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Free Congo : Gradur, Youssoupha, Ninho, Damso,… transforment la musique en arme pour la liberté et la dignité

Sortie le 21 février 2025, la chanson « Free Congo » est un vibrant appel à la prise de conscience et à l’action face aux violences et aux injustices qui ravagent la République Démocratique du Congo (RDC), en particulier dans l’Est du pays, où des millions de vies ont été emportées par un conflit sans fin. Dans cette œuvre collective, l’artiste Gradur, aux côtés de figures majeures du rap français et congolais comme Youssoupha, Ninho, Damso, Josman et Kalash Criminel, élève sa voix pour dénoncer la guerre, les abus et les souffrances endurées par le peuple congolais.
Le refrain poignant de Gradur ouvre la chanson avec un constat implacable : « Des millions de morts au Nord-Kivu, personne n’en parle… J’ai rêvé d’un monde meilleur, sans Kagame, sans M23 ». Ces mots résonnent comme un cri de révolte contre l’indifférence internationale face à la tragédie qui se déroule dans cette région de l’Est de la RDC.
Ninho, dans son couplet, met en lumière l’injustice systémique et la cupidité des puissances étrangères : « Ils savent que mon pays va mal, que mon peuple est révolté. Je me demande d’où vient le problème d’un pays aussi riche ». Il souligne la responsabilité de ceux qui privilégient leurs intérêts au détriment du bien-être du peuple congolais, illustrant ainsi les conséquences désastreuses de l’exploitation des ressources naturelles du pays.
Josman, quant à lui, dépeint avec une intensité glaçante la réalité de la guerre et des souffrances infligées aux innocents : « Pas de dodo comme si c’était matanga, ce soir, c’est la veillée, des familles effrayées… Guerre de richesses et de sang sur ma terre de richesse et de sang ». Ces paroles décrivent l’horreur vécue par une population terrorisée, prise au piège de conflits interminables pour des ressources précieuses.
Youssoupha, fidèle à son style incisif, critique à la fois la situation politique du pays et le peu d’importance accordée par le monde extérieur à la souffrance du Congo : « Message pour mon pays, c’est le millième, j’ai pas la couleur de peau d’Eminem, alors les JT vont pas s’agiter quand on me massacre pour des minerais ». Il dénonce les dirigeants corrompus et l’indifférence mondiale, tout en appelant à la justice et à la reconnaissance de la réalité.
Pour Prim’s, la situation est claire : « Ceux qui dirigent le Congo n’aiment pas le Congo ni les Congolais ». Une déclaration sans équivoque qui met en lumière le désintérêt des élites pour leur propre peuple.
Kalash Criminel, de son côté, rappelle les atrocités historiques et contemporaines : « Eh, Léopold a tué plus que Hitler, c’est des Congolais donc ça compte pas. À Goma, Nord-Kivu ça bombarde, free Congo tous les jours, mon combat ». Il évoque la brutalité coloniale, l’assassinat de Lumumba et les violences systématiques, tout en réaffirmant son engagement pour la liberté du Congo.
Enfin, Damso conclut avec un couplet empreint d’émotion et de colère : « Eh, j’suis venu, j’ai vu, j’ai failli pleurer. J’ai la haine, mon âme est écœurée ». Ses paroles, chargées de douleur et de rage, sont un cri de désespoir pour un pays dévasté, tout en appelant à l’unité pour surmonter les divisions imposées par les puissances étrangères et les Nations Unies.
« Free Congo » est bien plus qu’une chanson : c’est un manifeste artistique, une prise de position courageuse qui donne une voix aux innocents tombés sous les balles et dénonce l’injustice qui perdure. À travers un mélange de rage, d’émotion et de vérité, cette collaboration musicale rassemble plusieurs générations d’artistes unis dans un même combat : celui de la liberté et de la dignité du peuple congolais.
Verite Johnson
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Plus d’un milliard de pertes dans la fraude minière : L’État mise sur Didier Kaku Kingwabidi pour inverser la tendance

Par arrêté interministériel en date du 16 avril 2025, Didier KAKU KINGWABIDI, Inspecteur Général des Mines, a été nommé Coordonnateur National de la Commission Nationale de Lutte contre la Fraude et la Contrebande Minière (CNLFM).
Cette désignation s’inscrit dans une volonté affirmée du gouvernement congolais de renforcer la gouvernance du secteur minier, en proie à des défis majeurs : fraude à grande échelle, contrebande systémique, et exploitation illégale parfois orchestrée par des groupes armés.
La nomination de l’actuel patron de l’Inspection Générale des Mines, reconnu pour sa rigueur et son expertise, vise à doter la CNLFM d’un leadership solide et crédible, capable de porter une réforme ambitieuse.
Ce changement à la tête de la CNLFM représente un jalon important dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre les pratiques illicites dans le secteur minier-un phénomène qui coûte chaque année plus d’un milliard de dollars au Trésor public. À travers ce geste fort, les autorités réaffirment leur engagement à protéger les ressources naturelles du pays et à garantir une exploitation minière profitable à l’économie nationale.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET