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Esther Azaa Tankou :  » Le combat pour les droits des femmes ne se fait pas dans la fête mais dans la réflexion… « 

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Le 8 Mars , journée internationale des femmes, est ce jour où l’on reconnaît et l’on souligne, à l’échelle mondiale, les réalisations sociales, économiques, culturelles et politiques des femmes et des filles, et où l’on sensibilise le public au travail qui reste à faire.

La participation pleine et effective des femmes et
leur accès aux fonctions de directions dans tous les domaines de la vie favorisent le progrès pour toutes et tous. C’est le cas d’Esther Azaa TANKOU, cheffe de Division de l’information à la Commission de l’Union Africaine.

Cette Camerounaise a élu domicile à Addis-Abeba, précisément au siège de l’Union
Africaine où elle y travaille au quotidien. Elle est
en charge de l’élaboration des stratégies de
communication et la coordination des médias pour
rendre effective les activités du siège de l’Union
Africaine en vue de promouvoir celle-ci sur la scène
internationale.

 » Lorsque les femmes occupent des postes, nous voyons des résultats escomptés et positifs. Mais celles-ci restent sous-représentées dans la sphère publique et les postes de décisions. Il faut souligner
que les femmes sont à la tête d’un État ou d’un gouvernement dans 22 pays et elles n’occupent que 24% des postes parlementaires nationaux », a martelé Esther Tankou. Pour elle, la célébration du combat pour les droits des femmes ne doit pas se faire pas dans la fête mais dans la réflexion.

L’occasion de préciser également que parmi les
interventions les plus efficaces et exemplaires qui
ont été menées jusqu’à présent pour lutter contre la
pandémie de la Covid-19, certaines l’ont été par des
femmes. Et c’est pour cette raison que cette année, la journée des femmes sert de cri de ralliement à la génération Égalité qui réclame des actions
favorisant l’avènement d’un avenir à chances égales pour tous.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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Haut-Uélé : Le Gouverneur Bakomito, les microbes et la chasse aux sorcières de l’ANR

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À Isiro, le crime ultime n’est pas la corruption, mais l’audace de donner la parole à l’opposition. Le directeur de la Radio Nava en sait quelque chose. C’était un matin comme un autre dans la province du Haut-Uélé. Le soleil se levait sur Isiro, illuminant doucement les rues défraîchies et le palais du Gouverneur où, c’est bien connu, la démocratie est une denrée périssable qu’il faut consommer avec modération, sous stricte surveillance.

Ce jeudi 27 novembre, à 6h15, alors que les honnêtes citoyens commençaient à peine leur journée, un crime de lèse-majesté était en train de se commettre à la Radio Nava. Le forfait ? Avoir osé tendre un micro à l’honorable Prosper-Salomon Madilu. Son tort ? Avoir expliqué, avec les mots de la République, les raisons pour lesquelles une motion de défiance était déposée contre le Gouverneur Jean Bakomito Gambu.

On imagine la scène : un élu du peuple, s’exprimant librement dans un média communautaire. Une image si subversive qu’elle a immédiatement déclenché le protocole d’urgence de la dictature en herbe. Peu après cette entrevue séditieuse, une Jeep, véhicule officiel de l’effroi, se postait devant la radio. À son bord, cinq chevaliers de l’ombre de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR).

Leur mission : traquer, non pas le député audacieux qui a librement exposé ses motifs – où va-t-on si l’on commence à inquiéter la classe politique ? –, mais le directeur de la radio, ce faiseur d’opinions, ce semeur de doute. La rédaction, nous dit-on, était en “pleine panique”. Pourquoi cette panique, chers collègues ? N’êtes-vous pas habitués ? C’est pourtant la quatrième fois que votre directeur est la cible de ces descentes dignes d’un mauvais polar.

À force, on pourrait presque croire qu’il y a une campagne de harcèlement systématique. Mais non, soyons sérieux. Il s’agit sans doute d’une série de malentendus, de coïncidences fâcheuses. L’ANR a probablement des questions cruciales à lui poser sur la météo, la qualité du réseau électrique ou sa recette de moambe. La véritable question, celle que tout le monde se pose dans la province en étouffant un rire jaune, est la suivante : pourquoi s’en prendre au messager ?

La réponse est d’une simplicité biblique : parce qu’il est plus facile d’intimider un journaliste que de répondre aux arguments d’un député. Parce que la logique de Jean Bakomito Gambu est celle du bulldozer : quand un problème surgit, on ne l’étudie pas, on en écrase la source. La parole citoyenne est un feu qu’il faut étouffer dans l’œuf, de préférence avant le petit-déjeuner, “dès potron-minet”.

Depuis l’ascension de Son Excellence au gouvernorat, l’espace public rétrécit comme peau de chagrin. La liberté de la presse n’est plus une liberté, mais un vestige archéologique que l’on sort à ses risques et périls. La Radio Nava, en donnant la parole “à tous sans distinction”, commet un délit de pluralisme, un crime d’équité. Dans le Haut-Uélé de Bakomito, il n’y a qu’une seule voix qui compte : la sienne.

Les autres sont du bruit qu’il faut réduire au silence. Alors, que faire ? La société civile et la population sont appelées à se mobiliser. Il est plus que temps de dire non à cette restriction grotesque des libertés. Il est temps de rappeler que le rôle d’un média n’est pas de servir de mégaphone au pouvoir, mais de être un forum où se confrontent les idées. Même celles qui dérangent. Surtout celles-là.

En attendant, le directeur de la Radio Nava est recherché. Son seul tort est d’avoir fait son travail. Dans une démocratie en bonne santé, on lui décernerait une médaille. Dans le Haut-Uélé de 2025, on lui envoie l’ANR. C’est cela, le “progrès” à la Bakomito. Un retour à l’ère des chasses aux sorcières, où le seul sortilège est celui de la vérité. Tenez bon cher confrère, les journalistes en danger ne vous abandonneront pas !

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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