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Goma : marche pacifique des anciennes balayeuses des rues
Les anciennes femmes balayeuses des rues et avenues ont fait une marche pacifique, le vendredi 30 octobre 2020, à Goma dans la province du Nord-Kivu, pour dénoncer le non-paiement de 64 mois d’arriérés.
Elles sont parties du rond-point Muthinga, balais à la main, et des papiers portant des mentions « Maire de la ville, démissionne, kazi inakushinda, 64 mois impayés, Raiya Na Simama », « Maire de la ville utupatiye haki yetu !! 64 Mois impayés bila Malipo ni makosa » traduisez : « Maire de la ville, remettez-nous dans nos droits ! 64 mois impayés est une faute ». Accompagnées par les membres du mouvement citoyen « Raiya Nasimama », elles se sont rendu, le vendredi 30 octobre 2020, jusqu’à la mairie de Goma, pour exiger au maire de la ville touristique de payer leur prime estimé à 64 mois.

Bravant la pluie, ces anciennes baleyeuses des rues ont été bloquées à l’entrée de la mairie de Goma, empêchées d’accès par la police. Elles n’ont donc pas été reçues par l’autorité urbaine. Aussi ont-elles procédé à la lecture de leur mémorandum devant la grande porte de l’enclot de l’hôtel de ville de Gome. Dans ce document, les anciennes balayeuses des rues réclament, non seulement le paiement de leur prime estimés à 64 mois, mais aussi qu’elles soient reconnues par le Fonds social de la République qui recrutent, après trois mois, le personnel qui s’occuper de la salubrité de la ville, ou carrément les transférer officiellement à l’entreprise Kuna Fazi à qui a été confiée la taxe d’assainissement par le chef de l’exécutif urbain, Timothée Muisa Kense.
« Le paiement de 64 mois d’arriérés de leur prime, que ces anciennes balayeuses des rues qui sont ici représentées, mais également demander une place pour ces mamans dans le projet qui a trait à l’assainissement, ou carrément les transférer officiellement à l’entreprise Kuna Fazi qui a acheté la taxe d’assainissement auprès du maire de la ville de Goma, Timothée Muissa Kense, après avoir résilié le contrat avec l’entreprise Milele », revendiquent-elles.
A en croire Murielle Nyamaniazama Fesi, l’une de ces anciennes balayeuses des rues depuis 2013, à l’époque du maire Nason Kubuya, la mairie avait signé un contrat qu’elles toucheraient 54.000 francs/mois, mais cet argent arrive en compte-goutte, jusqu’à ce que le Fonds social de la République est venu avec le même projet. Au lieu de prendre le même personnel, il avait recruté une autre main d’œuvre locale, s’est-elle indignée.
Selon une source proche de la mairie de Goma, ces anciennes baleyeuses des rues n’ont plus de contrat avec l’actuel locataire de l’hôtel de ville. D’ailleurs, lors de la signature dudit contrat, si du moibs il existerait, le laire Timothée Muissa Kense n’était pas encore aux affaires.
Précisons que cette manifestation s’est soldée par une brève interpellation par la police de quelques militants du mouvement citoyen ‘Raiya Na Simama’, notamment son leader, l’artiste engagé Blackman Bausi.
Dalmond Ndungo/CONGOPROFOND.NET
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Thérèse Kayikwamba Wagner brise le silence : “Je refuse que ma vie privée devienne un champ de bataille”
Au cœur d’une vive polémique alimentée depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux au sujet de sa grossesse, la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, est sortie de son silence. Dans une déclaration personnelle publiée ce vendredi, la cheffe de la diplomatie congolaise dénonce des “attaques diffamatoires” et des “propos mensongers” attentatoires à sa dignité et à celle de sa famille.
Des accusations en ligne et une riposte judiciaire annoncée
Depuis quelques jours, plusieurs vidéos et publications relayées sur les réseaux sociaux ont mis en cause la vie privée de la ministre, donnant lieu à une série de commentaires virulents, souvent teintés de misogynie et de sexisme.
Face à cette campagne de dénigrement, Thérèse Kayikwamba Wagner a annoncé avoir saisi le cabinet juridique ALTIUS, basé à Bruxelles, pour engager des poursuites judiciaires pour diffamation et atteinte à la vie privée.
Les premières actions cibleront, selon sa déclaration, Péro Luwara, responsable de la chaîne CPL TV opérant depuis la Belgique, Emmanuel Banzunzi de la chaîne Bishop National basée en Suède, ainsi que le site CongoIntelligence.com.
Elle indique par ailleurs que des démarches sont en cours auprès des plateformes numériques afin de faire supprimer les contenus mensongers et identifier les auteurs de leur diffusion et monétisation.
“Protéger ma famille et poursuivre mes fonctions en toute sérénité”
La ministre d’État affirme assumer “pleinement sa responsabilité de protéger son enfant” et de poursuivre son travail “avec sérénité et concentration”, soulignant que ces attaques ont tenté de “souiller un moment d’intimité et de joie familiale” et d’affaiblir sa voix dans l’exercice de ses fonctions diplomatiques.
“Au-delà de ma personne, cette action s’inscrit dans le combat de toutes les femmes contre les violences – qu’elles soient physiques ou verbales et contre le dénigrement sexiste encore présent dans nos sociétés”, a-t-elle déclaré, appelant à une prise de conscience collective sur le respect de la vie privée des femmes publiques.
Une mise au point dans un contexte délicat
Cette sortie intervient dans un contexte politique et sécuritaire tendu, alors que la République démocratique du Congo fait face à la persistance des violences dans l’Est du pays et à des enjeux diplomatiques majeurs.
Thérèse Kayikwamba Wagner rappelle qu’elle entend se concentrer sur “la défense de la souveraineté nationale, la protection des populations et la recherche de la paix”, laissant à son équipe juridique “le soin de mener à terme le travail engagé” sur le plan judiciaire.
Une parole rare, un signal fort
Connue pour sa réserve médiatique, la ministre a voulu cette fois marquer un coup d’arrêt à ce qu’elle qualifie de “banalisation du mensonge”. Son message se veut à la fois personnel et symbolique : aucune femme, publique ou non, ne devrait voir sa vie privée transformée en champ de bataille.
Tchèques Bukasa
