Actualité
Haut-Katanga : Judith Suminwa est arrivée à Lubumbashi pour la clôture de la DRC Mining Week, une étape clé pour la vision 2025-2030
La première ministre de la République démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka, est arrivée, ce samedi 14 juin 2025, à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, pour la clôture de la 20ᵉ édition de la DRC Mining Week. Cet événement majeur, axé cette année sur les infrastructures et la sécurité énergétique, constitue une plateforme essentielle pour le développement du secteur minier en RDC.
«À Lubumbashi, la première ministre participera à des discussions autour de la « Mining Roadmap 2025-2030 », mettant en avant l’industrialisation par la transformation locale des minerais et la promotion de partenariats public-privé (PPP) pour les infrastructures énergétiques. La DRC Mining Week demeure un rendez-vous incontournable pour les acteurs du secteur minier, facilitant échanges et collaborations», rapporte sa cellule de communication.
Ce forum, réunissant plus de 11 000 participants de 50 pays et 280 exposants promet 2 annonces majeures : la création d’un fonds dédié aux infrastructures minières, cofinancé par Standard Bank, et la ratification de contrats énergétiques avec des consortiums internationaux. «Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG 2024-2028), qui prévoit notamment la renégociation du contrat Sicomines et le développement de 12 000 km de routes stratégiques», a-t-elle indiqué.
Cette clôture intervient à un moment crucial, alors que le Gouvernement structure sa politique minière autour de trois axes : l’industrialisation par la valeur ajoutée, la sécurisation énergétique et l’intégration territoriale. Les discours de la Première Ministre devraient esquisser les grandes orientations pour les dix prochaines années, notamment en matière de révision du code minier et de redistribution des revenus issus de l’exploitation.
Pour rappel, la cheffe du gouvernement revient de Kolwezi, dans la province du Lualaba, où elle a pris part à la 12ᵉ Conférence des gouverneurs, dont elle est vice-présidente, sous le leadership du Président Félix Tshisekedi. Cette rencontre a permis d’aborder des enjeux cruciaux liés à la gouvernance locale et au développement régional, montrant l’engagement du Gouvernement en faveur d’une gestion efficace des ressources.
La rédaction
Actualité
Kisangani : Quand les victimes de la guerre de 6 jours se rebellent contre la corruption au FRIVAO
Un quart de siècle après le drame, les survivants handicapés refusent le silence et interpellent l’État sur la justice qui leur échappe encore._
Sous le soleil pesant de la Tshopo, ce week-end, ils sont venus, béquilles et cicatrices en avant, porter une même plainte, celle de la dignité bafouée. Les victimes de la guerre de 6 jours, ce conflit sanglant de juin 2000 qui avait opposé les armées rwandaise et ougandaise au cœur de Kisangani, ne demandent plus la pitié. Elles réclament des comptes.

Devant le ministre d’État en charge de la Justice, Guillaume Ngefa, un groupe de survivants a brisé le silence. Ces hommes et femmes, marqués à vie par la guerre, dénoncent aujourd’hui un nouveau fléau : la corruption au sein du Fonds pour la Réparation et l’Indemnisation des Victimes de l’Agression Ougandaise (FRIVAO). « Nous sommes venus voir le ministre pour lui montrer une situation indécente qui se passe ici à la Tshopo », confie Moïse Ndawele, amputé de la jambe droite depuis cette guerre.
« Les agents du FRIVAO nous réclament 500 dollars américains pour être enregistrés sur les listes d’indemnisation. Et si tu n’as pas cet argent, ils te proposent d’y figurer en échange de la moitié de ton indemnité. »
Un témoignage glaçant, partagé par de nombreuses autres victimes.
Ces pratiques présumées ternissent le visage d’un programme censé incarner la justice réparatrice voulue par l’État congolais. Pour ceux qui ont tout perdu, l’attente d’une compensation tourne à la désillusion, voire à l’humiliation.
Face à la gravité des faits rapportés, le ministre Guillaume Ngefa a promis d’agir. Selon les plaignants, il aurait assuré qu’il portera le dossier au Conseil des ministres et qu’il s’engage à « remettre de l’ordre » dans cette affaire. Une promesse saluée avec prudence par les victimes, qui redoutent que le dossier ne s’enlise dans les méandres administratifs, comme tant d’autres avant lui.
Mais à Kisangani, l’heure n’est plus à la résignation.
Les survivants de la guerre de 6 jours, dont beaucoup vivent aujourd’hui dans la pauvreté et l’oubli, veulent croire que leur combat pour la reconnaissance et la justice trouvera enfin un écho réel au sommet de l’État. « Nous ne voulons pas de faveur, seulement la justice. Nous avons assez attendu », lance l’un d’eux, le regard ferme.
À travers leur voix s’exprime toute une génération de Congolais meurtris, témoins d’un passé sanglant mais toujours debout, décidés à ne plus être les oubliés de l’histoire.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
