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Evidence de l’importance d’investir dans la SSR/PF dans le contexte de COVID-19 en République démocratique du Congo
Evidence de l’importance d’investir dans la SSR/PF dans le contexte de COVID-19 en République démocratique du Congo
By Options Consultancy Services Ltd Juin 2020 |
Table des matières
Liste des abréviations et des acronymes. 3
2.2 Réduire la pression sur le système de santé déjà surchargé. 6
2.3 Protection des plus vulnérables. 7
2.4 Soutenir la reprise après la crise. 7
Liste des abréviations et des acronymes
CNC : Commission nationale de coordination de la lutte contre la maladie
Covid-19 : Coronavirus disease 19
DALYs : Disability adjusted life years
DemDiv : Demographic dividend
GDP : Gross domestic product
MICS : Multiple Indicator Cluster Surveys
ODD : Objectifs de développement durable
OMS : Organisation mondiale de la santé
PF : Planification familiale
PIB : Produit intérieur brut
PNSPF : Plan national stratégique de la planification familiale
RDC : République démocratique Congo
RSI : Retour sur investissement
SRMENA-NUT : Santé reproductive de la mère, de l’enfant, du nouveau-né, et de
l’adolescent- Nutrition
SSR/PF : Santé sexuelle reproductive et la planification familiale
TPCM : Taux de prévalence contraceptive moderne
UNFPA : Fonds des Nations-unies pour la population
USD : United States dollar
1. Contexte
Dès l’annonce du premier cas de Covid-19[1] en RDC, le 10 mars 2020, importé de la France, le 08 mars 2020, un plan de riposte y relatif de 135 millions USD a été validé par la commission nationale de coordination de lutte contre la maladie.
A cet effet, pour contrer la transmission de Covid-19, un état d’urgence a été proclamé, le 23 mars 2020, pour une durée d’un mois, prorogé des 15 jours, le 23 avril 2020[2]. Cet état d’urgence se rapportait, entre autres, à la restriction des déplacements, la fermeture des frontières, des écoles et des universités, des églises, des marchés, à la suspension de vols internationaux, et nationaux, etc. En application de cet état d’urgence, la commune de la Gombe, épicentre de Covid-19 a été mise en quarantaine. Il faut aussi relever, la création du Fonds national de solidarité contre le Covid-19, par ordonnance présidentielle, du 06 avril 2020.
Y réagissant, dans le cadre de la continuité de l’offre des SSR/PF dans le contexte de Covid-19, des directives y relatives ont été signées par le Secrétaire général à la santé, le 14 avril 2020, et des directives SRMENA-NUT dans le contexte de Covid-19 validées par le CNC, le 13 mai 2020.
Il faut également signaler, le lancement par le Président de la République, Chef de l’Etat, le 18 juin 2020, du programme multisectoriel d’urgence d’atténuation des impacts de la COVID-19.
Enfin, il y a lieu de relever que la RDC est l’un des pays où le ratio de mortalité maternelle est le plus élevé, soit 693 décès pour 100 mille naissances vivantes, les besoins non-satisfaits de 28%, le taux de prévalence contraceptive moderne de 18%[3], et le financement de la SSR/PF est assuré essentiellement par des sources internationaux (93%) et 7% des sources internes. En outre, dans le cadre de la couverture sanitaire universelle, dont le plan de mise en œuvre a été lancé en janvier 2020, la PF est l’une des interventions prioritaires retenue dans le paquet de soins aux niveaux communautaire, des centres de santé, et des hôpitaux généraux de référence.
2. L’investissement dans la PF en période de crise présente quatre grands avantages
2.1 Sauver des vies
Si la RDC réalisait les objectifs fixés dans le plan stratégique national de planification familiale à vision multisectorielle (2014-2020), elle pourrait contribuer à l’atteinte des ODD 3, 4, et 5 :
Cependant des études[4] ont projeté l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la baisse de l’utilisation des services de santé reproductive et sexuelle pouvant entraîner des décès supplémentaires des nouveau-nés, des décès néonatals et maternels, ralentissant des progrès déjà engagés comme décrit ci-dessous[5] :
2.2 Réduire la pression sur le système de santé déjà surchargé
Les coûts du PSNPF par bénéficiaire sont de 12 USD (dont 5 USD pour les contraceptifs et 7 USD pour les frais de soutien) inférieurs aux bénéfices socio-économiques et sanitaires en termes de retour sur investissement (RSI)[6] de 120 USD (40 USD des bénéfices sanitaires et 80 USD des bénéfices socioéconomiques) par dollars investi dans la PF. Donc, l’investissement dans la PF a bon rapport coût-efficacité.
Globalement, il ressort qu’investir dans la PF en RDC, environ 420.4 millions USD des coûts seraient évités par les ménages et le système de santé durant la mise en œuvre du PNSPF (Résultats du modèle Impact 2, 2014-2020, RDC).
2.3 Protection des plus vulnérables
Les femmes représentent près de 70% des personnels de santé au niveau global et sont les plus exposées au Covid-19, il faut aussi signaler les personnes plus âgées, et celles ayant de problèmes de comorbidité[7]. Environ 66% des personnels travaillant dans le secteur informel en Afrique subsaharienne seront affectées par la crise liée au Covid-19, il en est de même de personnes employées dans le secteur formel, qui pourraient connaitre des retards de paiement de salaires ou de réduction de salaire du fait de la baisse des recettes de l’Etat.
Les ménages pourraient être la catégorie sociale la plus vulnérable sur lesquels le poids financiers serait le plus lourd. Sans système de protection financière adéquate, ils pourraient vendre leurs biens ou s’endetter pour survivre. S’ils contractent le virus, ils pourraient être moins enclins à se faire soigner en raison des paiements directs requis, ce qui entraînera une plus grande transmission du virus avec des conséquences financières et sanitaires conséquentes pour les autres personnes infectées. Globalement, d’autres études ont relevé des conséquences suivantes :• il est estimé qu’avec une réduction moyenne du PIB de 10%, il en résulterait une augmentation de la pauvreté de 7% (Banque mondiale), qui représenterait environ 50% de la population mondiale (UNFPA 2020) ;• la pandémie de Covid-19 devrait entrainer une réduction d’un tiers des progrès vers l’élimination des violences sexuelles basées sur le genre d’ici 2030 (UNFPA 2020) ;• Pour tous les trois mois de confinement continu, 15 millions des cas supplémentaires des violences sexuelles basées sur le genre sont attendus ;• réactivation du numéro vert 122 permettant aux victimes, des viols, des violences conjugales de toutes sortes, maltraitance, exploitation, discrimination, et Kidnapping de s’exprimer (Communiqué de presse de la Présidence de la République, du 11 mai 2020).
2.4 Soutenir la reprise après la crise
L’augmentation du tpcm prévue par le PSMPF 2014-2020 a été répétée pour la période 2018-2058 c.à.d:
- le PSMPF 2014-2020 planifie une augmentation du tpcm de 6.5% à 19%, soit 12.5% pendant 7 ans ;
- du 2018 au 2058 (40 ans), il y a 5.7 périodes de 7 ans ;
- par conséquent, en considérant les mêmes projections du PSMPF 2014-2020 sur 40 ans, l’augmentation du tpcm est de 12.5% * 5.7 = 71.5%.
Le maintien des engagements nationaux et internationaux de la RDC dans les domaines de la PF, de la santé, de l’éducation, et de l’économie, au-delà de 2021 jusqu’en 2058, pourrait engendrer de dividende démographique d’environ 8% comme illustré ci-dessous. Cependant, la contraction de l’économie suite à la crise de Covid-19, et sans investissement conséquents dans lesdits domaines, pourraient entraver l’atteinte par la RDC des objectifs de développement durables.
Source : Résultats du DemDiv/ODD, Policy brief, Options/RDC, 2019
Premier dividende démographique
- La baisse de la fécondité permet aux femmes de passer plus d’années à l’école, de participer à des activités économiques formelles, ce qui améliore la productivité économique globale.
- La baisse de la fécondité fait baisser le coût total de la prise en charge des enfants à charge (nutrition, santé, éducation), permettant aux parents d’avoir plus des ressources disponibles qu’ils peuvent utiliser pour augmenter le niveau d’investissement en capital humain par enfant, ce qui contribue à améliorer la productivité une fois que les enfants grandissent. adultes qui travaillent).
Deuxième dividende démographique
-
-
- En raison de la réduction des dépenses consacrées aux enfants suite à la baisse de la fécondité, il s’en suit une augmentation des revenus des ménages résultant d’une plus grande participation des femmes à la main-d’œuvre et de l’amélioration de la santé et de la longévité des travailleurs, les économies pour la sécurité de la vieillesse augmentent, ce qui donne une plus grande impulsion à de nouveaux investissements et la formation de capital.
- La faible fécondité permet aux gouvernements d’améliorer la qualité des services de santé, d’éducation et d’accumuler une épargne qui pourrait être orientée vers la formation de capital et le développement de l’économie, des infrastructures, qui sont essentielles pour attirer les investissements étrangers directs.
-
Ainsi, entre 2018 et 2058, il en résulterait, entre autres, comme décrit ci-dessous, une amélioration du PIB per capita, de l’espérance de vie à la naissance, du taux de fécondité, etc.
Source : Résultats du DemDiv/ODD, Policy brief, Options/RDC, 2019
3. Conclusion
Un dollars investi dans la PF a un RSI de 120 USD, dont 80 USD des bénéfices socio-économiques et 40 USD des bénéfices sanitaires, alors que les coûts des services la PF sont inférieurs de 12 USD. De même, avec le RSI de 120 USD, si nous considérons le coût du PSNPF de 144 millions USD, il en résulte des bénéfices totaux de 17 milliards USD.
A cet effet :
- Le maintien du financement dans les domaines de la PF, de la santé, de l’éducation, de l’emploi, et de l’économie, durant et après la crise liée au Covid-19 jusqu’en 2058 pourrait:
- engendrer le dividende démographique de 8% du PIB par tête d’habitant ;
- ramener le tpmc à environ 71,5% ;
- ramener le taux de fécondité de 3 enfants ;
- ramener l’espérance de vie à 74,1 ans.
- Il est donc crucial de maintenir l’investissement dans la PF durant la crise liée au Covid-19 afin de maintenir les progrès déjà engagés en perspective de l’atteinte des ODD 3, 4, et 5
- La mise en place d’un fonds de solidarité contre le Covid-19 permettra de réduire l’impact des conséquences sociales et économiques sur les groupes vulnérables.
4. Prochaines étapes
Dans le cadre de l’élaboration de la loi des finances rectificatives[8] de l’année 2020, ce document a été partagé avec les experts des ministères du budget, des finances, de la santé, de la société civile membres du CTMP national, du 25 au 26 juin 2020, et le sera lors des conférences budgétaires de l’exercice 2021.
Il sera également partagé avec les membres des CTMP/PF provincial de Kinshasa, lors des sessions de plaidoyer pour le maintien et le décaissement des lignes budgétaires allouées à la PF en 2020, et lors des conférences budgétaires de l’année 2021.
5. Références
- Comment acheter des services de santé pendant une pandémie ? Priorités d’achat pour soutenir la lutte contre la COVID-19, https://p4h.world/fr/oms-acheter-services-sante-pendant-pandemie
- Le manque de services de planification familiale assombrit l’avenir de millions de femmes et de jeunes filles des populations déplacées (https://www.who.int/life-course/news/commentaries/lack-of-family-planning/fr/)
- Planification familiale : investir dans la santé et l’autonomisation des femmes pour renforcer le capital humain, https://blogs.worldbank.org/fr/voices/planification-familiale-investir-dans-la-sante-et-l-autonomisation-des-femmes-pour-renforcer-le-capital-humain
- In the Face of Coronavirus, African Countries Apply Lessons from Ebola Response, https://www.worldbank.org/en/news/feature/2020/04/03/in-the-face-of-coronavirus-african-countries-apply-lessons-from-ebola-response
- L’Afrique : Nouvel épicentre du Covid-19! RDC : la catastrophe sanitaire promise n’aura pas lieu ! http://www.cramurdc.org/index.php/72-cramu/526-urgent?fbclid=IwAR0S_kWEEZP_5yk8lOMgIISnr4LNku5QBiax5bPINNHij_47hcZN8ZbhngM
- L’Afrique face aux contractions budgétaires et au Covid-19, https://www.cabri-sbo.org/fr/blog/2020/africas-covid-19-budget-crunch
- https://securelivelihoods.org/wp-content/uploads/Teenage-Pregnancies-after-Ebola-in-SierraLeone_-Mapping-responses-gaps-and-ongoing-challenges.pdf
- Investir dans la Planification Familiale en République Démocratique du Congo : « evidence brief », Options, RDC, novembre 2019.
- World Bank GDP per capita (Current US$).[Online].; 2018 [cited 2019 July. Available from: https://data.worldbank.org/indicator/NY.GDP.PCAP.CD?locations=CD
- Gouvernement de la Republique Democratique du Congo, Plan stratégique national à vision multisectorielle 2014-2020. Ministere de la Sante, Programme National de Sante Reproductive, 2014.
- Ordonnance n° 20/018 du 6 avril 2020 portant création, attribution des missions et organisation du Fonds national de solidarité contre le Covid-19 (FNSCC).
- Directives relatives à l’offre des services SSR/PF dans le contexte de Covid-19, Secrétaire général à la santé, le 14 avril 2020, et Directives SRMENA-NUT dans le contexte de Covid-19, Secrétaire général à la santé, le 13 mai 2020.
- Impact of the Coronavirus (COVID-19) on the African Economy, https://www.tralac.org/news/article/14483-impact-of-the-coronavirus-covid-19-on-the-african-economy.html
- Vulnerability and COVID-19, Options, London, 2020.
- Pourquoi le gouvernement doit-il investir dans le planning familial et les autres services de santé sexuelle et reproductive dans le cadre de sa réponse à la COVID-19 ?, Options, London, 2020.
[1] 11 mars 2020, déclaration par le Directeur général de l’OMS de la pandémie de Covid-19 (113,000 cas confirmés, 4000 décès, 80 pays touchés), environ 71% des cas déplorés en Chine.
[2] A ce jour, l’état d’urgence sanitaire a été prorogé 5 fois, la récente prorogation sera effective du 21 juin jusqu’au 04 juillet 2020
[3] MICS RDC 2017-2018
[4] Reprises dans les références, page 13
[5] R. Taylor, al. Estimates of the Potential Impact of the COVID-19 Pandemic on Sexual and Reproductive Health In Low- and Middle-Income Countries. Guttmacher Institute
[6] Selon les études au niveau international du Copenhague Consensus
[7] Vulnarability and Covid-19, Options, 2020
[8] Les termes de référence y afférents ont été développés et partagés par le Secrétariat exécutif du CTMP national
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Contrôle parlementaire dans les entreprises minières : « Nous serons trop rigoureux et sans complaisance pour l’intérêt de Sakania » (Serge Chembo Nkonde, député national)
Comme prévu, le député National Serge CHEMBO NKONDE, à la tête d’une Commission parlementaire, a débarqué ce samedi 25 janvier 2025 à Sakania, dans la province du Haut-Katanga.
Après un accueil délirant à l’entrée de la commune rurale de Sakania, le cortège des députés s’est dirigé au Bureau du territoire pour une adresse à la population.
Dans son intervention, Serge CHEMBO NKONDE a remercié la population pour l’accueil chaleureux réservé à la délégation. Il a expliqué l’objet de sa mission qui consiste à faire un contrôle rigoureux dans les entreprises minières du territoire de Sakania, respectivement à : KICC, SABWE MINING, JIAYOU, FRONTIÈR afin de relever les conditions dans lesquelles les travailleurs sont traités.
Pour Serge CHEMBO NKONDE, le soucis premier est de voir ces entreprises contribuer effectivement au développement de Sakania, selon la volonté du président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi. » Nous sommes venus à Sakania, avec mes collègues députés nationaux, pour un contrôle parlementaire dans les entreprises minières. Nous avons beaucoup parlé à l’Assemblée nationale, présentant vos doléances sur la maltraitance dont vous êtes victimes. Aujourd’hui, le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, nous a confiés une mission. Nous commençons le travail le lundi, mardi et mercredi dans les entreprises JIAYOU, KICC, FRONTIÈR, SABWE MINING et des mesures fermes seront prises pour le bien-être de la population de Sakania « , a déclaré Serge CHEMBO NKONDE.
Notons que, ce contrôle parlementaire démarre le lundi et prendra 3 jours.
Cette Commission de contrôle parlementaire est composée de : Tobie Kayumbi, élu de Mbuji-Mayi, Patrick Munyomo, élu de Goma, Dorothée Madiya Mwamba de Kinshasa, et un élu de Kasenga, Balth Chola.
Joseph Malaba/CONGOPROFOND.NET
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