À la Une
État de droit en RDC: la justice est-elle prise en otage par une oligarchie ?

La lutte contre la corruption, l’impunité et l’instauration de l’Etat de droit en RD Congo sont sur toutes les lèvres depuis l’avènement du nouveau régime.
Le procès des 100 jours de Vital Kamerhe, directeur de cabinet du Président Félix Tshisekedi, en est une des illustrations. “La peur du gendarme doit revenir”, dit-on. “Il faut mettre fin à l’impunité” est parfois le slogan qu’on entend à Kinshasa.
Dans une lettre ouverte de 11 pages, publiée le 10 août dernier et adressée au Président Félix Tshisekedi, Lokadi Moga, épouse de Dieudonné Lokadi (Directeur général des Impôts), dénonce “les agissements d’un groupe d’individus bien connus, qui soutiennent travailler pour le compte du Président de la République”.
Pour rappel, Dieudonné Lokadi a été interpellé le 3 août dernier dans le dossier des 100 millions à l’Inspection judiciaire du parquet. Il était amené à justifier les 100 millions USD d’avance sur impôts payés par la société minière Mutanda Mining en 2015.
Il devait notamment justifier de la traçabilité de cet argent qui “n’a jamais été nivelé dans les comptes de la DGI”, a affirmé Marcellin Bilomba, conseiller principal du président Tshisekedi, dans l’émission Le Grand Débat sur la radio Top Congo le 25 juillet dernier.
Quelques jours après son passage, Dieudonné Lokadi, Directeur général de la Direction générale des impôts au moment des faits, sera interpelé. Simple coïncidence? A sa suite Deogracias Mutumbo, gouverneur de la Banque Centrale du Congo( BCC) sera convoqué à la justice et Henri Yav Mulang, ancien des Finances après lui.
Dans sa correspondance au Président Félix Tshisekedi, Lokadi Moga a dénoncé le “le Cabinet politique du Chef de l’Etat congolais ainsi que les membres de la structure de lutte contre la corruption, impliqués dans une vaste mafia de corruption sur fond de banditisme et d’escroquerie”.
Selon des sources proches du dossier, ce groupe d’inspecteurs est connu et opère pour semer la terreur.
*La justice serait induite en erreur?*
Lors de son passage sur Top Congo, Marcellin Bilomba, conseiller principal du président Tshisekedi, avait indiqué ne pas avoir connaissance d’un quelconque versement nivellement des 100 millions de dollars de Mumi dans les comptes de la DGI. Et pourtant, “les documents existent que ce soit au niveau de la BCC, au ministère des Finances et dans les régies financières”, confirme une source à la DGI.
Si les traces de ces documents existent, pourquoi s’acharner à convoquer l’ancien ministre des Finances, qui n’est plus en fonction pour s’expliquer sur des faits passés il y a de cela 5 ans? Pourquoi n’avoir pas procédé à un réquisitoire auprès des services concernés pour, d’abord, avoir la bonne information sur le dossier, d’autant plus qu’il ne s’agit que des documents.
En fait, au nom de la continuité de l’Etat, les pièces sur ce dossier sont disponibles dans l’administration.
Les convocations des anciens acteurs seraient-elles pour orienter l’opinion et faire le buzz?
Les questions peuvent être posées. D’autant plus que Madame Lokadi, dans sa correspondance au Président de la République ne comprend même pas pourquoi “les matières administratives ne sont pas traitées par les Cours et tribunaux administratifs mais par des experts de l’inspection judiciaire qui les transforment, toujours, en infractions alors qu’il s’agit des remises en cause des actes administratifs”.
Redorer l’image de la justice passerait par son administration juste et pas par ce qui ressemble à un acharnement et des règlements de compte en orientant ou en donnant des informations erronées à cette justice.
N.M.( C.P.)/CONGOPROFOND.NET
There is no ads to display, Please add some
À la Une
Campagne 2023: Analyse du comportement controversé de la RTNC et le silence du CSAC en période électorale

En période électorale en République démocratique du Congo (RDC), la diffusion impartiale de l’information est cruciale pour garantir l’équité entre les candidats. Cependant, des préoccupations ont été soulevées quant au comportement de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) et au silence de la Commission de surveillance de l’audiovisuel et de la communication (CSAC). Cet article examine objectivement ces préoccupations et met en lumière les implications sur l’impartialité des institutions et le favoritisme présumé en faveur d’un candidat, en l’occurrence Félix Tshisekedi.
Le rôle de la RTNC en période électorale
La RTNC est la principale chaîne de télévision suivie dans toute la RDC, et en période électorale, son rôle est crucial pour assurer une couverture équitable des candidats. Cependant, des allégations ont été formulées selon lesquelles la RTNC aurait accordé un traitement de faveur au candidat Félix Tshisekedi, en lui permettant d’apparaître en direct, tandis que ses concurrents n’auraient pas bénéficié de la même opportunité. Ces allégations soulèvent des inquiétudes légitimes quant à l’impartialité de la chaîne et son respect des principes démocratiques.
Le silence du CSAC
La Commission de surveillance de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) est l’organe chargé de veiller au respect des normes éthiques dans le secteur de l’audiovisuel en RDC. Cependant, le silence abasourdissant de la CSAC face aux allégations concernant le comportement de la RTNC en période électorale est préoccupant. La CSAC a la responsabilité de garantir l’équité et l’impartialité dans la couverture médiatique des élections, et son silence remet en question son rôle et son indépendance.
Implications sur l’impartialité des institutions
Les faits rapportés concernant le comportement controversé de la RTNC et le silence de la CSAC soulèvent des préoccupations plus larges quant à l’impartialité des institutions en RDC. Dans une démocratie fonctionnelle, il est essentiel que les médias publics agissent de manière impartiale et fournissent une couverture équitable à tous les candidats. De même, les organes de régulation doivent faire preuve d’indépendance et d’intégrité pour garantir des élections libres et équitables.
Le comportement controversé de la RTNC en période électorale et le silence de la CSAC face à ces allégations jettent une lumière inquiétante sur l’impartialité des institutions congolaises. La diffusion équitable de l’information et la garantie d’élections libres et équitables sont des éléments essentiels pour renforcer la démocratie en RDC. Il est impératif que des mesures soient prises pour enquêter sur ces allégations, garantir l’impartialité des médias publics et renforcer l’indépendance des organes de régulation. Seule une véritable transparence et un engagement en faveur de l’intégrité permettront de rétablir la confiance du public dans ces institutions clés.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain
There is no ads to display, Please add some