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Gratuité de l’enseignement : Willy Bakonga accusé de jouer double-jeu !
Au cours d’une rencontre avec la presse, le mardi 29 septembre 2020, La Ligue de la Zone Afrique pour la Défense des Droits des Enfants et Elèves( Lizadeeel) et le Syndicat des Enseignants du Congo ( Syeco) ont indexé le ministre Willy Bakonga de torpiller la gratuité de l’enseignement en RDC.
À en croire Joseph Godé Kayembe et Cécile Tshiyombo, respectivement président du Conseil d’administration de la Lizadeel et secrétaire générale du Syeco, deux structures membres de la Coalition Nationale de l’Education pour Tous (CONEPT), les faits, gestes, actes et décisions du ministre, à la veille de la rentrée scolaire 2020-2021, poussent plusieurs acteurs du secteur à tenter un retour au système de la prise en charge des enseignants par les parents d’élèves.
À la veille d’une importante visite de la Directrice générale de l’UNESCO à Kinshasa, annoncée le 15 octobre prochain, face à l’immobilisme et à la léthargie constatés dans les préparatifs de cet événement, au niveau du ministère de l’EPST, plusieurs observateurs soupçonnent une volonté néfaste de sabotage du programme de gratuité de l’enseignement qui tient à coeur le Chef de l’Etat.
Ces deux activistes ont exigé de voir les portefeuilles de l’EPST (Enseignement Primaire, Secondaire et Technique) et de l’ESU (Enseignement Supérieur et Universitaire) être animés par des ministres technocrates, issus de la Société civile et non des partis politiques.
Ils demandent au ministre de publier, par le SECOPE (Service de Contrôle de la Paie des Enseignants), la cartographie des écoles et bureaux gestionnaires par province, territoire et secteur, afin de permettre au ministère de l’Intérieur de certifier l’existence du personnel et des bureaux gestionnaires bénéficiaires des salaires et frais de fonctionnement. Il est enfin recommandé le retrait de tous les arrêtés du ministre de l’EPST créant de nouvelles provinces éducationnelles.
A la suite de leur analyse approfondie de la situation dans le secteur de l’éducation, les deux organisations ont constaté que la politique de la gratuité de l’enseignement fondamental, lancée il y a une année par le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, est en train d’être torpillée dans sa mise en œuvre par le ministre de l’Enseignement, Primaire, Secondaire et Technique (EPST), Willy Bakonga, à travers certaines actions visibles qui n’encouragent ni les enseignants à jouer pleinement leur rôle de formateurs, ni les parents à croire à la gratuité décidée par le gouvernement.
Somme toute, ces actions sont de nature à compromettre la rentrée scolaire 2020-2021 et l’ensemble de la politique de la gratuité de l’enseignement fondamental.
Dans la foulée, ils ont dénoncé la création de 10 nouvelles provinces éducationnelles et 10 nouveaux bureaux du SECOPE, 126 nouvelles sous-divisions ; 146 nouveaux bureaux de SERNIE (Service National d’Identification des Elèves), l’augmentation du nombre de nouvelles unités qui sont passées de 34.000 à 397.000, l’alignement des écoles privées au budget de l’Etat sans l’établissement préalable d’une convention entre l’Etat et les privés, l’affectation des salaires destinés aux nouvelles unités aux supra structures ainsi créées et aux personnels y engagés ; la non-affectation des frais de fonctionnement aux écoles publiques et conventionnées, de manière à permettre aux chefs d’établissements de préparer une rentrée scolaire apaisée, etc.
«Ceci a pour conséquence de mettre le gouvernement dans l’impossibilité de concrétiser la gratuité et de mettre en œuvre un ambitieux programme d’intégration socio-scolaire des millions d’enfants issus des familles vulnérables », a martelé la Secrétaire Générale du Syeco.
Dorcas Ntumba/CONGOPROFOND.NET
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ONU, Francophonie, processus de Luanda : La RD Congo est de retour en force !
On ne l’attendait sans doute pas à ce niveau-là. Surtout pas en un moment où les éléments semblaient s’aligner pour précipiter la chute de la « bête », et offrir sa peau aux prédateurs. L’hallali était décrété mais les étoiles en ont décidé autrement.
Dans son rôle de porte-parole de toutes les causes perdues, Fridolin Ambongo Besungu a de nouveau embouché sa trompette pour entonner l’arlésienne de la faillite de l’état congolais, dont il se garde de situer le début dans le temps et l’espace, apparemment pour mieux épouser le tempo des réseaux sociaux et récolter leurs vivats.
Le cardinal ne s’est pas contenté de tâter le terrain. Il est allé plus loin en revendiquant les attaques les plus invraisemblables déversées par les croisés de la nouvelle révolution. Ces derniers, comble d’ironie, se sont comme par hasard donné rendez-vous dans la capitale du Royaume de Belgique transformée comme dans les années Mobutu en place forte de la subversion. Mais aussi à Genève devant le Conseil des Nations Unies pour les droits de l’homme, ainsi qu’à New York pour ceux qui ont fait le choix des soirées arrosées en copinant avec les multinationales, ou de se faire coacher par quelques démocrates dans l’espoir d’arracher une improbable légitimité.
Bref, le casting comme le timing avaient permis de surfer sur des relations qui se dégradent à vue d’œil entre la RDC et l’Union Européenne. Dont les principaux leaders ont fait le choix incroyable du double standard plutôt que celui de la justice pour asseoir des relations internationales plus saines et plus équitables ; mais aussi dans l’ambiguïté de l’attitude américaine face à la crise aujourd’hui tri-décennale de l’Est de la République Démocratique du Congo. Avec des conflits qui se suivent et se ressemblent, attisant les tribalismes et les irrédentismes, entretenant les égoïsmes pour mieux souffler sur les braises de la division et du pillage des ressources.
Les observateurs congolais sont des gens si subtils que ce qu’ils proclament comme analyses ne sont en réalité que des litanies d’émotions et frustrations qu’ils espèrent cacher à leurs compatriotes forcément naïfs sous le drap d’un flux d’informations ramassées vaille que vaille et qui n’ont pas toujours entre elles un lien logique.
Seulement voilà. Il y a des moments où la réalité, après avoir atteint et dépassé le stade de la fiction, confine au paradoxe pour les faibles d’esprit. Ceux qui voyaient, notamment, dans les voyages de Félix Antoine Tshisekedi de simples villégiatures destinées à égayer ses proches et à distraire ses compatriotes avouent désormais, quoique du bout des dents, leur surprise. Un : la plupart des états du monde n’hésitent plus aujourd’hui pour considérer le Rwanda comme un pays agresseur, tout en lui exigeant de retirer ses troupes de la RDC et de stopper les pillages découlant de son occupation. Deux : lentement mais sûrement, l’armée congolaise se reconstruit et conclut des alliances qui portent sur la durée. Trois : un nouveau rapport de force se dessine de plus en plus en s’inscrivant dans la durée face à des voisins qui regardent désormais la RDC d’un œil moins condescendant et plus respectueux.
La RD Congo est de retour
La politique des petits pas offre cette vertu rare que, comme la marche du caméléon, elle tient à s’assurer de ne pas se jeter les yeux fermés juste pour flatter son orgueil blessé, sans offrir la garantie de la justesse et de la fermeté de chaque pas engagé.
Qu’on le veuille ou non, qu’on s’en félicite ou qu’on le déplore, la République Démocratique du Congo est bel et bien de retour sur la scène internationale. Passé les effets pervers et déformants de la communication cathodique, souvent boursouflée et chaotique, où chacun des acteurs a tendance à se considérer comme le « nec plus ultra » sinon le nombril de la terre, force est de se rendre à l’évidence que, bon an mal an, la RD Congo est de nouveau là, en tout cas sur tous les théâtres où le dossier congolais se traite, afin d’être défendu par ses propres enfants.
La récente sortie fracassante de Félix Antoine Tshisekedi de son 19ème sommet de Paris a sonné comme l’amorce d’une nouvelle ère au sein de la francophonie, faisant bouger les lignes au point d’aboutir à la condamnation de la présence du Rwanda sur le territoire congolais et à la réaffirmation du principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Le prochain rendez-vous de Luanda devrait entériner cette évolution en exigeant un plan détaillé des troupes de Kigali, l’acceptation du principe de la responsabilité et de la judiciarisation des actes posés dans le cadre d’un éventuel accord.
Alors qu’on attend dans les prochaines semaines le dénouement du dossier du vote des membres non permanents du Conseil de sécurité (2025-2027), pour lequel la RDC jouit des chances réelles, force est de saluer, du coup, les efforts de la diplomatie de Félix Tshisekedi, même s’il y en a toujours parmi les Congolais qui trouvent des raisons de faire la fine bouche. La RDC est à nouveau un acteur sur lequel on peut compter et avec lequel il faut compter. Tous ces développements sont adossés à la signature d’une série d’accords inédits et dans plusieurs secteurs avec Pékin, mais aussi d’un partenariat non exclusif, centré sur la sécurité et la défense, avec la Russie.
L’amertume des partisans d’une approche par émotions, genre coup sur coup excluant une démarche réfléchie sur le long terme, ne se consolent pas. Leur amertume les pousse jusqu’à bouder le fait pourtant visible que la marge de manœuvre du Rwanda se réduit chaque jour sensiblement, et qu’à l’intérieur du pays des mille collines, le volcan de la contestation est proche de vomir sa lave incandescente.
Consolider le front intérieur
Il restera évidemment à assainir la scène politique nationale en l’expurgeant de tous ses moutons noirs au profit des cadres compétents certes, mais surtout, dont la loyauté est indiscutable. D’ici-là, Il est pour le moins symptomatique que pour des besoins de positionnement personnel sur la scène politique ou de buzz sur les réseaux sociaux, certains Congolais ne s’accordent aucune limite. Quitte, par exemple, à remettre à des calendes incertaines l’urgence de la question de la constitution, au motif pernicieux qu’elle ne résout ni celle du pain ni celle du miel.
S’il est vrai que ventre affamé n’a point d’oreille, il est tout aussi vrai, d’expérience, que ceux qui ont vendu leurs pays à travers l’histoire avaient toujours ventre rebondi et panse pleine, estimant néanmoins que leur boulimie ne pouvait pas s’arrêter en si bon chemin.
Sont tout aussi pathétiques ceux qui, après avoir soutenu à cors et à cris la loi Tshiani sur la nationalité lors de la campagne électorale, récusent désormais le principe d’une constitution qui lui accorderait pourtant la préférence, en raison des motivations et des frustrations d’ordre manifestement personnel. Au nom des mêmes motivations personnelles, on devrait ainsi s’abstenir de corriger les dérives du parlementarisme, l’impact négatif des assemblées provinciales et de leur émanation qui est le sénat, l’excès des immunités accordées aux anciens dirigeants, le poids des critères excessivement complaisants dans le choix des candidats aux fonctions politiques et managériales, la question de l’abandon de la souveraineté au profit d’une hypothétique unité africaine…
L’homme, dit le Sage, ne vit pas que du pain. Mais aussi de l’esprit qui est en lui et qui s’abreuve à la seule source qui le relie aux générations présentes, passées et à venir. Une évaluation rigoureuse de leur démarche globale devrait convaincre les Congolais que la faillite de l’état que déplore avec un certain aplomb le cardinal Ambongo, s’il n’était pas complaisant, plonge en réalité ses racines loin dans une décolonisation ratée depuis 1960 et non depuis l’accession au pouvoir de Félix Tshisekedi.
Jean Kenge Mukengeshayi
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