralisées).
L’ASADHO (l’Association Africaine pour la Défense de Droit de l’Homme) ne lâche pas la prise.
En effet, le 13 juillet 2020, l’ASADHO a remis au procureur général près la cours de cassation à Kinshasa les pièces du dossier de la dénonciation du détournement présumé des fonds de la redevance minière destinés aux EDTs de Watsa et Faradje dans la Province du Haut-Uélé. Ce dossier est composé de l’ordre de mission établi par l’inspecteur provincial de la territoriale et autres reçus de paiement , de la lettre et des reçus émis par la société IOB ( Inter Oriental Bulder) en charge de la réhabilitation des routes, de la lettre des députés provinciaux, de la lettre de l’inspecteur provincial de la territoriale, de la note de perception de 10%, du contrat de travaux de réhabilitation de la route Tadu-Faradje, de la lettre du procureur général et de la lettre de la coordination de la société civile.
L’ASADHO espère que cette fois-ci, on assistera à la mise en accusation des personnalités épinglées dans ce détournement présumé de l’argent de la communauté. Il s’agit principalement du gouverneur Christophe Nangaa et du président de l’Assemblée Provinciale, Afounda Sumbu.
Pour rappel, ce dossier du soupçon de détournement dans la gestion des Entités Territoriales Décentralisées (ETDs) date du mois d’avril 2020.
Les chefs coutumiers (qui sont les responsables des ETDs) étaient auditionnés les uns après les autres. Au centre du soupçon du scandale du détournement se trouve la société IOB (Inter Oriental Bulders) qui devrait s’occuper de la réfection de la route RN 26 et autres.
L’ASADHO a exigé à l’époque l’ouverture d’une action judiciaire à l’encontre de Christophe Baseane Nangaa gouverneur et de Afounde Sumbu président de l’Assemblée provinciale pour leur implication présumée dans la dilapidation des fonds de 15% de la redevance minière destinée au développement des Entités Territoriales Décentralisées (ETDs). Les deux personnalités auraient récupéré, avec l’appui de certains élus de cette province auprès des responsables des ETDs des sommes d’argent allant jusqu’à 100.000 $ en contrepartie d’une promesse fallacieuse de bloquer tout contrôle parlementaire sur ces fonds.
Les Hautueliens espèrent que l’Etat de droit, cheval de bataille du président Félix Tshisekedi Tshilombo, sera de stricte application sur ce dossier comme c’est le cas ailleurs partout dans le pays.
Njila Mule/CONGOPROFOND.NET
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« La dernière nuit du Raïs » : Israël Tshipamba électrise Kinshasa avec une fresque théâtrale sur la chute du pouvoir
Ce vendredi 7 novembre 2025 à 20h30, le rideau est tombé sur une tournée artistique intense : après une semaine de représentations à Ouagadougou, l’acteur et metteur en scène congolais Israël Tshipamba, également Directeur artistique du Tarmac des Auteurs, a offert au public kinois deux représentations exceptionnelles de son spectacle « La dernière nuit du Raïs », clôturant ainsi une série théâtrale saluée à travers la région.
Adaptée du roman éponyme de Yasmina Khadra, la pièce, mise en scène par Leatitia Ajanohun et portée par la musique originale d’Amoureux Kimpioka, plonge le spectateur dans l’intimité crépusculaire d’un dictateur face à sa chute imminente. Dans un monologue haletant, empreint de lucidité et de désespoir, le “Raïs” se débat avec sa conscience, revisite ses illusions de grandeur et affronte le vide de son propre pouvoir.
La performance d’Israël Tshipamba, à la fois sobre et incandescente, a été saluée pour sa force émotionnelle et sa capacité à incarner la complexité tragique d’un homme déchu.
Présentée du 25 au 30 octobre à l’Espace Gambidi de Ouagadougou, l’œuvre a rencontré un accueil enthousiaste du public burkinabé et des critiques théâtrales, qui ont mis en avant la cohérence esthétique et la profondeur du propos. À Kinshasa, le Tarmac des Auteurs a fait salle comble pour la clôture de la tournée, rassemblant artistes, étudiants et passionnés de théâtre venus vibrer au rythme de ce drame politique et humain.
La direction du Tarmac a souligné que cette tournée illustre la vocation régionale et internationale de l’institution, qui œuvre à faire rayonner la création théâtrale congolaise au-delà des frontières.
Fort de ce succès, « La dernière nuit du Raïs » devrait prochainement connaître de nouvelles dates de diffusion sur le continent africain et en Europe, confirmant Israël Tshipamba comme l’une des voix majeures du théâtre contemporain congolais.
Tim Katshabala
