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Politique

Eximbank : le député Lubaya exige une enquête judiciaire pour clarifier les faits

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De 2021 à 2023, La République Démocratique du Congo est appelée à rembourser sa dette de 555 millions USD contractées auprès d’Eximbank of China avec 90% des recettes que va générer le Go Pass. Les fonds, rappelle-t-on, empruntés sous le régime du président Joseph Kabila étaient destinés à la construction de nouvelles aérogares de N’Djili à Kinshasa et de Loano à Lubumbashi.

« Lors de trois prochaines années, les 90% des revenus de l’IDEF serviront à financer le remboursement du prêt auprès d’eximBank of China de respectivement 354 233 241 USD pour la construction de la nouvelle aérogare de l’aéroport de Kinshasa/Ndjili et 201 131 205 USD pour celle de la nouvelle aérogare de l’aéroport de Lubumbashi/Loano. Cette redevance a donc un avenir qu’il nous faut garantir, comme pouvoirs publics », avait expliqué le ministre des Transports, Didier Mazengu qui répondait à une question orale avec débat à la chambre haute du parlement le répondant mercredi 27 mai dernier.

En réaction, le député national Lubaya Claudel André invite le Président de la République, Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi, à se saisir de ce dossier pour rétablir la Nation dans ses droits spoliés et l’engager ainsi sur la voie du progrès et de la justice sociale.

« En dépit de cette créance aussi excessive qu’onéreuse, les travaux de plus en plus hypothétiques de la nouvelle aérogare de Ndjili se sont limités, deux ans après, à la production de la maquette et à la diffusion des images de la cérémonie de pose de la première pierre et sans plus, depuis le 02 mai 2018, alors qu’ils auraient déjà englouti, d’après le ministre précité, 20 millions de dollars américains », a-t-il fait savoir dans une déclaration politique parvenue à la rédaction de CONGOPROFOND.NET ce lundi 01 juin 2020.

À l’inverse, a-t-il constaté, le Congo Brazzaville n’a dépensé que 170 millions USD pour se construire une aérogare a deux modules, équipées de sept passerelles télescopiques en plus d’une piste capable d’accueillir des avions de typesB-747 et A-380.

Une telle gabegie financière, poursuit l’élu de Kananga dans la province du Kasaï Central, est inexplicable au moment où le gouvernement peine à mobiliser les ressources nécessaires aux obligations fonctionnelles de l’État et recourt désespérément aux institutions de Bretton Woods pour obtenir un maigre prêt conditionnel de 360 millions USD!

Pour cet ancien cadre de l’Union pour la nation Congolaise de Vital Kamerhe, les révélations du ministre des Transports sont tellement graves qu’elles imposent une enquête urgente, impartiale et transparente, par une institution indépendante, afin de faire toute la lumière et établir les responsabilités sur l’utilisation des sommes perçues auprès d’Exim Bank. Et de recommander : »Les personnes impliquées doivent être poursuivies en justice et en attendant les conclusions de l’enquête, des mesures conservatoires doivent être prises à leur encontre ».

Cet élu estime qu’il est injuste que les dirigeants imposent des sacrifices au peuple en l’obligeant de s’appauvrir davantage pour rembourser des créances dont les sommes générées par celles-ci n’ont jamais servi à la construction de l’aérogare mais ont, bien au contraire, pris une destination inconnue.

Cette question, rappelle-t-on, était également à l’ordre du jour lors de la 33e réunion du conseil des ministres dirigée par le Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi le vendredi 29 mai dernier par vidéo conférence.

Dans sa communication, le cinquième Président de la République Démocratique du Congo s’etait préoccupé des condamnations dont fait l’objet son pays au niveau des instances judiciaires internationales notamment dans ses différends contre certaines firmes étrangères. À ce sujet, il avait chargé le Vice-Premier Ministre, ministre de la Justice Célestin Tunda de défendre les intérêts du pays dans ces dossiers judiciaires sans exclure l’hypothèse des arrangements à l’amiable en vue de l’effacement des amendes lourdes portées contre le pays.

MUAMBA MULEMBUE CLÉMENT/CONGOPROFOND.NET

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À la Une

Ouganda-RDC : Muhoozi aligne Kampala derrière Tshisekedi

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Le chef des forces armées ougandaises, le général Muhoozi Kainerugaba, a pris une position remarquablement directe sur l’avenir politique de la République démocratique du Congo (RDC). Dans une série de tweets percutants publiés vendredi, il a déclaré que l’ancien président Joseph Kabila ne devait en aucun cas revenir au pouvoir, tout en exprimant un soutien clair au président Félix Tshisekedi.

« Je ne laisserai pas Joseph Kabila redevenir président de la RDC ! Oubliez cette idée », a tweeté le général Muhoozi. Il a critiqué Kabila pour avoir permis aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle d’origine ougandaise, de s’installer dans l’est du Congo pendant près de deux décennies. « Kabila a laissé les ADF prospérer dans l’est de la RDC pendant 17 ans. Il ne nous a jamais autorisés à agir contre eux. Son Excellence Tshisekedi est bien meilleur à cet égard », a-t-il ajouté, avant de conclure : « Mon grand frère, Son Excellence Félix Tshisekedi, est le président de la RDC, et je le soutiendrai autant que possible. »

Ces déclarations sont intervenues à un moment clé, quelques heures après la signature, à Washington, d’une Déclaration de principes pour la paix entre le Rwanda et la RDC, sous l’égide des États-Unis et en présence du secrétaire d’État Marco Rubio. Cet accord engage les deux pays à respecter leur souveraineté respective, à promouvoir l’intégration régionale et à démanteler les groupes armés opérant le long de leurs frontières communes.

Les relations Ouganda-RDC : un enjeu économique majeur

Les liens entre l’Ouganda et la RDC se sont considérablement renforcés au cours de la dernière décennie. Selon la Banque de l’Ouganda, la RDC est désormais la deuxième destination des exportations ougandaises, après le Kenya. En 2023, les exportations officielles vers la RDC ont dépassé 500 millions de dollars, auxquelles s’ajoutent environ 200 millions de dollars via le commerce transfrontalier informel. Les principaux produits exportés incluent le ciment, l’acier, les denrées alimentaires et les produits pétroliers.

L’intégration de la RDC dans la Communauté est-africaine (EAC) en 2022 a encore accéléré ces échanges, soutenue par des investissements dans les infrastructures, comme le poste frontalier de Mpondwe et les routes reliant l’Ouganda aux villes de l’est congolais. Maintenir la paix et renforcer les relations avec Kinshasa est donc crucial pour la croissance économique de l’Ouganda.

Une coopération sécuritaire renforcée sous Tshisekedi

Contrairement à l’administration de Kabila, qui bloquait les initiatives ougandaises sous prétexte de souveraineté, Tshisekedi a permis une coopération militaire accrue. L’opération conjointe « Shujaa », lancée par l’Ouganda et les forces congolaises, vise à neutraliser les ADF dans l’est du Congo. Par ailleurs, des rapports de l’ONU et des services de renseignement congolais accusent des réseaux proches de Kabila de soutenir des groupes armés comme le M23 et l’Alliance Fleuve Congo (AFC), qui déstabilisent l’est du pays et menacent les corridors commerciaux ougandais.

Tshisekedi a lui-même accusé Kabila d’être le « véritable leader » de l’AFC, qui s’est alliée au M23 pour combattre son gouvernement. Lors d’une récente visite à Goma, ville contrôlée par l’AFC/M23, Kabila a déclaré s’y sentir « plus en sécurité » qu’ailleurs en RDC, laissant entendre des liens étroits avec ces mouvements rebelles.

Les risques d’un retour de Kabila

Un retour de Kabila au pouvoir pourrait raviver l’insécurité le long des frontières ougandaises, compromettre le commerce et annuler les progrès sécuritaires obtenus. En dénonçant publiquement Kabila et en soutenant Tshisekedi, Muhoozi aligne l’Ouganda sur un agenda de stabilité régionale, alors que les voisins du Congo et les acteurs internationaux, notamment les États-Unis, œuvrent pour des accords de paix durables. Ses propos rassurent également Kinshasa de la loyauté de l’Ouganda, dans un contexte où des intérêts régionaux concurrents menacent les alliances.

Un marché stratégique pour l’Ouganda

Au-delà de la sécurité, l’est du Congo représente un marché inexploité pour les produits ougandais, avec des opportunités d’investissement dans l’agriculture, l’énergie, la construction et la logistique. Soutenir Tshisekedi permet à l’Ouganda de sécuriser ces intérêts économiques et de renforcer son rôle dans l’intégration régionale.

Les tweets de Muhoozi, bien que d’une franchise inhabituelle pour un haut responsable militaire, traduisent une stratégie calculée : l’avenir de l’Ouganda passe par un partenariat renforcé avec un leadership légitime et stable en RDC. Ils envoient un message clair : Kampala soutient les alliés de la stabilité, de la coopération économique et des efforts de paix internationaux, tout en se distanciant des acteurs accusés d’alimenter les conflits dans l’une des régions les plus riches mais les plus instables d’Afrique.

Alors que la RDC se prépare à sa prochaine transition politique, la bataille pour son futur leadership aura des répercussions majeures, non seulement pour les Congolais, mais aussi pour toute l’Afrique de l’Est.

FNK

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